par
- Contes liquides
- Expériences à l'étang
- Individu premier
- La revanche de la pelouse
- Expansion sans profondeur
- Conversation avec les plis
- Loin
- Là-bas
- Une limonade pour Kafka
- Le parfum du jour est fraise
- Mer et brouillard
- Au centuple
- Nuit
- Va te faire foutre – aloha – je t'aime
- Surgir
- En voie d'abstraction
- Déplacer le silence
- Nous abstraire
Cent balles au bond
Se fixant comme contrainte d’écrire cent textes constitués de cent mots chacun, l’auteur nous promène dans une dimension qui côtoie la fiction, l’histoire littéraire, la politique, le burlesque ou l’intime. Chaque paragraphe est autonome, étonne et percute par sa justesse, par sa finesse. L’ensemble se tient en un corps kaleïdoscopique à la fois poétique et réflexif sur notre société, non dénué d’une certaine touche comique.
Au centuple #10
Chasseur de jeans. Voilà une activité originale. Et lucrative : aux enchères, ces Denim qui ont pris la poussière pendant plus d’un siècle peuvent atteindre de belles sommes. Chaque année, les mines d’or désaffectées de l’Ouest américain sont explorées par des collectionneurs ou des petits malins. Au bout de leurs lampes frontales, des paires de pantalons encore accrochées à leurs patères, ou dépassant d’un éboulis. Qui sait, les anciens propriétaires sont peut-être ensevelis à quelques mètres de là.
Quelques fureteurs moins aventureux s’en tiennent aux usines de traitement de l’or ou aux villages fantômes. C’est plus reposant et moins salissant.
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Au centuple #16
LIRE PLUSDès que Horace Stumpead (1972-2012) lut ce passage de Paul Auster dans La Nuit de l’oracle (« La table d’un écrivain est un lieu sacré, le sanctuaire le plus privé qui soit au monde, et on n’a pas le droit de s’en approcher sans permission »), il empila autour de son bureau des sacs de sable, puis s’arma d’un lance-pierres et d’une sarbacane. On l’entendait de temps à autre pousser des hurlements, destinés à effrayer les rares téméraires qui se risquèrent à le raisonner. Il mourut dix jours après de privation de sommeil, sans avoir pu terminer le moindre livre.
REGROUPER
Philippe Annocque dans Hublots a écrit:Déclaration d’amour à la littérature et à tout ce dont elle est capable, ces exercices de style d’un écrivain à l’imagination sans limites, qui ne se prend pas toujours très au sérieux mais prend toujours la littérature très au sérieux...
Olivier Quelier dans GRANDEURSRVITUDE a écrit:Toutes les cent histoires (lesquelles n'en sont pas toujours au sens strict du terme – mais certes tout n'est-il pas qu'histoires ?) composant ce huitième livre de Jérôme Lafargue qui, pour tout récemment paru (aux éditions de l'Attente) qu'il soit, n'est déjà plus le dernier (et cela nous rassure, vous allez comprendre pourquoi), comptent cent mots, ni plus ni moins. Aussi m'en faudra-t-il exactement le même nombre pour composer ce billet, lequel selon mon habitude ne parle pas du livre lui-même, mais informe son auteur imprudent que le voici condamné, pour une parfaite cohérence, à en publier encore quatre-vingt-douze autres.
Alain Nicolas dans L'HUMANITE a écrit:La cohérence du recueil de Jérôme Lafargue relève du paradoxe : la diversité et la légèreté (légèreté, vraiment ?) des thématiques, tenues par une récurrence des techniques, confèrent à l’ensemble une profondeur qui donne à voir l’auteur face au monde. Rien de pompeux ni de vertigineux ici. Juste un regard empathique et facétieux qui va chercher tantôt du côté des Nouvelles en trois lignes de Fénéon, tantôt dans les écrits de Desproges et Vialatte. On est dans la fable parfois, dans l’anecdote improbable et drolatique souvent ; entre les deux surgissent l’actualité, toujours durement présente, et quelques exercices de style.
Ses fables express parlent du monde, de la vie, croquent des situations tendres ou tristes