Sélectionner une page

Le peigne-sans-tête & autres récits décoiffants d’un médecin de campagne

par Fred Léal

Couverture d’ouvrage : Le peigne-sans-tête & autres récits décoiffants d’un médecin de campagne
Fiche technique :Prix: 22,00 €
ISBN : 978-2-493426-15-4
Taille : 20,00 x 23,50 cm
Pages : 284

Compil de racontars

« Après le Peigne-noir, le Peigne-rose, le Peigne-jaune et le Peigne-cocotte, Fred Léal sort le Peigne-sans-tête qui, il faut le préciser, n’a pas plus de rapport direct avec la coiffure que les précédents. Le « Peigne » est une forme endémique de son univers littéraire, plutôt hirsute sur le mode de ses narrations déjantées. Si les Peignes de Léal se réclament de la magistrale invention préhistorique qui permet de coiffer plusieurs cheveux simultanément, ce n’est donc que métaphore. Bien au contraire, il n’y a rien de lissé dans ses textes. (…) Le Peigne est la partition de son quotidien polyphonique, la bande-son de sa vie et contrairement à ses ordonnances qui sont illisibles (selon ses patients), ses livres, eux, sont lumineux. » Jean-Didier Wagneur (Libération)

Avec une préface de l'auteur, une solide reliure en cahiers cousus collés et une couverture imprimée sur un magnifique papier teinte flamant rose, clin d'œil au plus touchant des récits.

"Certainement le meilleur O.L.N.I. de toute la littérature. Un étonnant coup de cœur... Une découverte..." Olivier, librairie AU PLAFOND, Nérac (47)

Au sommaire
- Un petit nuage ? (inédit)
- Le Peigne-noir (2004)
- Le Peigne-rose (2007)
- Le Peigne-jaune (2011)
- Le Peigne-cocotte (2020)
- Le Peigne-sans-tête (inédit)

Parution :
Thématiques :
Critiques :Jean-Didier Wagneur dans Libération du 7 juin 2025 a écrit:

Fred Léal, toubibs or not toubibs : fragments vrais et déconcertants
Les éditions de L'Attente ont réuni en un volume les «peignes" de Fred Léal. Le jour il est médecin dans le médico-social et, cela a ici son importance, la nuit, il écrit quand il lui reste du temps et de l'énergie. Depuis Selva! (2002), il a publié des livres originaux et inventifs qu'il serait difficile de rapporter à un genre. Alors qu'en majorité le roman se réfugie dans le récit classique cher à la marquise de Paul Valéry, Léal l'a carrément explosé avec comme dommages collatéraux les règles de l'éloquence, la vieille subordonnée, les paragraphes et les chapitres.
Ses textes ne sont faits que de courts blocs de prose, souvent amis. Leurs paroles s'entrecoupent, se chevauchent et, se mêlant à la bande-son de la vie ordinaire, se déposent sur la page en un graphe éloquent. Zébré ou étoilé, l'espace typographique restitue l'image démembrée et sismique d'une prose à bâtons rompus souvent déconnante et bien arrosée. L'expression «lire entre les lignes» est ici de circonstance pour filer les «racontars» et les histoires à la mords-moi-le-nœud qui font la matière de ces récits. Fred Léal ne les a pas inventés, ce sont des aventures de toubibs, de week-ends de garde que lui ou ses confrères ont vécues avec oxygène, stéthoscope et défibrillateur dans la sacoche. Outre la dimension foutraque ou improbable de certaines de ces histoires, les unes sont d'une poésie mélancolique, d'autres plutôt frappadingues ou délibérément terrifiantes, toutes ont la particularité d'être vraies et surtout d'être exemplairement déconcertantes. Humain trop humain qu'il disait. Un sédatif est-il ici nécessaire? Non, le livre n'est pas difficile pour autant, il s'offre comme une déconstruction verbale et graphique de courts récits. C'est un Heptaméron moderne où ça cause autant que chez Marguerite de Navarre mais dans une langue, certes, moins châtiée. Au début le lecteur a l'impression de nager dans une conversation entendue derrière un rideau, offerte en kit sans plan de montage. Mais les neurones font vite leur travail d'association et le jeu devient addictif
Léal a baptisé ces textes du nom de «peignes» non parce que tous ces fragments transforment la page en un mikado polyphonique mais à cause de l'histoire inaugurale de la série. Dans «Le Peigne noir», le narrateur emprunte un peigne à une amie afin de paraître présentable pour une urgence, mais ce peigne va connaître une odyssée hasardeuse avant de terminer dans la poche d'un patient, décédé coincé dans ses toilettes. L'un des plus émouvants est «Le Peigne rose" qui se déroule dans un ehpad où une vieille pensionnaire discute tous les soirs avec un flamant rose. Mais si «Le Peigne jaune» bascule lui dans le gore et le fait divers, avec chien enragé et explosion finale, il est un récit bien plus tragique où l'on atteint véritablement l'innommable. «Le Peigne sans tête», texte inédit qui clôt le volume, rapporte les tortures qui vont marquer à vie une jeune réfugiée congolaise rescapée des massacres: violée, elle a été obligée d'assister à la décapitation de son père, et ce n'est ici que le début d'un martyre devant lequel le médecin et l’écrivain restent impuissants et totalement anéantis.

Michaël Moretti dans Libr-critique a écrit:

"Le moléculaire de Léal, « maelstrom de poésie bancale » avec page-partition, espacement dans la page, variétés de corps, de police, d’empâtement (d’ailleurs j’ai repéré une grosse tache d’encre p. 252 : alors l’imprimeur tourangeau ?), inserts, fenêtres distincts, etc. dans un possible partage du sensible à la Rancière –".....


À propos de l’auteur

Né en 1968, Fred Léal est écrivain et exerce la médecine générale. Il publie ses récits poétiques aux éditions de l’Attente depuis 2000 et ses romans aux éditions P.O.L depuis 2002. Son style unique, qui éclate l’action sur la page en lui mêlant les sons d’un hors-champ et les pensées intimes du narrateur, séduit les lecteurs avides d’expériences de lecture ébouriffantes.

L'auteur pendant les Escales du livre de Bordeaux en 2022

Bibliographie

Le Peigne-sans-tête & autres récits décoiffants d'un médecin de campagne, L'Attente, 2025 • La Décollation du raton laveur, P.O.L, 2024 • Le Peigne-cocotte, L’Attente, 2020 • Soupirs de bêtes en rut, P.O.L, 2018 • Le Mont Perclus de ma solitude, P.O.L, 2015 • Asparagus, P.O.L, 2013 • La Nostalgie, camarade, Confluences, 2012 • N° d’écrou 1926, Le Festin, 2012 • Comme le loup blanc, Le bleu du ciel, 2011 • Le Peigne-jaune, L’Attente, 2011 • délaissé, P.O.L, 2010 • La Porte 'verte, P.O.L, 2008 • Le Peigne-rose, L’Attente, 2007 • Un trou sous la brèche, P.O.L, 2006 • Let’s let’s go, P.O.L, 2005 • In terroir gâteau, L’Attente, 2005 • Le Peigne-noir, L’Attente, 2004 • Bleu note, P.O.L, 2003 • Selva !, P.O.L, 2002 • Mismatch, L’Attente, 2002 • Grèbe, (sous le pseudonyme de Freddy Loyal), coll. "Week-end", L’Attente, 2000