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Le cow-boy et le poète

(Chevauchépris)

par Anne Kawala

Couverture d’ouvrage : Le cow-boy et le poète
Fiche technique :Prix : 12,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-000-9
Taille : 14,50 x 13,50 cm
Pages : 78

Épopépoème polyphonique
(Livre + CD audio)
Avec le soutien du Centre National du Livre

Le cow-boy et le poète peut avoir trois lectures : l’épopée du cow-boy, le poème du poète ou l’épopépoème polyphonique des deux joués simultanément. S’amusant de clichés comme de références, ont été mis en regard de façon burlesque et ironique, le mythe du Far-West et un questionnement du travail d’écriture. Une interprétation à deux voix (Anne Kawala et Esther Salmona) est ici restituée sur CD.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Aperçu de quelques pages

Critiques :Eric Darsan dans LA VIE MANIFESTE a écrit:

Une poésie vivante, stimulante – perform-ée/-ance/-atrice, polymorphique et multiforme, hyper-/inter-/active et textuelle, issue d’une longue et riche expérience de collaborations et rencontres, de mises en scènes et en liens – révélatrice, transformatrice et créatrice de mythes et de réalité.


À propos de l’auteur

Diplômée de l’ENBA (École nationale supérieure des Beaux-Arts) de Lyon en 2005, c'est dans une certaine transversalité entre les arts plastiques, l'écriture mais aussi un travail sur le son et la gestuelle, que se constitue le travail d'Anne Kawala.
Textes poétiques, documentaires, autofictionnels - entre autres -  se mêlent à divers matériaux graphiques et sonores qui, malgré - ou grâce à - leur hétérogénéité finissent ensemble par former un récit, trouver une cohérence drôle et parfois troublante.
Anne Kawala participe ainsi à l'ouverture d'une poésie contemporaine qui se joue des étiquettes, s'ouvre à de nouveaux horizons, pour finalement en appeler au corps et constituer une écriture scénique telle que La terreur du Boomerang (2010), commandé et mis en scène par Émilie Rousset à la Comédie de Reims. Elle co-dirige la revue RoToR.

Bibliographie

- Au cœur du cœur de l'écrin,Landskine, 2017 - Le déficit indispensable (screwball), éditions Al Dante, 2016 - De la Rose et du renard, leurs couleurs et odeurs, institut français de Beyrouth et de Saîda / cipM, 2012 - Le Cowboy et le poète, livre-CD, en duo avec Esther Salmona, L’Attente, 2011 - Part &, coll. "Extraction", Joca Seria, 2011 - Rien n'existe pas, catalogue de Sarah Tritz (exergues poétiques), Adera, 2008 - F.aire L.a F.eui||e, préface de Patrick Beurard-Valdoye, coll. "expériences poétiques" dirigée par Michaël Batalla, Le Clou dans le Fer, 2008 - Designare (participation), Farges, 2005


J’habite ici… 3

La famille

par Association Promofemmes, Françoise Valéry

Couverture d’ouvrage : J’habite ici… 3
Fiche technique :Prix : 10,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-001-6
Taille : 14,50 x 20,00 cm
Pages : 148

Témoignages interculturels sur le thème de la famille

Commencée en 2007 avec un premier livre de témoignages axé sur l’occupation domestique de la maison, poursuivie en 2009 avec un volume 2 plutôt sur les rapports avec le quartier et la ville ainsi qu’avec la langue française, la série des J’habite ici continue avec ce volume 3 qui s’intéresse à la famille. Rituels de naissance et étapes symboliques de la vie, organisation des mariages (choisis ou imposés), récits de vie riches en péripéties familiales, réflexions sur le statut de belle-fille, sur l’influence de la société de consommation, sur les difficultés d’exercer une autorité sur les enfants, sur la notion de réussite… Autant de questions débattues en plusieurs langues lors de réunions thématiques.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

La vie en famille

Zahra Z. : La vie ici, ce n’est pas pareil que là-bas. Ici, avec les enfants, on ne peut pas communiquer. Les enfants communiquent entre eux mais ils ne communiquent pas avec les parents. Ce qu’on a dans notre tête en tant que parent, ils ne l’ont pas dans leur tête.

Fatma C. : Mais pourquoi ? Parce que moi je vis les mêmes choses. Ce n’est plus comme c’était quand j’étais petite. Mais ça a aussi changé là-bas, ce n’est pas seulement du fait d’être venus en France et d’avoir nos enfants nés en France.

Zahra Z. : Des fois j’essaie de trouver des occasions pour réunir mes enfants autour d’un plat, d’un bon couscous, mais ils disent non, on mange dehors, on va prendre un sandwich. Et je vois la même chose chez les autres.

Zilfi K. : C’est partout pareil.

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Zahra Z. : Même quand on a des enfants ici, on ne le sent pas. Parce qu’on n’a pas les mêmes horaires, on ne les voit jamais, ça ne fait pas une vraie famille.

Ourdia M. : J’ai toute ma famille ici. Mes parents, mes frères et mes sœurs. Je vais quand même au Maroc pour voir mes grands-parents, les amis et le reste de la famille. C’est vrai que ça doit être difficile quand on n’a pas les parents à côté.

Françoise V. : Ici il y a les crèches et les garderies, des services pour tenter de remplacer l’entourage familial peu nombreux ou absent.

Ourdia M. : Quand il y a des places parce qu’on a essayé mais il n’y avait pas de place. Ou alors il faut ne pas travailler, pour garder ses enfants.

Fatima C. : Avant dans la famille il n’y avait pas que les enfants, il y avait les grands-parents, les tantes, les oncles, il y avait le soutien de tout l’entourage, c’était ça la famille. Les grands-parents participaient aussi à l’éducation des enfants, le soir ils racontaient une histoire.

Fatou N. : Mais ça c’était au pays, la famille, les grands-parents pour parler avec les enfants. Ici des fois on se met ensemble autour du salon pour parler de la vie de maintenant et préparer le futur. Ici les enfants vivent « à la française », et comme les parents ne comprennent pas le français, ils ne peuvent pas communiquer alors c’est un peu difficile. On vient ici en famille mais on vit séparés, on n’habite pas tous dans la même maison, on ne se voit que de temps en temps, à Noël, et parfois même pas à Noël. C’est pour ça que les femmes étrangères se sentent un petit peu seules. Les enfants partent à l’école le matin, on ne les revoit que le soir. C’est difficile.

Tamou R. : Je reçois mon fils tous les ans, qui vient me voir et sinon je téléphone à la famille, qui vit au Maroc. La vie c’est bien mais des fois on est contents, des fois on n’est pas contents, parce que la famille est loin. J’essaie d’apprendre le français mais c’est difficile. Mon petit-fils qui a onze ans me parle en arabe, il ne veut pas me parler en français parce qu’il dit que ça me fait monter la tension, parce que je ne comprends pas.

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À propos des auteurs

Association Promofemmes

Créée à Bordeaux en 1994, l’association Promofemmes a pour vocation l’insertion sociale des femmes immigrantes et, à travers elles, celle de leur famille. Les différentes problématiques de la vie quotidienne sont abordées dans un programme d’ateliers et de permanences : français et alphabétisation, accès aux droits et traitement des problèmes administratifs, prévention santé, insertion socioprofessionnelle, mobilité dans la ville, parentalité… L’association propose également des activités liées à la convivialité : cuisine, couture, après-midi "thé et jeux de société", sorties culturelles.
La culture étant un élément déterminant de l’insertion, les livres et CD élaborés à partir de collectes auprès des adhérentes expriment la diversité de leurs origines ainsi qu’une valorisation de leur double culture. Artiste et éditrice, Françoise Valéry recueille ainsi auprès d’adhérentes de plus de 65 nationalités des témoignages de leur mémoire, de leurs savoir-faire et de leur inventivité (récits, recettes, chants…) pour en faire des objets de transmission interculturelle et intergénérationnelle sous forme de livres et de supports audiovisuels.

Bibliographie

De bouche à oreille, témoignages interculturels sur la transmission, illustré, avec un CD d'histoires et de chansons en VO (traductions dans le livre), 2013 • À quoi on joue ?! - jeux d'ailleurs et d'ici, d'hier et d'aujourd'hui, avec un CD d'histoires et de comptines en VO (traductions dans le livre), 2011 • J’habite ici ~ la famille, volume 3, mémoire et témoignages, illustré, 2010 • J’habite ici, volume 2, mémoire et témoignages, illustré, 2009 • J’habite ici, volume 1 , mémoire et témoignages, illustré, 2007 • Almanach interculturel, calendrier perpétuel illustré, 2005 • Elles racontent, recettes du monde pour la santé et la beauté, illustré, 2004 • Elles cuisinent, recettes de cuisine du monde, illustré, 2003 • Elles racontent…, volume 3, contes et histoires du monde, illustré, 2002 • Elles racontent…, volume 2, contes et histoires du monde, illustré, 2001 • Elles racontent…, volume 1, contes et histoires du monde, illustré, 2000 • Prises multiples, mémoire et témoignages, illustré, 1998 • Elles disent, mémoire et témoignages, 1997


Françoise Valéry

Née en 1970, Françoise Valéry co-dirige avec Franck Pruja les Éditions de l’Attente depuis 1992. Diplômée de l'école des Beaux-Arts de Bordeaux en 1994, elle fait des mises en page et des relectures, des traductions et relectures de traductions (de l'anglais), écrit, anime des ateliers d'écriture…

Bibliographie

Vaisselier en coupe, Lnk #11 (Alain Cressan), 2010 • Portrait d’une jeune fille, Lnk #11 (Alain Cressan), 2010 • Trépigna la princesse, revue en ligne Ce qui secret, 2010 • "Clara 2009 - portrait d’une jeune fille", revue en ligne Ce qui secret, 2010 • Huit mains dans le panier, (avec Franck Pruja, Isabelle Jelen et Monsieur Gadou), cipM/Spectres Familiers, 2005 • Poêlon hallucinogène, coll. Livre-Poster, l’Attente, 2004 • Formula, coll. Vade-Mecum, l’Attente,  2004 (H.C.) • Victimes du genre, l’Attente, 2002 • 10 000 $ à la Chand'leur, coll. Week-end, éditions de l’Attente,  2000 • Fuzzy travel, (sous le pseudonyme de Claire Quenond), coll. Week-end, l’Attente, 1998 • Les victimes n'ont apparemment aucune relation entre elles, version spéciale dédiée à Jacques Siclier, éditions de l'Attente, 1994 • Les victimes n'ont apparemment aucune relation entre elles, éditions de l'Attente, 1993 • Les baisers de 13h30 à 18h45, flip-book photographique, livre d'artiste, 1993 • Traductions, une discussion à six voix (livre-partition), l’Attente, 1992

Elle a traduit des textes de Etel Adnan (Déplacer le silence, de Shifting the Silence ; Là-bas, de There, avec Marie Borel), de Lisa Asagi (Zuihitsu Labyrinthite, publié par Alain Cressan, Lnk #15 bis), de Damon Krukowski (Lisez-moi, extraits choisis du livre The Memory Theater Burned), de Kristin Prevallet (Je, au-delà – avec Sandra Moussempès), de Sarah Riggs (28 télégrammes ; 60 textos43 Post-it – avec Marie Borel), de Rosmarie Waldrop (La revanche de la pelouse, de The Lawn of Excluded Middle – avec Marie Borel), et de Rosmarie et Keith Waldrop (Un cas sans clef, de Flat with no Key – avec Marie Borel).

Bibliographie avec Promofemmes

Depuis 1996, Françoise Valéry intervient dans l’association Promofemmes à Bordeaux, qui accompagne l’insertion sociale de femmes immigrantes. Elle y recueille auprès d’adhérentes de plus de 65 nationalités des témoignages de leur mémoire, de leurs savoir-faire et de leur inventivité (récits, recettes, chants…) pour en faire des objets de transmission interculturelle et intergénérationnelle sous forme de livres et de supports audiovisuels. • À quoi rêvez-vous, avec l'artiste plasticienne Anne-Laure Boyer, portfolio, poèmes sur le modèle formel du tanka japonais & peintures à la tempera, à paraître début 2022 • De bouche à oreille, témoignages interculturels sur la transmission, illustré, avec un CD d'histoires et de chansons en VO (traductions dans le livre), 2013 • À quoi on joue ?! - jeux d'ailleurs et d'ici, d'hier et d'aujourd'hui, avec un CD d'histoires et de comptines en VO (traductions dans le livre), 2011 • J’habite ici ~ la famille, volume 3, mémoire et témoignages, illustré, 2010 • J’habite ici, volume 2, mémoire et témoignages, illustré, 2009 • J’habite ici, volume 1, mémoire et témoignages, illustré, 2007 • Almanach interculturel, calendrier perpétuel illustré, 2005 • Elles racontent, recettes du monde pour la santé et la beauté, illustré, 2004 • Elles cuisinent, recettes de cuisine du monde, illustré, 2003 • Elles racontent…, volume 3, contes et histoires du monde, illustré, 2002 • Elles racontent…, volume 2, contes et histoires du monde, illustré, 2001 • Elles racontent…, volume 1, contes et histoires du monde, illustré, 2000 • Prises multiples, mémoire et témoignages, illustré, 1998 • Elles disent, mémoire et témoignages, 1997


Singeries pour Jacques Dupin

par Francis Cohen

Couverture d’ouvrage : Singeries pour Jacques Dupin
Fiche technique :Prix : 13,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-003-0
Taille : 14,50 x 20,00 cm
Pages : 118

Articles pornologiques
Avec le soutien du Centre National du Livre

Singeries pour Jacques Dupin est une forme critique qui rêve son objet à partir des éléments d’une poétique dissimulée. Jacques Dupin écrit des poèmes pour trahir la poésie. Les stéréotypes de la poésie sont indissociables de la pornologie qui les double par des simulacres. Entre le poème et la poésie, entre l’écriture et l’écrire, le rire est une méthode de lecture qui secoue l’esprit de pesanteur en multipliant les singeries pour accompagner "le singe crédule" dans ses écarts. Poète, en dépit de la poésie, Jacques Dupin est un "clown coupé de l’ego."

Parution :
Thématiques :
Extrait :

    Jacques Dupin est prêt à tout entendre, même mes singeries. Nous parlons chaque été au milieu de la nuit et des pins qui menacent, parfois je ne mesure pas la provocation, il m’écoute, son œuvre est là. Souvent un mot est l’occasion. Comme si je donnais à un mot le pouvoir de faire tomber la panoplie poétique de ce « clown coupé de l’ego ». Comme si je lisais toujours au dehors. J’ai parfois l’impression que tu es « le singe crédule » devant mes singeries. Nous sommes là face à face « comme une équation de singes ». La panoplie des mots. Les mots de la panoplie. Écart dans le simulacre.

    As-tu pressenti que si, un jour, tu avais un singe devant toi, un lecteur-singe, il te prendrait au mot ?

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    Quand nous rions ensemble, je ne sais plus ce qui est l’objet du rire. Jacques et son poème savent rire de mon rire. Je pense aux secouements prosodiques, je vois les pins qui nous font rire jaune. Nous sommes trois au-dessus d’un précipice, le poème est là avec l’angoisse entre les pins. Le tassement du rire dans la nuit.

    Nous sommes à Béziers dans le salon d’un hôtel de l’avenue Paul Riquet, Jacques vient de lire « Les simulacres d’un pornologue », il ne semble pas apprécier mes extravagances. Je sens la gêne. J’exagère.

    — Francis, tu pourrais trouver les mêmes choses chez Balzac.
    — Non, je ne crois pas, la pornologie est immanente à tes vers, elle accuse la panoplie.
    — Mais il n’y a que toi qui vois ça.
    — Je lis seulement ce que tu écris, et je le montre, je suis à l’écoute de l’écart.
    — Enfin, je suis donc un pornologue ?

    Je suis gêné, je fais part à Christine de ma perplexité.

    — Jacques ne semble pas apprécier…
    — Tu sais, Francis, il réagit ainsi parce que tu as touché juste.

    Sourires échangés, complices, je marche à côté de Christine et nous nous dirigeons vers les arènes de Béziers pour assister à la corrida.
 
    Quelques années plus tard, nous marchons rue de Miromesnil. Cadence boitée. Pas prosodique, Jacques se plaint de ne plus pouvoir marcher longtemps dans les rues de Paris, je lui dis qu’il a rejoint ses poèmes. Poèmes du corps. L’écart a trouvé sa cadence.

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Critiques :Anne Malaprade dans Action Poétique N°204 a écrit:

Francis Cohen invente une lecture qui a l'audace de parler autant des livres lus et de leur auteur que de celui qui les lit, lui dont la peur, l'émotion, l'hésitation et les insolences sont relatées avec une légèreté tendue.
Portrait de l'homme en lecteur, autoportrait en singe, lectures singes, singeries et renversements pornographiques voire pornologués : ce volume, qui réunit neuf textes écrits depuis 1995, constitue un essai critique renouvelant ce que lire veut dire.


À propos de l’auteur

Francis Cohen est né en 1960. Il est poète et professeur de philosophie et dirige la revue LIGNE 13 avec Sébastien Smirou. Avec Michèle Cohen-Halimi, il a dirigé le N°735-736 de la revue CRITIQUE - Les Intensifs, poètes du XXIe siècle.

Bibliographie

Diesmal, Nous, 2011 • Singeries pour Jacques Dupin, éditions de l’Attente, 2010 • En finir, Éric Pesty Éditeur, 2010 • L’autoportrait chronique, éditions de l’Attente, 2008 • Zones d’interventions précaires (avec Jean-Michel Fauquet), Filigranes, 2008 • Zwar, TH. TY., 2008 • 04.03., Mélanges pour Jacques Dupin (avec Nicolas Pesquès), P.O.L, 2007 • M.T.P : le festin de Balthazar (avec J.-M. Fauquet), galerie Pierre Brullé, 2006 • Monsieur Le Gros Monsieur, TH. TY., 2004 • Le théâtre de Monsieur Le Gros Monsieur (avec Anne Slacik), LMP, 1999 • Jean Daive, le délinquant impeccable, cipM, 1998 • je te continue ma lecture. Mélanges pour Claude Royet-Journoud (avec Michèle Cohen-Halimi), P.O.L, 1998


Arrête maintenant

par Caroline Dubois

Couverture d’ouvrage : Arrête maintenant
Fiche technique :Prix: 7,00 €
ISBN : 978-2-36242-002-3
Taille : 14,50 x 20,00 cm
Pages : 26

Monologues ubiques

Avec quels mots parle-t-on ? Avec les siens ou avec ceux des autres ? Avec les siens ou avec ceux des morts ? D’où viennent les phrases qui nous traversent ? Sur ce sujet, Caroline Dubois livre un monologue d’une naïveté feinte : une réussite précise, économe, subtile…
(Éric Suchère)

Arrête maintenant a été initialement publié dans la collection Week-end en 2001.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Je me demande s’il est possible comme le voulait Jean-Pierre Léaud dans La Maman et la Putain de ne parler qu’avec les mots des autres — ceux des morts par exemple — ce dont certains vivants vous font toujours plus ou moins le reproche — ou de ceux qui parfois semblent parler vivants comme feraient des morts — c’est à dire avec des mots entre crochets qui sortent puis s’arrêtent et attendent — comme s’ils étaient dits exprès pour être pris et répétés.

Par exemple lorsque je m’entends dire je trouve toujours le monde tel qu’il est formidable — phrase que je n’aurais jamais pu inventer moi-même dans la réalité je sais que je parle avec les mots d’un autre — entre les beaux crochets d’un autre — mort maintenant mais dont le monde tel qu’il est est venu jusqu’à moi — et longtemps resté là au-dessus de ma tête a attendu que je sois en mesure de le prendre — j’aime ça.

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Je trouve toujours le monde tel qu’il est formidable

— Arrête maintenant

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Critiques :Anne Malaprade dans POEZIBAO a écrit:

Arrête maintenant a été initialement publié dans la collection Week-end en 2001. Cette injonction n’avait pas fini de nous dire toutes ses intentions malicieuses. La narratrice de ce court texte, qui se présente sous forme de fragments de prose scandés par des tirets ménageant pauses et effets de retrait, questionne l’origine des mots et le poids que leur âge et emploi antérieur confèrent. Plutôt que d’essayer de parler avec ses hypothétiques propres mots (qui n’appartiennent à personne, et qui ne sont mots que parce qu’ils sont partagés, et souillés par la communauté qu’ils fondent), la locutrice se pose un défi: ne communiquer qu’à partir des mots des autres, morts et vivants, avec lesquels on habille, déguise et accoutre sa parole. (…)
(Poezibao, 16 février 2011)


À propos de l’auteur

Caroline Dubois est une poète française, née en 1960 à Paris où elle habite et travaille.
Son écriture aux angles d’approche décalés a fait d’elle une des poètes les plus remarquées de ces dix dernières années.

Bibliographie

- Arrête maintenant, (nouvelle édition) L’Attente, 2010 - Pose-moi une question difficile (in rup&rud – l’intégrale 1999-2004), L’Attente, 2009 - comment ça je dis pas dors, P.O.L, 2009 - C’est toi le business, P.O.L, 2005 - Malécot, contrat maint, 2003 - Arrête maintenant, L’Attente, collection "Week-end", 2001 - Je veux être physique, Farrago, 2000


Un cas sans clef

par Keith Waldrop, Rosmarie Waldrop

Couverture d’ouvrage : Un cas sans clef
Fiche technique :Prix : 7,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-99-4
Taille : 14,50 x 20,00 cm
Pages : 32

Abécédaire sous contrainte

Un cas sans clef est un abécédaire ancré dans le collage, l’inattention fragmentée, l’enquête historique et la variation formelle, écrit – et à présent traduit – à quatre mains. D’ailleurs une formidable performance de traduction à partir d’un texte à contraintes multiples, plein d’humour, de rebondissements et de double sens.

Parution :
Traducteurs :
Thématiques :
Extrait :

Extrait :

1

Écrire en anglais

2

Écrire en anglais

les mots font des écarts

3

Écrire en anglais

le moindre écart est tout un

événement

À propos des auteurs

Keith Waldrop

Keith Waldrop et son épouse Rosmarie, pendant leurs années d’études à l’Université du Michigan, fondent la revue Burning Deck. Celle-ci se transforme en maison d’édition, et de nos jours Burning Deck reste l’une des plus en vue dans le monde turbulent de la « petite édition ». Autour des Waldrop s’est constitué un des pôles majeurs de la poésie et de l’activité littéraire aux États-Unis. Au cours des quinze dernières années, K.W. a publié quatorze titres, dont Transcendental Studies (University of California Press, 2009), qui a valu à son auteur le National Book Award pour la poésie. Il est également un traducteur de premier ordre de poésie française contemporaine, et il a publié de remarquables versions des Fleurs du mal et du Spleen de Paris, de Baudelaire. Son œuvre poétique est également traduite en français, notamment Le vrai sujet, publié chez José Corti en 2010.
Les livres qu’il écrit en commun avec Rosmarie Waldrop seraient l’œuvre d’un « troisième Waldrop », qui n’écrit ni tout à fait comme Keith, ni tout à fait comme Rosmarie.

Bibliographie

En français (livres traduits de l'américain)Tant qu'il fera jour - une histoire américaine, traduit par Paol Keineg, l'Attente, 2015 • L’irrattrapabilité, suivi de Le Maître de la crucifixion de Providence, traduit par Bernard Rival, Théâtre Typographique, 2013 • Naufrage au havre, traduit par Bernard Rival, Contrat main, 2013 • Intervalles, traduit par Alain Cressan, Lnk, 2011 • Le vrai sujet, traduit par Olivier Brossard, José Corti, 2010 • Échos de Mrs. Crowe, traduit par Bernard Rival, Contrat main, 2009 • Pertes inespérées, traduit par Bernard Rival et Bénédicte Vilgrain, Théâtre typographique, 2008 • Taches d’eau, traduit par Paol Keineg, Format Américain, 1997 • Aimer par description, traduit par Françoise de Laroque, Créaphis, 1996 • Une cérémonie qui se passait ailleurs, traduit par Françoise de Laroque, Fourbis, 1990 • Poème de mémoire, traduit par Anne-Marie Albiach, Orange Export, 1982 De Keith & Rosmarie WaldropUn cas sans clef, traduction de Marie Borel et Françoise Valéry, éditions de l’Attente, 2010 • Light Travels, traduit par David Lespiau, éditions de l’Attente, 2006 • Tome un, traduction collective Royaumont et Juliette Valéry, Créaphis (Un bureau sur l'Atlantique), 1997


Rosmarie Waldrop

Née en 1935 en Allemagne, Rosmarie Waldrop vit à Providence, Rhode Island (États-Unis). Elle est poète, traductrice et, avec son mari Keith Waldrop, co-dirige les éditions Burning Deck depuis 1961. Cette maison d’édition au long cours est un cas unique, un modèle clef dans le monde de l’édition de poésie. Rosmarie Waldrop a traduit entre autres Edmond Jabès, Jacques Roubaud, Emmanuel Hocquard, et plusieurs poètes allemands. Des traductions de son travail ont été publiées en France et dans de nombreux pays d’Europe.
Les livres qu’elle écrit en commun avec Keith Waldrop seraient l’œuvre d’un « troisième Waldrop », qui n’écrit ni tout à fait comme Keith, ni tout à fait comme Rosmarie.

Bibliographie

En français (livres traduits de l'américain)En voie d'abstraction, traduit par Françoise de Laroque de Driven to Abstraction, L'Attente, 2020 • Manuel de mandarin, traduit par Bernard Rival, contrat maint, 2016 • La revanche de la pelouse, traduit par Marie Borel & Françoise Valéry de The Lawn of Excluded Middle, éditions de l’Attente, 2012 • La route est partout, traduit par Abigail Lang de The Road is Everywhere, éditions de l’Attente, 2011 • d’Absence abondante, traduction collective dirigée par Pascal Poyet, de Lavish Absence, contrat maint, 2009 • Dans n’importe quelle langue, traduit par Pascal Poyet, contrat maint, 2006 • La reproduction des profils, traduit par Jacques Roubaud, Melville, 2004 (première édition : La Tuilerie Tropicale, 1991) • Pelouse du tiers exclu, traduit par Marie Borel, extrait de The Lawn of Excluded Middle, Format Américain, 2001 • Pré & con, traduit par Pascal Poyet, contrat maint, 1999 • Quand elles sont douées de sens, traduit par Françoise de Laroque, Spectres Familiers, 1989 • Différences à quatre mains, traduit par Paol Keineg, Spectres Familiers, 1989 • Le mouchoir de la fille du roi Pépin, traduit par Rosy Pinhas-Delpuech, Liana Lévy, 1989 • Comme si nous n'avions pas besoin de parler, traduit par Roger Giroux, Terriers, 1980 De Keith & Rosmarie WaldropUn cas sans clef, traduit par Marie Borel et Françoise Valéry, éditions de l’Attente, 2010 • Light Travels, traduit par David Lespiau, éditions de l’Attente, 2006 • Tome un, traduction collective Royaumont et Juliette Valéry, Créaphis (Un bureau sur l'Atlantique), 1997 Dans des anthologies ou en revueRoyaumont : traduction collective 1983-2000, Rémi Hourcade, Grâne, pp. 497-503, Créaphis, 2000 • Fenêtre d’accélération, traduit par André Paillaugue, 3ème partie du livre The Lawn of excluded Middle (Duration Press, 1993), revue Action poétique n° 160-161, octobre 2000 • Je te continue ma lecture, M. Cohen-Halimi & F. Cohen, P.O.L, 1999 • Une "Action Poétique" de 1950 à aujourd'hui, Pascal Boulanger, Flammarion, 1998 • Le poète d'aujourd'hui (1987-1994), Dominique Grandmont, Maison de la Poésie Rhône-Alpes, 1994 • 20 Poètes Américains (M. Deguy/J. Roubaud), Gallimard, 1980