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Lisez-moi

par Damon Krukowski

Couverture d’ouvrage : Lisez-moi
Fiche technique :Prix : 10,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-77-2
Taille : 14,00 x 18,00 cm
Pages : 66

Récits oniriques et musicaux

Lisez-moi est un choix de poèmes tirés du livre The Memory Theater Burned, publié par Turtle Point Press (New York) en 2004.
Comme le laisse supposer son titre, le livre de Damon Krukowski emprunte au monde merveilleux et mystérieux de Lewis Carroll. Mais en plus, il nous porte à l’écoute de multiples sources sonores, intérieures et extérieures, provenant d’une boîte à géométrie variable, ouverte et fermée en même temps. Un élixir rare à consommer sans modération.
Dans ces lignes en prose les tentatives d’énoncer l’évidence sont nombreuses, mais la vérité étant le plus fuyant des objectifs, les poèmes nous démontrent toute les difficultés rencontrées dans sa poursuite. Dans l’écriture Damon Krukowski joue de plusieurs voix : celle du chanteur (son métier dans la vie), du raconteur d’histoires, du névrosé sur le divan... avec l’écho de diverses sources littéraires : réthorique classique, écriture hermétique et toutes les sortes de mémoires, carnets de voyage et témoignages.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Ma vie comme l’histoire d’une ville

La ville a grandi le long d’une rivière, mais la rivière s’est asséchée. Personne ne se promène jamais, ne fait même le moindre pas dans son lit. Les plus belles maisons sont bâties avec vue sur la rivière. En marchant le long des berges, on peut voir l’intérieur des somptueuses pièces de ces palaces. Au-dessus, on voit le ciel dans toutes ses humeurs et variations. Les ponts, faits de bois, pourrissent lentement et sont remplacés. Les bateaux, immobiles depuis des générations, sont soigneusement réparés et repeints. Sans la rivière, la vie dans cette ville serait un enfer, poussiéreux et suffocant.

Critiques :Claude Favre dans CCP N°17 a écrit:

Pas un ordre ce titre manuscrit blanc couverture noire, plutôt kaddish; pas une supplique, plutôt dans – souffles et respirations bougent les lignes – qui nous dérobe un sens; pas un narrateur mais des avatars qui brinqueballent la logique attendue et brisent les miroirs de la mémoire; ce pourrait être les débuts recommencés en de courts chapitres d'une tragédie des familles, de sociétés en qui suis-je, mieux que cela; pas un rêve, plutôt « le plus beau solo de trompette » selon Rosmarie Waldrop, un ars poetica. « C'est pourquoi les étoiles peuvent répondre aux questions littéraires » écrit Damon Krukowski, qui chante, aime le vin français, dirige à Boston les éditions Exact Change (qui publient Stein, Artaud, Pessoa, Marker, Cage). Qu'est-ce qui est le plus grave ? Dire des mensonges en prétendant la vérité ou en s'en revendiquant ? La fantaisie prévisible ou l'irrationnalité de la poésie qui s'oppose, non sans humour, à la foi et aux mythes calibrés ? Entre « kaddish » et « peep show ».


À propos de l’auteur

Damon Krukowski vit à Boston où, avec Naomi Yang, il dirige depuis 1989 les éditions Exact Change qui ont publié Franz Kafka, Gertrude Stein, Pablo Picasso, Antonin Artaud, Denton Welch, Fernando Pessoa, Chris Marker, John Cage…
Musicien, Damon Krukowski a fait partie, avec Naomi Yang et Dean Wareham, de Galaxy 500, de 1987 à 1991. Damon and Naomi, désormais duo, ont réalisé plusieurs albums, dont More Sad Hits (1992), Ghost (2000), The Earth Is Blue (2004) et Within These Walls (2007).
Il est l’auteur du livre The Memory Theater Burned (Turtle Point Press, 2004) et d’articles critiques, notamment sur Giacinto Scelsi.
- Lisez-moi (ensemble de textes extraits de The Memory theater burned traduits par Françoise Valéry), L'Attente, 2008


Priorité aux canards

par Marie Borel

Couverture d’ouvrage : Priorité aux canards
Fiche technique :Prix : 6,50 € EUR
ISBN : 978-2-914688-75-8
Taille : 13,50 x 12,50 cm
Pages : 52

Élégie inverse

Après Le léopard est mort avec ses taches, Marie Borel continue d’explorer une poésie animalière et des sciences pratiques. L’origine du terme canard n’est pas connue. Priorité aux canards est un titre générique. Ce livre ne décrit pas des espèces, ne porte pas de costard et ne lisse pas dans le sens de la plume. Mais qu’en est-il des questions insolubles ? Comment témoigner d’attitudes humaines absurdes ? Idiotisme singulier sauveteur en amazonnette. Tous les sentiments sont en belle page. Priorité à tous les sens. Des pensées empruntent de courts chemins pour nous claquer le bec. Nadine ou Michel ? Bec au carré, où est-il ? Chaque page donne son adresse. Quelle agréable sensation: se perdre dans des pensées…

Parution :
Extrait :

Clarté de l’air des nuages du ciel des sons du mois d’avril. Moi aussi dans le détroit de Mérilheu moi aussi je cherche quelqu’un. L’imbroglio pronominal est un symptôme de désarroi. À nous deux que le temps seul sépare certaines lumières rappellent trop l’absence. Le paysage dit la voix tant aimée de Thomas More : souviens-toi que tu es mortel.
Il faudrait trouver un autre monde possible.
Crier grand loup en langue loup.
Mais enfin tu passes ta vie le nez dans les bouquins tu apprends par cœur le conte de la reine des abeilles ou quoi.
Canard laqué cristal de l’amour les livres ne servent à rien mais j’ai la faiblesse de tenir à ce rien.

Critiques :Christian Désagulier dans CCP N°17 a écrit:

Ces canards n'ont pas de lèvres de vermouth. Ni fausses notes, ni coins de rue ou d'oeil, canards en papier ou morceaux de sucre à la table d'un café trempés dans du vermouth. C'est ainsi que l'on se pose des question sur le questionnement : écrire est sans fin. À part
une contrebasse, il y a tant d'oiseaux à récit, une oie rieuse, le fils d'un cygne, des corbeaux de Van, des pies, des rossignols : textes courts à bords dentelés de je elle il tu nous il vous il. « Pourquoi fait-il chaud dans les souvenirs auxquels on tient » ? À la poursuite du vent, « quand chacun est le lointain d'un autre », en poète pense à Federico : « Si vous dormez appelez-moi ».


À propos de l’auteur

Marie Borel voyage écrit lit traduit.

Bibliographie

Des questions singulières, éditions Renard bleu, Suisse, 2019 • Loin, L’Attente, 2013 • Le Léopard est mort avec ses taches, (nouvelle édition) L’Attente, 2011 • Écrit sur du sable, contrat maint, 2008 • Le monde selon Mr Ben, Fage, 2008 • Priorité aux canards, L’Attente, 2008 • Tombeau des Caraïbes, contrat-maint, 2003 • Trompe-Loup, Le bleu du ciel, 2003, traduit en anglais par Sarah Riggs et Omar Berrada (Wolftrot, La Presse, 2006) • Le Léopard est mort avec ses taches, L’Attente, collection Week-end, 2001 • Fin de citation, cipM, 1995, traduit en anglais par Keith Waldrop (Close Quote, Burning Deck, 2001) /// TraductionsL'indien jamais n'a eu de cheval, Etel Adnan, Galerie Lelong, Paris, 2022 • Murmurations, Sarah Riggs (collaborated with Jérémy Victor Robert), Apic, série “Poèmes du Monde” dirigée par Habib Tengour, Algérie, 2021 • Là-bas, Etel Adnan, avec Françoise Valéry, L'Attente, 2013 • La revanche de la pelouse, Rosmarie Waldrop, avec Françoise Valéry, L’Attente, 2012 • Journal d’un Ange Sadomaso, Lisa Jarnot, avec Pascal Poyet, contrat maint, 2011 • Un cas sans clef, Rosmarie & Keith Waldrop, avec Françoise Valéry, L’Attente, 2010 • 43 Post-it, Sarah Riggs, avec Françoise Valéry, L’Attente, 2009 • Chansons du chien noir, Lisa Jarnot, trd collective, Format américain, 2005 • Pelouse du tiers exclu, Rosmarie Waldrop, Format américain, 2001 • Prétense, Tom Raworth, La Tuilerie Tropicale, 1988 Traductions parues en revue de Lyn Hejinian, Nancy Khul, Gertrude Stein, Charles Reznikoff  et de  cinq livres de la Bible dans le cadre du projet collectif La bible : nouvelle traduction, Bayard, 2001


L’estomac des poulpes est étonnant

par Pierre Alferi

Couverture d’ouvrage : L’estomac des poulpes est étonnant
Fiche technique :Prix : 7,50 € EUR
ISBN : 978-2-914688-74-1
Taille : 28,00 x 20,00 cm
Pages : 32

Romance

Saviez-vous que le poulpe est le seul animal à posséder trois coeurs? De plus ses coeurs ont la faculté de se déplacer le long de son corps. Selon la source Aristotélicienne, la nature ne fait rien en vain ni de superflu. Cette citation pourrait résumer le livre de Pierre Alferi qui, on le sait, apprécie amplement les naturalistes. Mais il s’agit, avec L’estomac des poulpes est étonnant, d’une histoire ancienne écrite en vers simples et touchants dont un chant s’approprierait la forme. En ce cas, certainement une histoire protéiforme et mouvante dans le fond. La poétique n’a pas à se réduire pour autant à une science purement contemplative. D’où vient l’expérience des pensées et de l’intelligence? Il vous faudra dévorer et savourer des yeux ces vers tentaculaires. Mais qu’en est-il du septième tentacule ? Sushi ou sashimi ? Une certitude demeure : le poulpe, c’est divin !

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Qu’est-ce qui commence ainsi l’estomac des poulpes est étonnant
Si ce n’était un livre une lettre
Madame l’estomac des poulpes est étonnant le saviez-vous
La moitié du travail est faite reste la plus ingrate
Plantée la flèche commence la chute
Retournons retournons encore un instant s’il vous plaît
Au tout début à la naissance comme on dit la naissance des cheveux ou des fesses de l’amour
Rien d’échangé souvenez-vous que les adresses un regard ne s’échange pas s’envoie et s’engloutit
Ricordi remember me air d’opéra
Non pas que nous ayons échangé nos adresses
Je me suis adressé à vous puis vous à moi la nuit on pratique sans rencontre un troc silencieux
On se présente à peine rien ne presse on s’indéfinit
On dit des choses comme ça rien d’actuel de personnel
On se donne des airs vagues airs d’un tout est possible d

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un comme il vous plaira
Des choses qui se donnent aisément intéressant tous ou personne
Cadeau pour inconnu voici un paquet de flocons de riz soufflé sucrés
Voici un poisson de gaufre fourré aux haricots commencez par la queue pour qu’il vive plus longtemps
Voici un cœur en plaqué à pierres de verre monté en broche

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Critiques :Catherine Pomparat dans remue.net (4 mai 2008) a écrit:

Le livre et les espaces du livre étonnent encore. Les Éditions de l’Attente viennent de publier une chose imprimée rare et précieuse, pleinement propre à l’impression du poème. Je ne sais pas ce que je veux dire, je sais ce que j’ai senti. Je voudrais dire surtout l’invitation à regarder d’abord le livre, à le toucher, à le sentir, plus qu’à le comprendre, à part le prendre avec ses 20 x 27, 8 cm, son format Paysage, sa couverture sérigraphiée, avec un dessin de Pierre Alferi, l’auteur du poème, titre du livre : L’ESTOMAC DES POULPES EST ÉTONNANT, son assemblage des pages par le haut, grande largeur, sa reliure façon calendrier des postes, ses grands rabats sur sous-couverture ouatée rose, ses 32 pages recto sans verso et sans foliotage, ses papiers aux éclats silencieux et aux fibres chaudes que je n’en finis pas de toucher et qui me le rendent bien. (…)

Agnès Disson dans CCP n°17 a écrit:

Oh quel beau poulpe c'est. Illustré par l'auteur en couverture, cannibale comme le poème car doté d'un estomac qui digère tout, « du poulpe à venir sa morale tout prendre » : souvenirs esquissés, lieux indécis, Japon ? Corée ? (Oreilles de Bouddha, thé vert mandarines, gaufres aux haricots rouges, objets dérisoires : on pense aux disconnected trivia de John Ashbery, l'un des pères d'Alferi en poésie.) Et brèves épiphanies. Petit tour de passe-passe, « je dis vous mais ce n'est pas moi ce n'est pas vous » (et c'est donc l'histoire de tout le monde), c'est une lettre à la destinataire absente, mais « rien d'actuel de personnel », les topoï sont ceux de la rencontre amoureuse et de sa fin programmée, « Plantée la flêche commence la chute », puisque la romance, genre mièvre à la « Paul Geraldy » est par définition toujours mélancolique. Le titre est emprunté à Elien (Elien Meccius, IIè siècle, Encyclopédie des gens du monde), le refrain « Ricordati remember me » à Purcell (Remember me but ah ! forget my fate, Didon et Enée, Acte III) car c'est dans le souvenir (anticipé : « s'en souvenir s'en souvenir ») que l'émotion atteint son acmé; mais le poème (« silence léger paroles légères ») est aussi « une installation simple », humeur, stimmung, « airs vagues » : déjà un précis du flou, dans l'élan unique d'un vers allongé.


À propos de l’auteur

Pierre Alferi est né en 1963 à Paris. Fondateur avec Suzanne Doppelt de la revue Détail (cinq numéros), et avec Olivier Cadiot de la Revue de littérature générale. Pensionnaire de l'Académie de France à Rome (Villa Médicis, 87-88) et "écrivain résident" de la Fondation Royaumont (1991-92).
Il a traduit John Donne et plusieurs poètes américains (dont Lyn Hejinian et Louis Zukofsky), ainsi que le Russe Lev Rubinstein.
Travaux communs avec le plasticien Jacques Julien. Disques et performances avec le musicien Rodolphe Burger (Kat Onoma).

Bibliographie

PoésieIntime, Argol, 2013 • Night and Day, tr. Kate Campbell, La Presse, 2012 • Inter de Pascal Quignard (collectif), Argol, 2011 • "petit petit", rup&rud, 2001, et rup&rud - l’intégrale 1999-2004, éditions de l’Attente, 2009 • L’estomac des poulpes est étonnant, éditions de l’Attente, 2008 • Sonnet, Mix, 2006 • Intime, Inventaire/invention, 2005 • Lon avec Rodolphe Burger, Filigranes, 2004 • La voie des airs, P.O.L, 2004 • La Berceuse de Broadway, Onestar, 2000 • Sentimentale Journée, P.O.L, 1998 • Kub Or, P.O.L, 1994 • Le chemin familier du poisson combatif, P.O.L, 1992 • Les allures naturelles, P.O.L, 1991 /// Avec le sculpteur Jacques JulienFarandole, La Maréchalerie, 2007 • L’inconnu, Le Quartier, 2004 • Handicap, Rroz, 1997 • Personal Pong, Villa Saint-Clair, 1996 /// EssaisBrefs, P.O.L, 20016 • Chercher une phrase, Christian Bourgois, 1991, nouvelle édition augmentée, 2006 • Des enfants et des monstres, P.O.L, 2004 • Guillaume d’Ockam. Le singulier, Minuit, 1989 /// RomansParler, P.O.L, 2017 • Kiwi, P.O.L, 2012 • Après vous, P.O.L, 2010 • Les Jumelles, P.O.L., 2009 • Le Cinéma des familles, P.O.L, 1999 • Fmn, P.O.L, 1993 /// FilmsÇa commence à Séoul, avec Jacques Julien, P.O.L & Dernière Bande, 2006 • Cinépoèmes et films parlants, Les Laboratoires d’Aubervilliers, 2002 • La Berceuse de Broadway (flip-book), Onestar-Press, 2001 /// RevuesRevue de littérature générale, avec Olivier Cadiot, P.O.L., 1995-96 • Détail, avec Suzanne Doppelt, 1989-91 /// Traductions • Perles qui furent, de Jeremy Halvard Prynne, éd. Éric Pesty, 2013 • Un objectif, de Louis Zukofsky, Royaumont. • Poème de la Chapelle Rothko, de John Taggart (avec Emmanuel Hocquard), Royaumont. • Le Taj bleu, de Mei-mei Bersenbrugge, Royaumont. • Parc, de Cole Swensen, Format américain. • Un langage de New York, George Oppen, Format américain. • Prenez-en cinq, de Julie Kalendek, Format américain. • Jazz, de Tom Raworth, Format américain. • Job, Isaïe, in La Bible - Nouvelle Traduction, Bayard, repris en Folio, Gallimard. • Proverbes, Siracide, in La Bible - Nouvelle Traduction, Bayard. • Perles qui furent, de J H Prynne, inédit, 1998. • Paradoxes et problèmes, de John Donne, Allia. • Ce qui reste d’Auschwitz, de Giorgio Agamben, Rivages et Rivages poche. • Les mots et les images, de Meyer Schapiro, Macula. • Le temps passe, suivi de Tant qu'il y a de la vie, de Lev Rubinstein (avec Hélène Henry), Royaumont.


Vols

par Yannick Lavigne

Couverture d’ouvrage : Vols
Fiche technique :Prix : 12,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-76-5
Taille : 14,50 x 13,50 cm
Pages : 36

Catalogue de photographies aériennes
+ 120 photos couleur sur CD

VOLS est le titre générique du travail photographique de Yannick Lavigne. Ce catalogue propose une sélection de 120 photographies aériennes. Comme l’horizon artificiel du tableau de bord, le viseur photographique ne précise pas où l’on va mais indique comment. Il propose des points de vue inouïs capables de divulguer des intimités qui fabriquent nos territoires, tordent les planifications et autorisent l’analyse affectueuse.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Des images de paysages, beaucoup d'images, des photographies, des photographies aériennes. C'est un genre, un genre de représentation pas si moderne qui peut se passer de l'aviation. D'Icare à Lucien de Samosate et du Greco en passant aujourd'hui par Google Earth, chacun peut essayer de découvrir, rêvées ou vécues, des vues à la verticale de notre monde.

Ce que je propose ici est la somme d'un temps étiré. Celui d'une quinzaine d'années d'observations aussi générales que particulières. Le sujet rassemble l'enregistrement d'un espace circonscrit à de larges dimensions locales. Il propose des traces d'activités qui l'occupent et qui construisent nos paysages. Le ciel et les nuages, la mer, la montagne et la forêt, météos et accidents renvoient aussi une lumière, cet éclairage accompagne la superposition de petits voyages indiscrets.

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Rassemblées en trois chapitres ces images sont ce que permet l'altitude. Trois chapitres donc, le premier concerne la ville, le second sa métropole et enfin le troisième celui d'un environnement élargi au domaine d'influence des deux précédents. Ces territoires sont exemplaires de ce qui peut se passer ici ou ailleurs. Des formes restent empreintes de spécificités locales, mais qu'elles soient géographiques ou climatiques, elles restent traversées par les signes qu'impose une sorte d'actualité universelle. Le temps en s'étirant dispose ses modifications, ce qui était n'est plus, ce qui sera se construit dans un rythme qui rend obsolète aussitôt que tenu le geste du photographe. C'est un ensemble dont je propose la lecture. Une lecture que la hauteur débarrasse des enjeux et contraintes qui empêchent souvent la tendresse nécessaire à une présence affective dans notre monde.

Les images, les temps, les regards se juxtaposent et se superposent au rythme d'explorations qui mêlent les stéréotypes de la représentation à la découverte des territoires. Vu de haut, le quotidien s'expose sans hiérarchie dans un mélange de bonheurs et d'accidents.

Pour chaque image un repère géographique est indiqué. Il se passe de l'extrème précision qui n'aurait pas d'utilité mais il offre une réponse à la curiosité légitime des localisations.

Yannick Lavigne, août 2017

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Critiques :Marie Rousset dans CCP n°17 a écrit:

Lire, relire, pas regardé, puis CD à la « simplification géométrique des événements » cf. p. 22. Enfin, plonger dans le Vol I et sa géométrie de morceaux de vies éclatés dans le végétal ou l'acier et encerclés par le goudron ou l'automobile. Le vol III et le balbutiement des constructions m'évoquent les grognements sémantiques. Le Vol IV contient les dispersions; et nous les offre, belles, ensemble les unes à côté des autres. J'ai regardé une série close d'éléments mise dans une série ouverte de signes.
Vues ou regardées les cent vingt clôtures d'un champ visible ? Tandis que je flânais sur les surfaces l'oeil cherchait à regarder derrière le montré. Curieusement, et après s'être imprégnés des cent vingt vues mes yeux ont capturé quelques morceaux de l'en dessous.
Yannick Lavigne nous offre ici une profusion de présences et une biographie colorée du territoire qui certainement peut nous préserver du devenir-marchandise.


À propos de l’auteur

Yannick Lavigne vit à Bordeaux où il enseigne la photographie à l’école des Beaux-Arts. Il est artiste, photographe et aviateur. Ses photographies aériennes suscitent un engouement chez les photographes professionnels, les architectes, les urbanistes, les designers mais aussi parmi les chercheurs en sciences humaines. Il expose ses grands, moyens et petits formats un peu partout en France.
- Vols, catalogue de photographies aériennes (livre + CD), L'Attente, 2008
Visiter le site de l'auteur


Biographie des idylles

par Sandra Moussempès

Couverture d’ouvrage : Biographie des idylles
Fiche technique :Prix : 6,50 € EUR
ISBN : 978-2-914688-73-4
Taille : 13,50 x 12,60 cm
Pages : 46

Synopsis amoureux

Biographie des idylles fait suite à la transmission de fragments d’un diagramme amoureux aux multi-dimensions ouvertes parus dans Le seul jardin japonais à portée de vue (même éditeur, 2004). Avec ce deuxième ouvrage, l’auteur s’attache à une scénarisation et une mise en reliefs de points de vues critiques, comparables à un balayage caméra à l’épaule. La création entre le langage et l’image se dévoile sous l’éclairage d’un caractère inédit.
Par propension, Sandra Moussempès fait une place particulière au monde de l’imaginaire et du féérique, en brossant un portrait malléable des mutations qu’a subi le genre poésie corporelle ou organique. La poésie reste encore une grande commanditaire d’émotions contradictoires, obscures et enchevêtrées. Une histoire d’amour marquée par une certaine sensibilité filmique.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Petites déconstructions en garde corps

J’aménage une idylle ou symphonie élective, la tenture les ébats les fonctions le résultat. Comme si notre rencontre avait dissout les variations dans un halo de couleurs vives. Fut-elle une prolongation du vague à l’âme vers tout ce qui s’enfonce en enfance, cela peut offrir un spectacle en surplomb, lorsque le visible scelle un détail. Un cadeau de bienvenue sous forme de geisha géante.

*

L’art de lui dire je vous salue pleine de strass, le cachet de la reine faisant foi d’un axiome compromettant : reprendre un esprit couché à terre, lui donner une seconde vie, avec du pain et des noisettes pour que le cœur ex-voto se remette à satisfaire une colonie de jeunes princesses. Ces méthodes d’ouragan frisent la déchirure lorsqu’un baiser donné trop tôt à l’une demeure en suspend puis s’inverse à la manière d’une écharpe détricotée.

*

Critiques :Pascale Petit dans Cahier critique de poésie n°17 a écrit:

Biographie des idylles compose un synopsis de matière mentale, à l’écriture mouvante, précieuse, étonnante, mystérieuse, science-fictionnante, subliminale, féérique. C’est le résumé d’un film d’amour en ébullition qui oscille entre le merveilleux et la science-fiction. On donne des baisers, on croise des princesses and Alice in wonderland, on apprend des axiomes difficiles : « La robotisation de l’espèce entraîne les marées montantes. » On glisse du réel à l’imaginaire ou de l’imaginaire au réel cinématographiquement, passant d’une pensée à l’autre comme on passe d’une image à l’autre, sans raccord. On doit recueillir des indices, reconstituer soi-même à partir d'un tissu résistant, se souvenir du programme annoncé par l'exergue : « Recoudre à l'envers & patiemment toute déconvenue / Jusqu'à la bonne surprise / Des évasions programmées. »

Richard Blin dans le Matricule des Anges a écrit:

“Biographie des idylles, un beau titre pour suggérer l'altérité du sensible et introduire à ces évidences qui tout en étant elles-mêmes sont aussi autre chose. L'idylle relève de ce champ de tensions mouvantes, de ces miroitements flous. Ne serait-ce qu'au regard de l'irrémédiable écart entre le corps rêvé et le corps de la vie vécue. (…)”


À propos de l’auteur

Née à Paris en 1965, Sandra Moussempès est poète. Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, elle a été publiée principalement dans la collection « Poésie » aux éditions Flammarion et aux éditions de l’Attente. Son travail interroge les stéréotypes liés au féminin et les non-dits familiaux par le biais d’un environnement inquiétant, cinématographique et auto-fictif. Également artiste sonore et vocale, elle convoque la notion de temporalité et les états modifiés de conscience dans ses lectures performées, intégrant sa voix (lyrique, éthérée, bruitée) à l’énonciation du poème, dispositif qu’elle a présenté dans divers lieux tels que la Fondation Louis Vuitton, le Centre Pompidou, le MAMCO de Genève, le Musée du Carré d’Art de Nîmes, la Kunsthalle Mulhouse, le festival Actoral. Elle a réalisé 3 albums audio dont 2 inclus dans ses livres aux éditions de l’Attente. Elle vit actuellement en Normandie où elle élève son fils né en 2005.
/// Nina Parish, "Entretien avec Sandra Moussempès." L'Esprit Créateur 58:3 (2018), 131-134. (© 2018 L'Esprit Créateur. Reproduit avec la permission de Johns Hopkins University Press.) Cliquer ici pour voir l'article
Entretien avec Fabrice Thumerel pour LIBR-CRITIQUE 
Autofiction, traumas et féminisme - De Cassandre en Lilith : mes figures du quotidien : sur COLLATERAL

 

Bibliographie

Principales publications :

. Fréquence Mulholland, éditions MF, 2023

Cassandre à bout portant, coll. "Poésie", Flammarion, 2021 • Cinéma de l'affect (Boucles de voix-off pour film fantôme), L'Attente, 2020 • Vox Museum, album CD publié aux éditions JOU, 2019 • Colloque des télépathes (& album CD Post-Gradiva), L'Attente, 2017 • Sunny girls, coll. "Poésie", Flammarion, 2015 • Acrobaties dessinées (& CD Beauty sitcom), L'Attente, 2012 • Photogénie des ombres peintes, coll. "Poésie", Flammarion, 2009 (prix Hercule de Paris 2010) • Biographie des idylles, L'Attente, 2008 • Le seul jardin japonais à portée de vue, L'Attente, 2005 • Captures, coll. "Poésie", Flammarion, 2004 • Hors Champs, C.R.L Franche-comté, 2001 • Vestiges de fillette, coll. "Poésie", Flammarion, 1997 • Exercices d’incendie, coll. "Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne", Fourbis, 1994 /// Anthologies : • Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010, Yves di Manno & Isabelle Garron, coll. Mille&unePages, éditions Flammarion, 2017 • Writing the real, a bilingual anthology of Contemporary french poetry by Nina Parish and Emma Warfstaff, Enitharmon Press, 2017 • Voix vives, Sète, éditions Bruno Doucey, 2011 • L’Énigme-poésie : entretiens avec 21 poètes françaises, John Stout, Rodopi, 2010 • Couleurs Femmes, éditions Castor Astral / Nouvel Athanor, 2010 • "Captures", 14 poètes, anthologie critique et poétique, Prétexte, 2005 • "Spiritus temporellement décalé" in 49 poètes, un collectif, Flammarion, 2005 • 49 poètes, un collectif, Flammarion 2004 • 14 poètes, anthologie critique et poétique, Prétexte 2004 • "Poèmes inédits", Une “action poétique” de 1950 à nos jours, Flammarion, 1998 • Poèmes extraits d’Exercices d’incendie traduits en espagnol in Poesia Francesa Contemporana 1940-1995, éditions Libros di Tierra Ferme (Argentine), 1998 • "Poèmes sélectionnés" in Une Anthologie Immédiate, Fourbis, 1996 • "Corsetées" in 29 Femmes, une Anthologie, Stock, 1995 • Une anthologie immédiate, Fourbis, 1995 /// Chapbook bilingue traduit en américain : • From : Sunny girls, Chapbook traduit par Elena Rivera at Above Ground Press, Canada, 2017 /// Traductions (de l'anglais) :Je, au delà, un essai en temps de deuil, Kristin Prevallet, (avec Françoise Valéry), L'Attente, collection W, 2008 • Red, de Kristin Prevallet, Action Poétique, 2003 • Selected poems, d'Oscar Wilde, Action Poétique, 1995