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Sémiologie poétique
Plutôt que de proposer un carnet de voyage dans les parages du grand Nord canadien, l’auteur cherche des passages dans les détroits de l’Interlangue. Cet itinéraire poétique a à voir avec un lacis d’arabesques. Lequel ferait dialoguer Michel Serres, Umberto Eco, Woody Allen et Shakespeare sur un canapé cybernétique. Un tel dialogue donne lieu, fatalement, à bien des découvertes potentielles quant aux connexions entre la vieille langue latine et les anglicismes contemporains, ainsi qu’entre divers alphabets. Chemin faisant, et c’est une bonne nouvelle, Passages du Nord-Ouest & Cauda fait souffler les vents d’une voie inédite dans le paysage poétique.
Le rejet du point de vue normatif
la part fonctionnelle du langage
prose vide
programmes d’improvisation
quand ne pas écrire équivaut
à ne pas vivre
mais que peut-on attendre des
improvisations programmées ?
des épiphanies féériques ?
quelles autres joyeuses métamorphoses
si rien ne peut avoir lieu
sans l’élégance fluide
sans la légèreté scintillante
des phrasés interconnectés
pour la palabre pétillante
et pour le pur plaisir des actes de parole ?
et que dire
qu’écrire
pour insuffler la paix et le rire
à qui a peur de parler
et à qui a peur du silence ?