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Format Américain – l’intégrale (1993-2006)

par Juliette Valéry

Couverture d’ouvrage : Format Américain – l’intégrale (1993-2006)
Fiche technique :Prix: 39,00 €
ISBN : 978-2-36242-099-3
Taille : 15,00 x 19,00 cm
Pages : 1 120

1120 pages collector

De 1993 à 2006, la collection « Format Américain », dirigée par Juliette Valéry, a été diffusée auprès des adhérents de l’association Un Bureau sur l’Atlantique, fondée par Emmanuel Hocquard, sous forme de livrets imprimés en photocopie. 44 livrets de 20 pages en moyenne sont parus, présentant des textes de poètes contemporains américains traduits par des poètes français, parfois traduits collectivement lors d’ateliers ou de séminaires avec des étudiants en écoles d’art.
Un seul volume de plus de mille pages rassemble la totalité de la collection augmentée de quatre inédits, trois hors-série, une préface et un index exhaustif des auteurs et des traducteurs. Les compositions photographiques des couvertures des livrets réalisées par Juliette Valéry ont été remasterisées et ponctuent l’ouvrage.

48 titres de John Ashbery, Helena Bennett, Charles Bernstein, Joe Brainard, Lee Ann Brown, Abigail Child, Norma Cole, William Corbett, Robert Creeley, Ray DiPalma, Stacy Doris, Larry Eigner, Barbara Einzig, Jerry Estrin, Kathleen Fraser, Peter Gizzi, Lyn Hejinian, Benjamin Hollander, Susan Howe, Lisa Jarnot, Julie Kalendek, Lisa Lubasch, Bill Luoma, Bernadette Mayer, George Oppen, Jena Osman, Michael Palmer, Bob Perelman, Kristin Prevallet, Joan Retallack, Rod Smith, Juliana Spahr, Jack Spicer, Cole Swensen, John Taggart, Keith Waldrop, Rosmarie Waldrop, Elizabeth Willis + des bonus

traduits par Pierre Alferi, Jean-Paul Auxeméry, Marie Borel, Oscarine Bosquet, Alain Cressan, Jacques Demarcq, Caroline Dubois, Holly Dye, Éric Giraud, Joseph Guglielmi, Emmanuel Hocquard, Paol Keineg, Abigail Lang, Françoise de Laroque, Sydney Levy, Virginie Poitrasson, Pascal Poyet, Jacques Roubaud, Anne Talvaz, Gilles A. Tiberghien, Juliette Valéry, Jean-Jacques Viton, et les nombreux participants aux traductions collectives.

Voir le "catalogue" de la collection

Critiques :Yves di Manno dans DIACRITIK a écrit:

"C’est l’intégralité de ces petits livres (auxquels ont été ajoutés quatre titres inédits, qui n’avaient pas pu paraître à l’époque) que les éditions de l’Attente viennent de remettre au jour, en un imposant volume de 1120 pages. Il convient tout d’abord de saluer le courage (ou l’inconscience – mais c’est la même chose) que représente la publication d’un ouvrage d’une telle ampleur pour une structure éditoriale aussi modeste, même si l’Attente s’est affirmée depuis plus de vingt ans comme l’un des relais importants de la poésie contemporaine."

Amanda Murphy dans En attendant Nadeau a écrit:

L’imposant volume Format américain. L’intégrale (1993-2006) donne à voir une expérience : un collectif (Un bureau sur l’Atlantique), une idée, un projet, un format pour diffuser de la poésie américaine en France. Le recueil publié en 2021 ne nous fournit pas seulement un ensemble de poèmes, il nous expose à l’envergure de cette entreprise et enrichit les textes d’un précieux regard critique.

Christian Rosset dans DIACRITIK a écrit:

Quelque chose d’à la fois commun dans sa fabrication et de relativement prestigieux par son contenu et sa mise en page. Très sélectif et en même temps ouvert : les grands noms de la poésie américaine de l’après-guerre y sont, de John Ashbery à Charles Bernstein, de Jack Spicer à Suzan Howe, de George Oppen à Cole Swensen, de Robert Creeley à Keith et Rosmarie Waldrop – et beaucoup d’autres, dont quelques inconnu(e)s que l’on a d’autant plus plaisir à découvrir.

Adrien Meignan dans UN DERNIER LIVRE AVANT LA FIN DU MONDE a écrit:

À l’occasion de la sortie de Format Américain – l’intégrale, regroupant les titres de la collection dirigée par Juliette Valéry et Emmanuel Hocquard, nous avons posés trois questions à l’éditeur Franck Pruja. Il nous a généreusement répondu, apportant un éclairage sur la poésie américaine et les relations avec la France.

Emmanuel Laugier dans LE MATRICULE DES ANGES N° 228 a écrit:

Ce faire-là, nul doute qu’il aura opéré pour chacun des ensembles publiés sous forme de livres (définis outre-Atlantique par les mots de « chapbooks » ou « booklets ») dans le projet de publication fondé et dirigé par Juliette Valéry entre 1993 et 2006, sous le nom de Format américain/ Un bureau sur l’Atlantique. Les deux titres accolés sont deux lignes de sorcières tirées vers ce qu’Abigail Lang a nommé très justement une « conversation transatlantique », tant cette collection, qui publia cinquante opus (par affinités, cooptations, rebonds, ricochets, etc.), se construisit aussi de la fréquentation assidue de nombreux poètes français avec la poésie made in U. S. A. Cinquante « booklets » donc, aux traductions souvent collectives (sans aucune version bilingue), en témoignent, ici rassemblés en un format 15x19 cm, dont 7 d’épaisseur, dans leur ordre de parution, et dans un français transformé par l’américain. Les couvertures, reproduites successivement, Juliette Valéry les a conçues selon une logique qu’elle explique précisément. Souvent à bords perdus, constituées de photographies vernaculaires, de saisies d’écran TV, de captures de films et de vidéos, celles-ci annoncent, comme des transferts internes aux poèmes choisis, la voie d’une « attitude dans le réel » (Emmanuel Hocquard) et celle de la « discrète série » chère à George Oppen, aîné de ce volume avec Jack Spicer et quelques autres. On pourrait aussi parler d’un « test de solitude » du poème, que chaque livre tient et reconduit encore autrement vers cet « être en multitude » qu’Oppen, encore une fois, appelait.
Aujourd’hui, ce geste est concrétisé magistralement par les éditions de l’Attente, permettant à ces voix de circuler comme d’être le témoin du travail formidable des recherches de Juliette Valéry. On ne peut amorcer la description de Format américain sans d’abord évoquer Rosmarie Waldrop, immense poétesse installée avec son mari Keith à Providence (Rhode Island), traductrice et fondatrice des éditions Burning Deck (1961-2017), tant elle impressionne parmi toutes les autrices réunies ici et non moins marquantes (vingt-deux si le compte est juste dont Cole Swensen, Norma Cole, Barbara Einzig, B. Mayer, Lee Ann Brown, Lisa Jarnot, Lyn Hejinian, Susan Howe, etc.) Sa Pelouse du tiers exclu (traduction de Marie Borel), qui reprend à la logique formelle qu’une proposition est soit vraie, soit l’est sa négation, nous introduit pourtant dans d’autres logiques de perceptions, aussi justes qu’elles sont hallucinantes de précision et de beauté. Un V6 vrombit avec ses cliquetis de bielles chromées dans la haie de ce livre si bien qu’y être à l’écoute d’un coup de hache vous fend le crâne en deux (Emily Dickinson) : « Quand je dis que je crois que les femmes ont une âme dont la substance contient deux anneaux de carbone l’application de l’image au premier plan est difficile à retrouver là où les couloirs se perdent en sacrifice rituel et saignement caché ». À la seconde page, il est écrit : « J’ai mis une règle dans mon sac quand j’ai entendu les hommes parler de leur sexe. Il existe alors des mesures exactes et un interstice poisseux entre col et cou. Une chose est de s’inscrire dans le miroir, une autre de reprendre son image et faire passer ses erreurs pour de l’objectivité. (…) Pourtant l’oeil est une caméra, espace pour tout ce qui peut entrer, comme un cylindre s’appelle plénitude de l’espace creux ». Les trois premiers titres de Format américain avaient des couvertures typographiques (sans image) : le premier de l’aventure, traduit par Pierre Alferi, signe annonciateur, proposait de lire la version française d’Un langage de New York d’Oppen. Le deuxième, traduit par le même poète, au titre limpide de Prenez- en cinq nous faisait découvrir Julie Kalendek : une capture écran, en troisième page, y montre les doigts d’une main qui, avec pudeur, cache le haut d’un visage, c’est déjà ici tout un programme de simplicité que ses mots allaient affirmer, puissamment : « Voici mes doigts./ Intraitable élégie.// Nous aspirons le minimum. Prenons/ trop peu sans doute, et oublions.// Le manque a l’avantage du beau.// Voici mes doigts. Je pense :/ Il y en a trop. » Juste assez ici, pour tourner des pages infinies.
Emmanuel Laugier

ALCA dans Agence ALCA a écrit:

Mille cent vingt pages. Une folie. Petite, douce, c’est comme on veut. Et à l’arrivée : un très épais volume que proposent les éditions bordelaises de l’Attente. Comme un zibaldone poétique. La somme exhaustive d’un travail de bénédictin mené entre 1993 et 2006.

Thierry Guinhut dans BLOG a écrit:

Certes la chose n’est pas bilingue ; elle est assez volumineuse pour sans cesse intriguer et surprendre, car, cela n’est pas anodin, il compte 22 poétesses. L’ouvrage - dans lequel « le monde ressemble à l’écriture », selon Abigail Child - s’ouvrant au hasard, ou se dépliant en cinquante journées de petites lectures, il est une sorte de boite au bric-à-brac et aux trésors, toujours curieux, parfois angoissants, parfois lyriques, interrogeant souvent la poésie elle-même sur ses destinées et ses légitimités, comme il se doit en toute éthique et esthétique.


À propos de l’auteur

(Dessin © Ippy Patterson)
Juliette Valéry a fondé et dirigé, de 1993 à 2006, la collection Format Américain / Un bureau sur l’Atlantique. Elle a aussi publié des livres en collaboration avec Emmanuel Hocquard, des contributions (textes et / ou photographies) à des revues et à des catalogues d’artistes. Elle enseigne à l’École supérieure d’art et de design des Pyrénées – Tarbes.