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Révélation linguistique hallucinatoire
Le bébégaiement du beau Beaubourg a été initialement publié en 2001 dans la collection Week-end aux éditions de l’Attente.
Canton, Canton, quand on entre dans la bible, dans la bibliothèque parmi les preux, parmi les premiers, ce qu’on voit d’abord c’est la lu, la lumière du jour. La lumière du jour contient la lecture qui contient le monde qui contient la lumière du jour, comme dans les paires, les performances de Bernard Heidsieck où la lecture orale contient la lecture écrite et récit et réciproquement.
Il y a de grandes tables gris pâle dans la bibliothèque. Quand on arrive à leur douve, à l’heure d’ouverture, les tables sont vides et prêtes en même temps pour les voies, les voyages qu’on va faire là ; les tables sont comme des ponts qui joignent des bords opposés et pourtant contes, contigus.
Bruno Fern dans POEZIBAO a écrit:Un bégaiement qui se marque clairement comme artificiel pour jouer avec et sur des mots qui font dériver le sens du récit vers quelque chose de totalement improbable, qui ne provient que de la langue, que de la proximité phonétique, donc d’un arbitraire total ou quasi. Michelle Grangaud, grâce à ce mécanisme de précision du marabout de ficelle amélioré, transforme une journée en une révélation linguistique hallucinatoire.
Traversée non seulement par les livres mais aussi par les « bouts ces bouffées du monde extérieur », la bibliothèque apparaît alors telle une vaste chambre d’échos que le bégaiement souligne à sa manière, un lieu multidimensionnel...