Sélectionner une page

Nous, le ciel

par Rémi Checchetto

Couverture d’ouvrage : Nous, le ciel
Fiche technique :Prix : 8,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-68-0
Taille : 14,50 x 13,50 cm
Pages : 98

88 vues du ciel

À partir d’un élément de la vie de tous les jours (le petit-déjeuner, l’apéritif, la confiture...) l’auteur compose des séries de textes poétiques. En 88 vignettes, ces poèmes en prose questionnent le ciel, apparaissant peut-être comme “la seule terre où quelque chose d’humain n’existe pas”. Le ciel nous surprend, nous apprend, nous change. Il est toujours là, près de nous, même en nous et cela depuis toujours. Le ciel soutient, parcourt et observe nos vies. Le ciel nous observe autant qu’on l’observe. Certains jours, on l’admire... Lire ce livre c’est un peu partir loin là-haut, on se laisse embarquer, la légèreté fera le reste...

Lecture d'un extrait par l'auteur

Parution :
Extrait :

Le ciel est un paysage informe, le ciel est un pays informe, n’est inscrit dans aucun cadastre, on ne peut mettre le ciel dans un cadastre, le ciel de jour, le ciel de nuit on l’a déjà mis dans de multiples cadastres, des cadastres saisonniers, des cadastres au mois le mois, le ciel de jour on ne peut le mettre en boîte, on ne peut le répertorier, le recenser, on ne peut le mettre en livres de peintures, en catalogues de photos, en livres d’alexandrins, en livres de n’importes quelles lignes hormis l’alexandrin, on n’en met qu’une partie, qu’une fluette partie déjà désuète puisqu’il a déjà bougé, on ne peut mettre le ciel en boîte, il n’y a pas d’outils conçus pour ça, il n’y a pas d’outils capables de ça, le ciel est en mouvement, le ciel est un mouvement, on ne peut le mettre sur une page, on ne peut le mettre entre deux pages, le ciel est irréductible, juste on le prononce avec un peu de ciel dans la bouche

À propos de l’auteur

Poète, Rémi Checchetto a publié de nombreux livres chez plusieurs éditeurs. Lecteur sur scène de son travail il collabore régulièrement avec des musiciens (Titi Robin, Louis Sclavis, Bernard Lubat, Chris Martineau, André-Marc Delcourt, Hélène Breschand…). Dramaturge, il a écrit pour le théâtre des pièces qui ont été mises en scène par Fabien Bergés, Alexia Vidal, Patrick Séreaudie, Bela Czupon, Jean-Marc Bourg, Alexandra Tobelain, Henri Uzureau…

Bibliographie

Tout l'univers, L’Attente, 2022 • Qui sommes-nous, qu’il nous faille cette encre dans le sang ? Script 2021 • Partir, naviguer, arriver et autres constructions pas fatalement intempestives, Lanskine, 2020 • Laissez-moi seul, LansKine, 2018 • Nous ne sommes pas des héros, L’Attente, 2018 • Larsen, Tarabuste, 2017 • Le gué, Dernier télégramme, 2017 • ci même, Tarabuste, 2015 • Boomerang, Potentille, 2016 • Les arbres ne parlent plus oiseau, éditions du Petit Flou, 2016 • Apéro, L’Attente, 2013 • Pas parler parole, L’âne qui butine, 2013 • Que moi, Espaces 34, 2013 • Jours encore après, Tarabuste, 2013 • L'Homme et cetera, Espaces 34, 2012 • Kong mélancolia, Espaces 34, 2011 • Très grand gel, avec les dessins de Shirley Carcassonne, l'Improviste (collection "Un petit siècle épatant"), 2011 • Puisement, Tarabuste, 2010 • Bruissement, ça hésite encore, Script, 2010 • King du ring, Espaces 34, 2009 • Nous, le ciel, L’Attente, 2007 • Une disparition et tout et tout, L’Attente, 2006 • Le monde presque seul, catalogue d’exposition de Mitsuo Shiraishi, 2006 • Valises, Script, 2006 • Là où l’âme se déchire un peu mais pas toute, Inventaire-Invention, 2006 • Confiotes, LAttente, 2005 • Portes, Script, 2003 • P’tit déj, L’Attente, 2003 • Un terrain de vagues, coédition Script et théâtre des Tafurs, 1999 • Manèges, Lucie Lom, 1999


La fille du département Fiction

par David Lespiau

Couverture d’ouvrage : La fille du département Fiction
Fiche technique :Prix : 11,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-71-0
Taille : 21,00 x 15,50 cm
Pages : 90

Journal-fiction

"Retranscrivant le plus fidèlement possible ce carnet, je dois ici remercier la fille du département Fiction qui, ces deux ans sur notre île, aura scrupuleusement tout noté. Ce journal, tenu en marge de son travail et devenu poème par fragmentations, coupures, séparation, «plusieurs formes de contamination», devrait pouvoir se lire comme un récit, un monologue avec quelques bruits et voix raccrochés, des indices de la vie menée pendant ce temps. Celui d’une écriture, d’une préparation à l’écriture ou à un changement de vie, ces trois derniers termes étant pour elle comme pour moi parfaitement similaires." (D.L.)

Extrait :

Nous vivons des choses superficielles ­­— nos rapports, dans ce cadre-là

nous sommes obligés, mais. Je cadre ce que j’aime, je note que

le rétrécissement — de l’apparence, ou son apparence — détermine

de l’apparence, la nouvelle consistance, celle d’un vide mort

du jardin, la tentative d’éclaircissement des ombres habituelles. La modélisation

où rien ne se déplace réellement. Les événements se précipitent

avec une minutie extrême dans la même journée. La force repose sur le secret

dont la mesure est de ne pas redire. Cahier en avance de quelques pages à partir d’ici

L’écrit se déroule à partir d’une voix qui s’enclenche dans le silence

sans isolement. Voix automatique enclenchée dans la partie inhabituelle

de la pensée. Du cerveau, du corps, au sommet. Deux bobines

dont le sens de roulement varie. Voix déroulée en ruban de l’hémisphère

LIRE PLUS

droit jusqu’au gauche, passant derrière les yeux. Engloutissement du silence

REGROUPER

À propos de l’auteur

Auteur et traducteur, David Lespiau est né en 1969 à Bayonne. Premiers textes publiés en revue à partir de 1996, puis chez plusieurs éditeurs à partir de 2002 ; une vingtaine de livres publiés depuis. Il a co-dirigé la revue Issue autour de la poésie américaine et s'est engagé dans un travail de lecture critique, notamment pour la revue CCP. Il poursuit plusieurs axes de recherche et d’écriture autour de la poésie et du récit.

Bibliographie

  • équilibre libellule niveau, P.O.L, 2017Carabine souple, L'Ours Blanc/ Héros-Limite, 2016 • Récupération du sommeil, Héros-Limite, 2016 • Nous avions, Paris, coll. "L'Estran", Argol, 2014 • Notes pour rien, Contrat maint, 2014 • Poudre de la poudre, Le bleu du ciel, 2014 • Notes de production, Contre-mur, 2013 • Aluminium, poème Rauschenberg, Argol, 2012 • L'intérieur du jour, Head, 2012 • Un conte (version galicienne : Emilio Araúxo), Amastra-n-gallar, 2013 • 70 je piqués de biais, Lnk, 2013 • 27 réponses, Lnk, 2013 • Nocturne, D-fiction, 2012 • Djinn John, coll. Spoom, L’Attente, 2011 • Férié, postface d’Emmanuel Hocquard, Les petits matins, 2010 • Ouija-Board (version américaine : Cole Swensen ; version allemande : Cosima Weiter) avec des collages de Tom Raworth), Héros-Limite Genève, 2009 • Oh un lieu d’épuisement, Contrat maint, 2009 • Peliqueiros (version galicienne : Emilio Arauxo), Amastra-N-Gallar, 2009 • Scan de felo (version galicienne : Emilio Arauxo), Amastra-N-Gallar, 2008 • Supplément Celmins, Little Single, 2008 • Djinn jaune, coll. Spoom, L’Attente, 2008 • La fille du département Fiction (carnet Hawaii), L’Attente, 2007 • [or est un mot minuscule], coll. "Vade-Mecum", L’Attente, 2006 (H.C.) • Quatre morcellements ou l'affaire du volume restitué, Le bleu du ciel, 2006 • De l'électricité comme moteur, L’Attente, 2006 • La poule est un oiseau autodidacte, L’Attente, 2005 • Réduction de la révolution la nuit, Contrat maint, 2005 • Spirit II, Contrat Maint, 2004 • Autocuiseur, coll. "Vade-Mecum", L’Attente, 2004 (H.C.) • L’Épreuve du Prussien, Le bleu du ciel, 2003 • La poursuite de Tom, Farrago / Léo Scheer, 2003 • La Mort dans l’eau l’âme download (85 polaroïds de plage), Spectres Familiers, 2003 • Opération Lindbergh, Contrat maint, 2002 Parus en catalogues, ouvrages collectifs, anthologies, revues • Jean-François Bory, L’apocalypse de Gutenberg, français/italien, Fondation Berardelli, 2008 • Jean-Luc Parant, L’évasion du regard, Médiathèque Voyelle, 2009 • Poem, Poets on (an) Exchange Mission, français / américain, Fish Drum, New York, 2009 • Textes de création parus dans la Revue de littérature générale n° 2, If  n°14 & 21, Action poétique n°156, Le Cahier du Refuge n°80, Les cahiers de l'Institut d'études Poétiques, Action restreinte n° 2, Hypercourt n° 1, Issue n° 1 à 5, Amastra-N-Gallar n° 13, Fin n° 21, Le Bout des Bordes n° 9/10, Java n° 25/26, Nioques n°3 (3e série), Espace(s) n°4, D’ici là n°1 & 5, Fondcommun n° 1... Participation aux ateliers de traduction collective des poètes américaines Joan Retallack, Kristin Prevallet, Elizabeth Willis (cipM / Un bureau sur l’Atlantique, 2002 à 2007). Traductions pour If n°16 (Reznikoff). Traduction de Light travels, Keith & Rosmarie Waldrop, L’Attente, 2006 Textes critiques parus dans les revues CCP (n°1 à 21), Cinéma n°10, Amastra- N-Gallar n°8 & 12, Critique n°735-736 et Ent’revues n°42.


Je, au-delà

par Kristin Prevallet

Couverture d’ouvrage : Je, au-delà
Fiche technique :Prix : 5,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-70-3
Taille : 14,60 x 10,70 cm
Pages : 32
Appartient à la collection W :

Essai en temps de deuil

Dans ces pages titrées [Mythologie], [Distraction], [Volonté], [Peur],… Kristin Prevallet montre toute l’ambivalence de la question du deuil, la coexistence des contraires et des opposés, la persistance de la vie qui voit et qui respire. Agent double qui joue avec le feu de son propre regard, des bribes de rapports d’enquêtes se brouillent de réflexions critiques, amorçant la question de la résolution. La mésaventure d’une mouche écrasée sous un rectangle de Scotch devient symbolique et l’auteur s’adresse à vous, lecteur, avec des maximes formulées sur mesure.

Extrait :

[Mythologie]

En même temps existent contraires et opposés.
Il y a dans le ciel un sauveur, ou une flamboyante boule de feu.
Le fils et le feu ne font qu’un ; ils existent, simultanément mais dans différentes formes.
L’un et l’autre ne font qu’un.
Se balançant d’avant en arrière.
Vacillant dans les enfers subatomiques, préoccupés de pensées endeuillées.

 

[Homonyme]

LIRE PLUS

Dans le feu il y a un je.
Je suis un organe qui respire, et cette respiration me rapproche de plus en plus de la parole.
L’œil est un organe qui voit, et sous la voie un passage existe entre peur, crainte et angoisse ; entre vision et mémoire, et à l’inverse, entre mémoire et désir.
Le désir joue un rôle important dans cet essai.
Elle n’est pas un ange mais un agent double. Double car elle se languit et pourtant le regard même dont elle use pour séduire finira par la consumer.
Le motif s’enflamme, lettre par lettre :
D'abord par le « f », il finit par être juste un nom : mot*.
La flamme l’a rendue Française – sa signification est en feu.
––––––––––––––––––––––––
* En français dans le texte.

 

[Rêve]

Je m’assis.
Il faisait nuit.
Quelqu’un dans la pièce voisine, attendait.
Le bruit était intolérable.
L’incroyable pulsation.
Une façon d’être avec un autre et cependant en guerre avec le monde.
L’extension de cela, la répétition.
L’un et l’autre se répandirent.
Statiques, puis silencieux.
Sur la pente du devenir.
Le moyen d’arriver à travers et autour de la nostalgie, le besoin de s’étendre au-delà de l’intime et d’affronter l’intolérable présent.
Avec les mots qui sont en moi j’essayais de déchiffrer la nuit, et je me suis souvenue que l’obscurité contient sa propre résolution.

REGROUPER

À propos de l’auteur

Kristin Prevallet est née en 1966 à Denver (Colorado) ; elle réside actuellement à New York. Poète, essayiste, traductrice et professeur d’investigations poétiques à l’université de Naropa à Boulder dans le Colorado et à l’Institute of Writing and Thinking de Bard College de New York.
Elle a fondé, avec Bob Holman, Anne Waldman et Alan Gilbert, "the Study Abroad on the Bowery : a Certificate Program in Applied Poetics au Bowery Poetry Club" et a publié de nombreux livres parmi lesquels Shadow Evidence Intelligence (Factory School, 2006) et Scratch sides, un projet de poésie, documentation, et projets d’images-textes (Skanky Possum, 2003).
En 2004, elle a reçu le prix de traduction PEN pour sa traduction de L’autre monde de Sony Labou Tansi. Elle a aussi traduit Sandra Moussempès, Jean Cocteau, Jean Metellus, Joyce Mansour et Anne Portugal.

Bibliographie

je, au-delà (essai en temps de deuil), traduit par Sandra Moussempès et Françoise Valéry, collection W, L’Attente, 2007 • D’un devenir Fantôme (formes poétiques en temps de deuil), traduction collective, cipM / Un bureau sur l’Atlantique, 2006 • Apostrophe, in Whitman Hom(m)age 2005/1855, traduit par Éric Athenot, joca seria, 2005 • Rouge, traduit par Sandra Moussempès, Action Poétique, 2003 • Poèmes extraits de The People Database, traduits par Vincent Broqua, Po&sie, 2003


Flip-Book

par Jérôme Game

Couverture d’ouvrage : Flip-Book
Fiche technique :Prix : 10,00 € EUR
ISBN : 978-2-914688-69-7
Taille : 14,50 x 13,50 cm
Pages : 64

Prose cinématographique
(Livre + CD audio)

Ouvrage épuisé

Ainsi il s’agit de cinéma dans le livre. Le livre devient écran et ceci, comme le dit Jean-Luc Godard, parce que le cinéma projette, et parce que le cinéma consiste en une relation particulière du réel et de la fiction. Dans ce sens, Flip-Book est un livre e-motion dans sa durée juste. Les courts plans séquences s’enchaînent en belle page sans fondu au noir, la phrase trouve sa vitesse et son fluide défilement. Un Flip-Book sans images, ni dessins, ni photogrammes? Oui, un Flip-Book avec des mots. Nous reparlerons de ces lignes car les collures de Jérôme Game résisteront à la tension et au temps, feuilletées en temps réel et la lecture orale de l’auteur sur le CD restitue pleinement la dimension syncopée de cette écriture en mouvement.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Forest est lourd, il est léger. Rentre dans le noir intact, glisse, du noir dans le noir, brillant. Sa peau est mate, son hood épais. Sa grosse silhouette procède du noir, bouge, lentement.

Il longe le mur sur le trottoir, vient se servir, avise un parking protégé d’une grille. Ghost Dog sort une pince de  son hood, fait sauter la chaîne, la Mercedes la Lexus est là brille, silencieusement. Il a un beeper, l’épaisse portière se boucle derrière lui son épaule, son corps est dedans. Le cuir crisse. Il allume le coupé s’extrait du parking dans L.A. désert, glisse, sans un bruit.

Tourne à gauche, tourne encore, à droite, appuie le disc brillant tournoie dans ses doigts, s’insère dans la fente, le vert pâle des vitesses le rap emportent Forest.

L’hélicoptère le suit, tourne à droite appuie. Il file, trace dans L.A. opaque son ombre, rebondit, disparaît.

Critiques :Nadine Agostini dans Cahier Critique de Poésie n°16 a écrit:

Un petit livre comme un clap de début / clap de fin / silence on tourne / l'oeil rivé à la caméra Game voit et revoit les scènes les acteurs le cuir souple des banquettes dans les voitures où ça transpire / les ongles rouges des filles / les lumières dans la nuit les buissons / et hume et sent et se laisse envahir par la chaleur du whisky et se laisse aller tout entier dans le plan dans le film / se laisse aller mais voilà qu'il est au combat et ah mais non dans la voiture avec cette fille qu'on imagine sensationnelle sa peau ses seins et là une autre à genoux lèvres entrouvertes / voitures fermées / décapotables / Ben Gazzara / Gena Rowlands vous y êtes vous êtes à Hollywood / Manhattan vous y êtes / avec lui / dans le peep show / dans la chambre où, sous le Christ en croix, un couple halète / que du bonheur à lire la voix de Game à écouter qui vous glisse dans la gorge comme un bon vieux bourbon. Fascinant.

Nathalie Quintane dans Sitaudis a écrit:

Le Jérôme Game 1 était reconnaissable à ses apnées de la diction dont un texte à trous/ruptures/reprises/apocopes donnait l'équivalent plastique : écriture "expériencée" de manière évidente, presque volontariste, et qui masquait sans doute les glissements sensibles dont elle était capable.

Flip-Book est le livre du spectateur dans le film, voyant qu'il voit le film et débordé par lui. L'hypnose propre à l'expérience de cinéma trouve en Jérôme Game 2 la fluidité coupée de mots/plans la mieux à même de la restituer. (…)


À propos de l’auteur

Jérôme Game est un poète et écrivain français auteur d’une quinzaine d’ouvrages (recueils, essais, roman), de plusieurs CD (de poésie sonore), d’un DVD (de vidéopoèmes), et d’installations (visuelles et sonores). Il lit souvent ses textes en public en France comme à l’étranger, et collabore avec des artistes lors de performances à plusieurs (avec la musicienne électronique Chloé, le metteur-en-scène Cyril Teste, le chorégraphe David Wampach, et le compositeur Olivier Lamarche notamment). Correspondances entre pratiques, questionnements transfrontaliers, dispositifs partagés : c’est dans ces écarts que son écriture explore la consistance des corps, des images, évènements et récits, collectifs ou individuels, via celle des signes et leurs grammaires. Publiés dans de nombreuses revues, ses textes ont été traduits en plusieurs langues (anglais, chinois, italien, japonais notamment) et fait l’objet d’adaptations plastiques et scéniques (dernièrement L.A., par François Sabourin, à la MéCA de Bordeaux en 2020 ; Ovni(s), pièce à l’écriture de laquelle il a contribué pour le collectif ildi!eldi au Festival d’Avignon 2018 ; et Frontières/Borders, exposition à Anima Ludens, à Bruxelles, en 2017). Il vit à Paris et enseigne à la Haute École des Arts du Rhin.
Nominé du Prix littéraire Bernard Heidsieck – Centre Pompidou 2020.

Bibliographie

Album photo, coll. Propos poche, L'Attente, 2020 • Flip-Book & other image-poems (traduction anglaise de Barbara Beck), Barque Press (Londres), 2018 • Salle d’embarquement, coll. Ré/velles, L’Attente, 2017 • Développements, Manucius, 2015 • DQ/HK (livre + 2 CD), L'Attente, 2013 • La fille du Far West, avec Jean-Luc Verna, Fiction n° 12, Musée d'art contemporain du Val-de-Marne, 2012 • Sous influence : ce que l'art contemporain fait à la littérature, Chroniques muséales n° 5, Musée d'art contemporain du Val-de-Marne, 2012 • Poetic Becomings. Studies in contemporary French literature, Peter Lang, 2011 • Ça tire suivi de Ceci n'est pas une liste (livre + CD), Al Dante, 2008 • Flip-Book (livre + CD), L'Attente, 2007 • Sans palmes et sans tuba, Contrat maint, 2007 • Ceci n'est pas une légende ipe pe ce, DVD de vidéo-poèmes, collection "Le Point sur le i", Incidence, Marseille, 2007 • Ceci n'est pas une liste, Little Single, 2005 • Écrire à même les choses, ou, Inventaire/Invention, 2004 • Tout un travail, Fidel Anthelme X, 2003 • Corpse&Cinéma, CCCP Press, 2002 • Polyèdre suivi de La Tête bande, Voix, 2001 • Tension, Fischbacher, 2000


Demi-valeurs

par Virginie Poitrasson

Couverture d’ouvrage : Demi-valeurs
Fiche technique :Prix: 6,70 €
ISBN : 978-2-914688-72-7
Taille : 10,00 x 14,00 cm
Pages : 76

Alerte poétique

En lisant Demi-valeurs, il apparaît clairement en filigrane une tentative objectiviste. Une mise en plis montrée du doigt, pour poser justement le doigt sur une tentative de la tentation. En quelque sorte, Virginie Poitrasson énonce (ou dénonce) dans son poème une certaine manipulation de l’image du corps de la femme ou est-ce tout simplement un procès verbal, un esclandre ? Loin du pathos ou de la leçon de morale, il s’agit là de tailler dans le vif du sujet : De quoi j’me mêle ! Et l’auteur de dire aussi hors texte en expliquant ce qu’elle propose : « Je ne revendique pas une écriture féminine mais je joue des clichés, du dispositif culturel et artificiel qui fabrique une idée de la femme et nous y enferme. Mon écriture procède par détournements pour mieux déjouer les pièges de la féminité. »

Parution :
Thématiques :
Extrait :

épluchures
épluchures
en salive
en contenu
je contiens le contenu, le contenu
le contenu me contient
maintenance
absurde valeur
et à quoi la rattacher ?
comment valider ?
je perds de ma valeur
je perds valeur
englobant
les rapports

#

rictus
prunus
tu auras la primeur
mon vortex suinte
abandonnée
saluée, sobre de raisonnement
et de délibération
j’intellectualise
pas vraiment, enfin
prix
abandonnée
à vrai dire
c’est un éreintement
pic

#

cellulite
spéléologue
que de cavernes
encombrées
que de choses prônées
rideau de vraisemblance
rituel du délestement
en rade
un corps, un bras, un nombril
j’oublie
c’est encore une certitude

#

LIRE PLUS

qui a dit paradis ?
sans foi ni loi
alors
aligné, juste en bas
et tu ne peux rien me prédire
casse-gueule
vérité en déconfiture
pas plus bleue que blanche
valise – m’encombre-t-elle
aussi ?
c’est en pourparler

REGROUPER
Critiques :Christian Désagulier dans Demi-valeurs a écrit:

60 poèmes qui seraient comme le synopsis d'un film XY, durée : 60 minutes. Un calcul de pourcentage de désintéressement en marge des fameuses 120 journées ? L'auteur a décidé de se plier en 2 au raisonnement, de se mettre en position d'écrivain pour intellectualiser la chose. Pas de simagrée, la langue parle avec la bouche pleine d'épluchures, « une contrefaçon du lysrisme / carré blanc / pour mieux dévaloriser / abécédaire / en rhizomes / j'analyse en nombre ». Ce petit livre orange serait-il un exercice de division de la « sujette / en chose », l'écriture, le quotien de ce rapport dominant-dominé, sans retenue (par qui ?) : « pour tout rapport quelle aliénation ? / … / tout est blabla / blabla blabla / j'y tiens ». Une première partie en serait la théaoire, la seconde les travaux pratiques devant la caméra : « ton sexe est mou / ma langue sèche / les mains ligotées / et après ? ». Demi-valeurs, 2 à genoux.
(Cahier Critique de Poésie n°16)


À propos de l’auteur

Virginie Poitrasson est née en 1975. Originaire de Lyon, elle a vécu à la Nouvelle-Orléans, à New York et vit aujourd’hui à Paris. Écrivain, plasticienne, performeuse et traductrice, elle explore les frontières entre les genres et les modes d’expression langagiers et plastiques (sons, vidéos, sérigraphie).
Elle traduit de nombreux poètes américains : Michaël Palmer, Lyn Hejinian, Cole Swensen, Marylin Hacker, Charles Bernstein, Jennifer K.Dick, Michelle Noteboom, Shanxing Wang, Rodrigo Toscano, Laura Elrick, et collabore régulièrement à des séminaires de traduction.

Bibliographie

Entretien avec François Bon

. Tantôt, tantôt, tantôt, éditions du Seuil, 2023

. Une position qui est une position qui en est une autre, LansKine, 2019

Le pas-comme-si des choses, L'Attente, 2018 • Il faut toujours garder en tête une formule magique, L'Attente, 2012 • Vraisemblance du perméable, avec l’artiste Gabriele Chiari, Méridianes, 2011 • « Autour de Pierrette Bloch », dans Le Geste à l’œuvre, collection Beautés, Lienart, 2011 • Journal d’une disparition, Ink #1, 2010 • Écrivains en séries, collectif 133 séries vues par 99 écrivains, saison 2, Léo Scheer, 2010 • Nous sommes des dispositifs, bilingue français-italien, La Camera verde, 2009 • Demi-valeurs, L'Attente, 2007 • Série ombragée, Propos 2 éditions, 2006 • Épisodes de la lueur, L’Atelier du Hanneton, 2004 Traductions Lentement (Slowly), de Lyn Hejinian, collection dirigée par Juliette Valéry, Format Américain, 2006 • Première figure (First figure) de Michael Palmer, co-traduit avec Éric Suchère, José Corti, 2011