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Là-bas

par Etel Adnan

Ode à la paix
Avec le soutien du Centre National du Livre

Que faire pour sortir du cercle de mort qui entoure le Moyen-Orient ? Née au Liban, ayant vécu principalement en Californie, ce problème est tout simplement la toile de fond de toute une vie. J’ai cru un moment que la solution était révolutionnaire et militaire.
Mais la guerre civile au Liban m’a convaincue que les guerres font plus ajouter de nouveaux malheurs que résoudre des conflits. J’ai commencé à désirer la paix. La désirer fortement. C’est alors que la question s’est posée : quelle paix ? Que va vouloir dire cette paix ? J’ai compris que cette paix doit vouloir dire : accepter l’autre. L’ennemi qui est devenu au cours du temps réalité et mythe, corps et image. Dans ce cas particulier cela voudra dire aller chez l’autre et le laisser venir, l’accueillir. Ultimement, en faire un ami. (Etel Adnan)

Titre original : THERE - In the Light and the Darkness of the Self and of the Other
The Post-Apollo Press, USA, 1997

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Extrait :

Et nos ombres étaient assises là-bas, face à face. Étais-tu derrière le voile, le mur ?
Tes yeux absorbaient le bleu du chagrin tandis que je regardais le Nil, fleuve né de l’horizon, descendant de grandes terrasses, frénétique, effrayant, et une fleur m’a rejoint, s’est nourrie de ma substance, s’est transformée en déesse-papillon et a continué, en transe.

Peut-on se comprendre et arrêter le massacre sans la danse, la course et la marche ?

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Ce matin-là ? Trop tôt pour la plage, trop tôt pour lutter, alors on s’attarde dans un rai de lumière et on passe par les fenêtres incognito, pendant ce temps la police attend avec des matraques, gants, gaz, ordres de tirer ou de ne pas tirer au-delà de l’entendement, mais la Police peut-elle garder son calme comme une fleur du Nil cesser de s’élever hors de l’eau et se transformer en parachute, machine céleste de la Seconde Guerre Mondiale déjà partie dans l’espace ? Nous sommes vulnérables, assis face à face, ramures coincées dans le combat.

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Critiques :Philippe Bétin dans Recours au poème a écrit:

Etel Adnan donne avec Là-Bas un livre fort, livre que l’on peut sans doute aucun qualifier de recueil de poésie (en forme de proses philosophiques). Un livre qui est surtout en dehors des genres, desquels on se fiche un peu avouons-le, et ouvert sur l’autre, livre humaniste – et même de maturité humaniste.

Muriel Maalouf dans Rfi a écrit:

L'écriture et la peinture sont indissociables pour Etel Adnan. L'artiste de 91 ans née à Beyrouth, d'une mère grecque et d'un père syrien, a vécu aux États-Unis et réside maintenant à Paris. Les langues française, anglaise et arabe sont également celles de l'artiste, les cultures multiples aussi, bien que le Moyen-Orient et ses tourments soient au cœur de son œuvre. L'exposition qui lui est consacrée à l'Institut du Monde Arabe (IMA-Paris) part d'un de ses textes fondateurs, « L'Apocalypse arabe ».

Abdelwahab Meddeb dans France Culture a écrit:

Née en 1925 à Beyrouth de mère grecque d’Izmir, de père sunnite de Damas, Etel Adnan a vécu la diversité ethnique, linguistique, religieuse, au cœur du foyer familial. C’est ce qui l’a prédisposée au nomadisme et à l’errance.

Christian Rosset dans DIACRITIK a écrit:

Grand dossier Etel Adnan


À propos de l’auteur

Née en 1925 à Beyrouth d’une mère grecque et d’un père syrien, Etel Adnan est morte le 14 novembre 2021 à Paris. Elle a étudié la philosophie à la Sorbonne, puis aux États-Unis à Berkeley et Harvard, matière qu’elle a ensuite enseignée au Dominican College de San Rafael (Californie) entre 1958 et 1972. En solidarité avec la guerre d’indépendance en Algérie, résistant à écrire en français, elle s’est tournée vers les arts plastiques. Elle a participé au mouvement des poètes contre la guerre du Vietnam et est devenue selon ses mots « an American poet ».

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De retour à Beyrouth en 1972 et jusqu’en 1976 elle a dirigé les pages culture de deux quotidiens, d’abord Al Safa, puis L’Orient le Jour. Elle a également écrit des textes pour deux documentaires sur la guerre civile au Liban, diffusés à la télévision.
En 1977, son roman Sitt Marie-Rose a été publié aux éditions Des Femmes (Paris) et a reçu le prix “France-Pays Arabes”. Ce livre, devenu un classique de la littérature de guerre (à l’intersection des questions de genre) a été traduit en plus de dix langues. Il a été réédité en 2010 par les éditions Libano-Françaises Tamyras, ainsi que deux autres livres : Au cœur du cœur d'un autre pays (2010), et Paris mis à nu (2011).
Avec sa compagne l’artiste Simone Fattal, Etel Adnan a vécu à Paris jusqu'à sa mort. Polyglotte, elle a écrit en français, anglais ou arabe des livres relevant de tous les genres littéraires : poésie, roman, essai, récit épistolaire, autobiographie… Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique par Gavin Bryars, Henry Threadgill, Tania Leon et Zad Moultaka. Elle a par ailleurs écrit la partie française de l’opéra de Bob Wilson The CIVIL warS, ainsi que plusieurs pièces de théâtre produites à San Francisco, Paris et Düsseldorf.
Également artiste peintre, Etel Adnan expose aux États-Unis, en Europe, en Asie et dans le monde arabe.

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Bibliographie

Déplacer le silence, trad. Françoise Valéry, coll. Philox, L'Attente, 2022 • Voyage, guerre, exil, L’Échoppe, 2020 • Un printemps inattendu, (entretiens), Galerie Lelong, 2020 • Grandir et devenir poète au Liban, L’Échoppe, 2019 • Surgir, trad. Pascal Poyet, coll. Philox, L'Attente, 2019 • Nuit, trad. Françoise Despalles, coll. Philox, L'Attente, 2017 • La vie est un tissage, Galerie Lelong, 2016 • À propos de la fin de l’Empire Ottoman, Galerie Lelong, 2015 • Heiner Müller et Le Tintoret : la fin possible de l’effroi, Galerie Lelong, 2015 • Mer et Brouillard, trad. Jérémy Victor Robert, coll. Philox, L’Attente, 2015 • Le maître de l’éclipse, trad. Martin Richet, Manuella Éditions, 2015 • Le prix que nous ne voulons pas payer pour l’amour, trad. Patrice Cotensin, Galerie Lelong, 2015 • Prémonition, galerie Lelong, 2015 • Écrire dans une langue étrangère, trad. Patrice Cotensin, L’Échoppe, 2014 • Des villes et des femmes, Tamyras, 2014 • Voyage au Mont Tamalpaïs, Manuella Éditions, 2013 Là-bas, trad. Marie Borel & Françoise Valéry, coll. Philox, L’Attente, 2013 • Conversation avec Hans Ulrich Obrist, Manuella Éditions, 2012 • Le Cycle des Tilleuls, trad. Martin Richet, Al Manar, 2012 • Paris mis à nu, trad. Martin Richet, Tamyras, 2011 • Au cœur du cœur d’un autre pays, traduction Éric Giraud, Tamyras, 2010 • À deux heures de l’après-midi, édition bilingue (français-arabe), Tunis, Tawbad, 2010 • Retour de Londres, édition bilingue (français-arabe), Tunis, Tawbad, 2010 • Ce ciel qui n’est pas, poésie, édition bilingue (français-arabe), illustrations (encres) Maya Le Meur, Tunis, Tawbad, 2008 • Le 27 octobre 2003, édition quadrilingue (français-anglais-arabe-japonais), Tunis, Tawbad, 2008 • Vendredi 25 mars à 16 heures, édition bilingue (français-arabe), Tunis, Tawbad, 2007 • Jennine, avec rachid Koraïchi, collection Combats, Al Manar, 2004 • Ce ciel qui n’est pas, Poésie, Paris, L’Harmattan, 1997 • Rachid Korachi : Écriture passion, avec Rachid Korachi et Jamel-Eddine Bencheikh, Alger, galerie Mhamed Issiakhem, 1988 • L’Apocalypse arabe, Paris, éditions Papyrus, 1980, réédition L’Harmattan, 2010 • Sitt Marie Rose, Paris, Des Femmes, 1978 ; réédition Tamyras, 2010 • Jbu : Suivi de l’Express Beyrouth enfer, Paris, P.-J. Oswald, 1973