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Performances éthologiques de Font

par Laurence de la Fuente, Bruno Lahontâa

Couverture d’ouvrage : Performances éthologiques de Font
Fiche technique :Prix : 19,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-051-1
Taille : 16,50 x 23,50 cm
Pages : 100
Appartient à la collection Au trait :

Animaleries

L’éthologie est une science qui étudie les comportements des animaux. Le mystérieux artiste Font envisage la chose de façon burlesque, à partir de données définies par les éthologues, mais appliquées à l’homme, ou dans un contexte humain hors de toute rationalité. Il en résulte des performances d’une inventivité cruelle, d’une étrangeté mêlant familiarité et aberration, qui ne sont pas sans évoquer les spectacles Panique d’Alejandro Jodorowsky ou les dessins de Topor exaltant un imaginaire inattendu, cocasse et effrayant à la fois. (extrait de la préface signée Arnaud Labelle-Rojoux)

Lecture de deux extraits par l'autrice

Parution :
Thématiques :
Extrait :

AIRE VITALE - Espace total qu’un individu ou un groupe organisé parcourt tout au long de son existence. Il inclut les différents territoires, les sites de séjour temporaires, et les chemins de migration.
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Cette côte de bœuf volée dans le Frigidaire familial il y a trente ans constitue sans nul doute le préalable à toutes mes performances éthologiques. Je consignais quotidiennement les déplacements d’un couple d’asticots sur la viande bleue cachée dans l’armoire de ma chambre d’enfant. Je cherchais à comprendre le mystère de leur reproduction, et je m’étonnais de leur capacité à se satisfaire d’un espace aussi restreint. Lorsque l’odeur envahit ma chambre, ma mère finit par découvrir le pot aux roses.

L’expérience s’arrêta net.

Il en subsiste uniquement ce dessin, cartographie miniature des pérégrinations minuscules de mes asticots carnassiers.

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J’imagine que c’est en réponse à cette frustration initiale que s’élabora ma première performance.

Je me déplaçais dans les villes que je considérais comme les plus rances de France : Vierzon, Decazeville, Vesoul, Le Mans… et je déposais subrepticement dans des boucheries choisies au hasard un couple d’asticots sur les côtes de bœuf saignantes.

 

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Critiques :Elsa Gribinski dans JUNKPAGE a écrit:

Des performances… éthologiques ?
Les performances éthologiques sont des performances liées à l’étude du comportement animal. Font a pris les entrées d’un dictionnaire éthologique comme base de sa démarche artistique : l’attachement, le cronisme, l’aire vitale, la cleptobiose pour n’en citer que quelques-unes. Ce n’est certainement pas pour faire rire les oiseaux ou chanter les abeilles.
Nous souhaitons organiser d’après les dessins et les textes de Font un certain nombre de reenactments de ses performances pour rendre hommage à l’artiste.

Fabrice Thumerel dans Libr-critique a écrit:

Ces performances éthologiques d’un drôle d’artiste – Font ! – sont des plus singulières : entre poésie loufoque et théâtre burlesque, elles nous invitent à observer la comédie humaine du point de vue animal. On découvrira donc de curieuses notions : "cinèse", "cleptobiose", "cronisme", "effet Coolidge", "mimicrie", "(nécro)phorésie"… Un passage irrésistible : "J’ai remarqué depuis peu que le port d’une tête de cheval lors de mon footing quotidien induit chez moi une accélération de cadence mais provoque malheureusement des changements de direction inopinés potentiellement dangereux" (38)…

DLTT dans Blog Excit'oeil a écrit:

Pour conclure je vous conseillerai d'une part de vous procurer ce livre quand vous le pourrez, il vaut réservera de bons moments, et d'autre part d'avoir une pensée pour le regretté Pierre Desproges qui en 1985, dans son "Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des bien nantis" décrivait en ces termes le pangolin, vedette involontaire de cette année 2020:
" ...un artichaut à l'envers avec des pattes, prolongé d'une queue à la vue de laquelle on se prend à penser qu'en effet, le ridicule ne tue plus."


À propos des auteurs

Laurence de la Fuente

Laurence de la Fuente est écrivaine et metteure en scène. Elle s’installe fréquemment en immersion dans différents espaces hospitaliers pour écrire, et anime, en écho à ses propres textes, des ateliers d’écriture.
« Laurence de la Fuente est une chercheuse, une découvreuse de textes, qui n’a pas peur de mettre en jeu sur le plateau des textes à l’origine non théâtraux. Elle a été une des premières à porter à la scène les textes de Antonio Lobo Antunes Laurent Mauvignier, Alban Lefranc… Elle propose dans le paysage français une écriture scénique à la fois féministe, poétique, intime et souterrainement politique qui peut toucher chacun à la fois comme personne et comme spectateur dans son histoire personnelle et sa perception de l’art contemporain. Elle choisit des acteurs qui ont une forte singularité, personnalité et ne se situent pas dans la reproduction des codes classiques de la représentation mais acceptent d’exposer leur sensibilité, leur étrangeté et leur amour de la scène .Elle produit des objets scéniques novateurs au plus près d’une réalité contemporaine qu’il s’agisse d’une mise en jeu sur le plateau de facebook ou d’une icône contemporaine comme Nico. » (Clyde Chabot)
Bibliographie
- Domiciles fantômes, L'Attente, 2022
- Espaces hospitaliers, format numérique, avec Célie Alix et des dessins de Bruno Lahontâa, La Marelle, à paraître en 2022
- Échanges giratoires, en collaboration avec Françoise Valéry, N’a qu’1 œil, 2019
- Performances éthologiques de Font, avec des dessins de Bruno Lahontâa, L'Attente, 2014


Bruno Lahontâa

Bruno Lahontâa est artiste plasticien, scénographe et performeur. Il pratique le dessin depuis toujours et la sculpture depuis l'age de 13 ans. Il vit et travaille à Bordeaux. Il commence une carrière de designer avec l'agence Éric Raffy mais très vite s'oriente vers la scénographie et les arts du spectacle vivant.
Scénographe depuis le début des années 90, il collabore avec une quinzaine de metteurs en scène de théâtre de styles et de pratiques très variés. Il met en espace de nombreux textes allant de Nietzsche aux auteurs contemporains ; il signe une centaine de créations intégrant danse contemporaine, spectacles musicaux et jeune public.
Son expérience de la scène et son attirance pour l'art contemporain se révèlent dans un style scénographique épuré, presque minimaliste confrontant acteurs et espaces dans des "endroits" singuliers. L'objet scénique et l'acteur sont sollicités pour des enjeux proches de la performance.
Entre performance et musique il fonde en 2000 le duo Microfilmures avec Thierry Hosteins : laboratoire de musique expérimentale (entretiens avec Arnaud Laporte sur France Culture) pour la réalisation de deux albums.
Fondateur du Club Alkatraaz : mises en scène de sessions musicales publiques avec chefs d'orchestre virtuels, dans la continuité de son groupe cold wave Alkatraz (concerts festival DMA2, Jimmy, capc...).
Avec son frère Thierry Lahontâa, il crée la Fondation Raffy, outil de travail protéiforme qui leur permet de répondre à diverses commandes d'œuvres plastiques, images numériques et installations (musée d'Aquitaine, centre d'art contemporain de Girona entre autres). Expositions : Monstres, cabinet de curiosités en 2008 (pour la scène nationale de Douai), Tout va disparaître (Galerie 69, Bordeaux), Figures (musée du jouet de Figueras).
Depuis 2006 Bruno Lahontâa est membre de Yes Igor, collectif d'artistes venant d'horizons différents. Tous les membres sont acteurs, musiciens et metteurs en scène de leurs spectacles .Yes Igor travaille sur des créations musicales spectaculaires s'approchant de formes théâtrales atypiques : Le tombeau de Spike Jones (2006), Le Grand Combat (2008), la Conférence (2008), Exercices de play-back (2010), Hamlet ou l'éloge du play-back (2011) et la comédie musicale Encore heureux (2015, Opéra de Bordeaux).
En 2012, il est directeur artistique du projet Visite numérique de Bordeaux XVIIIe siècle en réalité augmentée (Imayana avec Héritage Prod) et réalise une série de sculptures Holy Food ayant pour thématique la nourriture et le sacré.
En 2013, écriture du court métrage Bassin et du Manifeste du Romanfoutisme.
2014-2015 : il produit 360° Delights, une série de sculptures sur la thématique du goût, en collaboration avec le chef étoilé Christophe Girardot, ce projet porte sur l'interprétation et la réalisation en trois dimensions des sensations du plaisir de la gustation.
Bibliographie
Performances éthologiques de Font, avec des textes de Laurence de la Fuente, L'Attente, 2014


Demande de remboursement des livres pour cause de non-conformité avec ce que l’on peut attendre de la littérature

par Éric Pessan

Couverture d’ouvrage : Demande de remboursement des livres pour cause de non-conformité avec ce que l'on peut attendre de la littérature
Fiche technique :Paperback
ISBN : 978-2-36242-050-4
Taille : 10,50 x 15,00 cm
Pages : 24

Lettre-manifeste

Hors commerce

Un lecteur s'insurge contre la banalité de livres qu'il a achetés et en réclame le remboursement, ses arguments en faveur d'une littérature hors des sentiers battus font tout le sel de cet opuscule qui vous sera offert pour toute commande d'un livre de l'auteur.

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Monsieur,

je me permets de vous rapporter les livres que j'ai achetés dans votre librairie la semaine dernière et d'en réclamer le remboursement parce qu'ils ne m'ont pas donné satisfaction.

Pas du tout, voyez-vous.

Vraiment pas.

Je sais que vous allez me rétorquer qu'un livre n'est pas un objet comme les autres, que je n'ai pas le droit d'en réclamer le remboursement, que la littérature n'est pas un vêtement qui se révèle étriqué ou trop large et que l'on rapporte à la boutique ; que la littérature n'est pas du petit électroménager.

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Et pourtant, vous conviendrez qu'un livre est un objet manufacturé, industriel, composé de papier, de colle synthétique, de fil pour certains, d'un pelliculage plastique parfois ; de choses nées de l’industrie et du savoir-faire des hommes. Un livre est un ensemble de feuilles imprimées et pliées en usine, découpées et collées par des ouvriers dont les conditions de travail sont identiques à celles de ceux qui assemblent des lave-linge.

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À propos de l’auteur

Photo © Mélio Pessan

Né en 1970, Éric Pessan est écrivain et dramaturge, il écrit des romans, de la poésie, des récits, des textes pour la jeunesse, du théâtre, des fictions radiophoniques. Passionné d’espace, il collabore depuis 15 ans avec l’Observatoire de l’Espace, le laboratoire culturel du Centre National d’Etudes Spatiales. Il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages où il explore ce qui le questionne, l’effraie, le scandalise ou – au contraire – lui donne la force d’avancer.
Il est membre du comité de rédaction de la web revue remue.net et de la revue Espace(s) éditée par l'observatoire de l'Espace (centre national d'Études Spatiales).
Prix NRP (Nouvelle Revue Pédagogique) de littérature jeunesse pour son roman Aussi loin que possible en 2015.
Grand Prix SGDL (Société des gens de lettres) du roman Jeunesse pour Dans la forêt de Hokkaido en 2018.

Bibliographie

Untoten, L'Attente, 2023 • Le long des fissures (avec Patricia Cartereau), l’Atelier contemporain, 2023 • Samedi (avec Christian de Massy), Patayo, 2022 • Qui verrait la Terre de loin, Fayard, 2022 • Rien dans mon enfance, L’Œil ébloui, 2022 • Le Poème de Fernando, Thierry Magnier, 2022 • Dino et la fin d'un monde, L’École des loisirs, 2021 • Teenage Riot (avec Olivier de Solminihac), L'École des loisirs, 2021 • La Gueule-du-Loup, L'École des loisirs, 2021 • Tenir debout dans la nuit, L’École des loisirs, 2020 • … ou bien, je me trompe ?, N'a qu'1 Œil, 2020 • Biji (livre aléatoire numérique), La Marelle, 2020 • Photos de famille, L’Œil ébloui, 2020 • L’homme qui voulait rentrer chez lui, L’École des loisirs, 2019 • La connaissance et l'extase, L'Attente 2018 • Quichotte, autoportrait chevaleresque, Fayard, 2018 • De si beaux uniformes, Espaces 34, 2018 • Un chagrin d’amour avec le monde entier (avec Virginie Sauvageon), Le Chemin de fer, 2017 • Dans la forêt de Hokkaido, l’École des loisirs, 2017 (Grand Prix SGDL Jeunesse) • Pebbleboy, l’École des loisirs, 2017 • La plus grande peur de ma vie, l’École des loisirs, 2017 • La Nuit du second tour, Albin Michel, 2017 • Lettre ouverte au banquier séquestré dans ma cave depuis plusieurs semaines, Éditions Le Réalgar, 2016 • Sang des glaciers, La Passe du vent, 2016 • Parfois, je dessine dans mon carnet, L'Attente, 2015 • En voie de disparition (essai), Al Dante, 2015 • La hante (avec Patricia Cartereau), L’atelier contemporain, 2015 • Aussi loin que possible (roman jeunesse), l’École des loisirs, 2015 • Cache-cache (théâtre), l’Ecole des loisirs, 2015 • Le démon avance toujours en ligne droite, Albin Michel, 2015 • Demande de remboursement des livres pour cause de non-conformité avec ce que l'on peut attendre de la littérature (hors commerce), L'Attente, 2014 • La fille aux loups (avec Frédéric Khodja), Le Chemin de fer, 2014 • Le syndrome Shéhérazade, L'Attente, 2014 • Et les lumières dansaient dans le ciel (roman jeunesse), L’École des Loisirs, 2014 • Muette, Albin Michel, 2013 • Ôter les masques, essai sur Shining de Stephen King, Cécile Defaut, 2012 • N (avec Mikaël Lafontan), Les Inaperçus, 2012 • Plus haut que les oiseaux (roman jeunesse), L’École des Loisirs, 2012 • Quelque chose de merveilleux et d'effrayant, roman jeunesse, avec Quentin Bertoux, Thierry Magnier, 2012 • Monde profond, L'atelier In-8, 2012 • Dépouilles, roman-théâtre, L'Attente, 2011 • La grande décharge, théâtre, L’Amandier, 2011 • Sexie conférencière, Derrière la salle de bains, 2011 • Croiser les méduses, L'atelier In-8, 2011 • Incident de personne, roman, Albin Michel, 2010 • Moi, je suis quand même passé, poésie, Cousu Main, 2010 • Tout doit disparaître, théâtre, Théâtre Ouvert, 2010 • La nuit de la comète, nouvelles, Cénomane, 2009 • Cela n’arrivera jamais, roman, coll. "Fiction & Cie",Seuil,  2007 • Une très très vilaine chose, roman, Robert Laffont, 2006 • Les géocroiseurs, roman, La Différence, 2004 • Chambre avec Gisant, roman, La Différence, 2002 • L’effacement du monde, roman, La Différence, 2001 réédition en poche (collection Minos-2004) /// Fictions radiophoniques La grande décharge (2011, France Culture) • La plus heureuse entre toutes les mères (2009, France Culture) - La grande enseigne (2008, France Culture) • Dépouilles (extraits) (2006, France Culture) • Demain matin, la lune (2005, France Culture) • Seuls mes yeux (2005, France Culture) • Le syndrome de Münchhausen (2004, France Culture) • La Signature (2003, France Culture)


Le syndrome Shéhérazade

par Éric Pessan

Couverture d’ouvrage : Le syndrome Shéhérazade
Fiche technique :Prix : 19,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-046-7
Taille : 15,00 x 21,00 cm
Pages : 248

Théâtre érodé

Cœurs de monologues absents, moments de révélation, d’émotion, de drôlerie aussi, moments d’effritement où la folie ordinaire libère la parole et s’insuffle dans la langue. Manquent la narration, le récit, l’articulation et les péripéties; manquent les décors et le contexte. Seules demeurent les voix, qui confient un moment clé, un drame, une folie joyeuse ou désespérée, une obsession. Ce livre est tissé de fragments où des personnages – parfois récurrents – se livrent, s’affrontent et se complètent dans un désir éperdu de toucher l’autre.

Lecture d'un extrait par l'auteur

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Depuis la mort de maman, papa m’autorise à prendre sa place dans le lit.

Les calmants, ça, jamais. Je ne veux pas. On dit qu’une fois que tu en prends, ton cerveau ne peut plus s’en détacher. Docile, tu deviens ce que les calmants veulent que tu sois.

Mon zizi, je le montre aux poules, au chat, aux lapins, au chien et aux oiseaux qui s’enfuient haut dans le ciel.

Les fous, jamais ils ne savent qu’ils sont fous, alors comme je me demande si je suis fou cela veut dire que je ne le suis pas.

Il s’est réveillé, il a demandé le temps qu’il faisait et il est mort.

Une fois, mon zizi, je l’ai trempé dans la confiture pour que le chat le lèche. Avec du pâté de foie, c’est mieux.

Un matin, un seul, j’ai marché le long du fleuve plutôt que d’aller au bureau. Ensuite, j’ai dû trouver un médecin compréhensif. Sans certificat, je me serais fait virer.

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Ne regardez pas mes cheveux, ils sont affreux. Je vous en prie. Ne les regardez pas, vous tenez donc tant que cela à m’humilier ?

La bouteille, une fois entamée, elle m’obsède tant que je ne l’ai pas vidée.

Rarement, mon zizi, je l’ai glissé à l’intérieur. Je me contente de leur montrer.

Quand elle m’a quitté, j’ai perdu l’esprit pour un temps, je crois bien.

Assis à mon bureau, la tête entre les mains, les enfants n’osent pas me déranger. Papa travaille, ils chuchotent, je les entends, papa travaille, il faut le laisser tranquille. Je suis à mon bureau, face à la fenêtre, les stores mi-fermés pour ne pas être ébloui et les enfants s’éloignent sur la pointe des pieds. Papa travaille, ils croient. S’ils savaient.

À la maison, je n’arrive pas à penser à autre chose qu’aux bouteilles rangées sous l’évier.

Le dimanche, si je promettais à mon grand-père paternel que je le préférais à mon grand-père maternel, il me donnait dix francs.

Je n’ai jamais voulu mal lui parler, mais je crois que je lui parlais mal, c’était plus fort que moi, quand je croisais son grand regard, quand je voyais tout ce qu’elle attendait de moi, tout ce qu’elle aimait en moi, je lui parlais mal. C’était automatique.

Ma grand-mère, souvent, s’arrêtait au beau milieu d’une phrase et se mettait à pleurer. On n’a jamais su pourquoi.

La nuit, quand elle dort, je ne peux pas l’approcher. Si je tente de l’enlacer, elle se réveille en sursaut, elle s’éloigne, se tasse à l’autre bout du lit.

Elle pleure si fort que je n’entends plus la télé.

Partout tu étais. C’est forcé. Où que je regarde. J’ai alors basculé dans les images. Sans avoir pris congé de personne. C’était un sacré laisser-aller. Et moi, je ne résistais pas. Bien au contraire.

J’ai appris à situer les constellations et les principales planètes. Au début, je la faisais rêver en lui montrant le ciel ; maintenant qu’elle soupire, je me demande bien à quoi cela me sert.

Pour avoir la paix, je me sers un verre. Enfin, quand j’ai un verre à la main, je peux penser à autre chose qu’aux bouteilles rangées sous l’évier.

Avec les dix francs de mon grand-père paternel, il m’arrivait d’acheter un cadeau pour mon grand-père maternel. Un briquet pour son tabac, un bonbon. Des petites choses qui soulageaient ma conscience de l’avoir trahi.

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Critiques :Claro dans Le Clavier Cannibale a écrit:

« Un théâtre érodé où seules les répliques subsistent » : ainsi est défini en quatrième de couverture Le syndrome Shéhérazade, vingt-neuvième ouvrage du prolixe Eric Pessan, entièrement composé de bribes détachées, qui se répondent et se prolongent, se complètent et se frôlent – tout un peuple de récits amputés dont le lecteur peut à son gré tenter de palper les membres fantômes, afin de reconstituer, ou du moins étoffer, prolonger, des narrations dont on n'aurait conservé que des bris. Mais bien sûr on ne lit pas le livre en archéologue, on n’époussette pas tel tesson dans l’espoir d’en caresser l’amphore hypothétique. L’ensemble se lit justement dans son éclatement, sa fragmentation, son incomplétude, (…)

Nadine Agostini dans CCP n°29/2 a écrit:

Des pages blanches jusqu’aux noires, diverses voix vont se mêler les unes aux autres. Apparaîtront ainsi des personnages. Amoureux délaissés, enfant malin, êtres bibliques, femme acariâtre, homme en colère, migrant échoué, mères et maîtresse et femme au cul sensationnel... Chacun dira une vérité qui lui est propre, racontera un souvenir heureux ou douloureux, une histoire d’amour, une liaison clandestine, un accident, une relation amoureuse bancale, les premiers émois (…)

Mariette Navarro dans Petit oiseau de révolution a écrit:

Les fragments, minuscules carrés sur la page sans être haïkus définitifs, dessinent plutôt une vertigineuse liste de faits, d'éclats de vie, pensées, morceaux d'histoires, basculements ou mouvements, une liste-tresse, où des dizaines de fils s'entrecroisent et mêlent leurs couleurs. On suit une de ces histoires racontées pour ne pas mourir, entre temps on en commence deux, trois, quatre autres, avant qu'elle ne s'efface, ou peut-être est-ce la même, qui revient plus loin, on s'amuse à reconstituer ce qui se joue (…)

Yv dans Le blog de Yv a écrit:

Shéhérazade, c'est évidemment les mille-et-une nuits, les histoires qu'elle raconte pour ne pas mourir. Le syndrome Shéhérazade, ce sont des petits bouts d'histoire, mille-et-un, qui se succèdent sans rapport les uns aux autres, ou parfois se suivent, se ressemblent, diffèrent. Ce n'est pas du roman. Ce n'est pas de la poésie. Ce n'est pas du théâtre. Ou alors un peu de tout cela. (…)

Périne Pichon dans Libr-critique a écrit:

Le Syndrome Shéhérazade, de Eric Pessan, raconte comment on se raconte et on raconte des histoires. Ces textes brefs qui constituent chacun une petite histoire sont disposés en une suite à première vue aléatoire. (…)


À propos de l’auteur

Photo © Mélio Pessan

Né en 1970, Éric Pessan est écrivain et dramaturge, il écrit des romans, de la poésie, des récits, des textes pour la jeunesse, du théâtre, des fictions radiophoniques. Passionné d’espace, il collabore depuis 15 ans avec l’Observatoire de l’Espace, le laboratoire culturel du Centre National d’Etudes Spatiales. Il est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages où il explore ce qui le questionne, l’effraie, le scandalise ou – au contraire – lui donne la force d’avancer.
Il est membre du comité de rédaction de la web revue remue.net et de la revue Espace(s) éditée par l'observatoire de l'Espace (centre national d'Études Spatiales).
Prix NRP (Nouvelle Revue Pédagogique) de littérature jeunesse pour son roman Aussi loin que possible en 2015.
Grand Prix SGDL (Société des gens de lettres) du roman Jeunesse pour Dans la forêt de Hokkaido en 2018.

Bibliographie

Untoten, L'Attente, 2023 • Le long des fissures (avec Patricia Cartereau), l’Atelier contemporain, 2023 • Samedi (avec Christian de Massy), Patayo, 2022 • Qui verrait la Terre de loin, Fayard, 2022 • Rien dans mon enfance, L’Œil ébloui, 2022 • Le Poème de Fernando, Thierry Magnier, 2022 • Dino et la fin d'un monde, L’École des loisirs, 2021 • Teenage Riot (avec Olivier de Solminihac), L'École des loisirs, 2021 • La Gueule-du-Loup, L'École des loisirs, 2021 • Tenir debout dans la nuit, L’École des loisirs, 2020 • … ou bien, je me trompe ?, N'a qu'1 Œil, 2020 • Biji (livre aléatoire numérique), La Marelle, 2020 • Photos de famille, L’Œil ébloui, 2020 • L’homme qui voulait rentrer chez lui, L’École des loisirs, 2019 • La connaissance et l'extase, L'Attente 2018 • Quichotte, autoportrait chevaleresque, Fayard, 2018 • De si beaux uniformes, Espaces 34, 2018 • Un chagrin d’amour avec le monde entier (avec Virginie Sauvageon), Le Chemin de fer, 2017 • Dans la forêt de Hokkaido, l’École des loisirs, 2017 (Grand Prix SGDL Jeunesse) • Pebbleboy, l’École des loisirs, 2017 • La plus grande peur de ma vie, l’École des loisirs, 2017 • La Nuit du second tour, Albin Michel, 2017 • Lettre ouverte au banquier séquestré dans ma cave depuis plusieurs semaines, Éditions Le Réalgar, 2016 • Sang des glaciers, La Passe du vent, 2016 • Parfois, je dessine dans mon carnet, L'Attente, 2015 • En voie de disparition (essai), Al Dante, 2015 • La hante (avec Patricia Cartereau), L’atelier contemporain, 2015 • Aussi loin que possible (roman jeunesse), l’École des loisirs, 2015 • Cache-cache (théâtre), l’Ecole des loisirs, 2015 • Le démon avance toujours en ligne droite, Albin Michel, 2015 • Demande de remboursement des livres pour cause de non-conformité avec ce que l'on peut attendre de la littérature (hors commerce), L'Attente, 2014 • La fille aux loups (avec Frédéric Khodja), Le Chemin de fer, 2014 • Le syndrome Shéhérazade, L'Attente, 2014 • Et les lumières dansaient dans le ciel (roman jeunesse), L’École des Loisirs, 2014 • Muette, Albin Michel, 2013 • Ôter les masques, essai sur Shining de Stephen King, Cécile Defaut, 2012 • N (avec Mikaël Lafontan), Les Inaperçus, 2012 • Plus haut que les oiseaux (roman jeunesse), L’École des Loisirs, 2012 • Quelque chose de merveilleux et d'effrayant, roman jeunesse, avec Quentin Bertoux, Thierry Magnier, 2012 • Monde profond, L'atelier In-8, 2012 • Dépouilles, roman-théâtre, L'Attente, 2011 • La grande décharge, théâtre, L’Amandier, 2011 • Sexie conférencière, Derrière la salle de bains, 2011 • Croiser les méduses, L'atelier In-8, 2011 • Incident de personne, roman, Albin Michel, 2010 • Moi, je suis quand même passé, poésie, Cousu Main, 2010 • Tout doit disparaître, théâtre, Théâtre Ouvert, 2010 • La nuit de la comète, nouvelles, Cénomane, 2009 • Cela n’arrivera jamais, roman, coll. "Fiction & Cie",Seuil,  2007 • Une très très vilaine chose, roman, Robert Laffont, 2006 • Les géocroiseurs, roman, La Différence, 2004 • Chambre avec Gisant, roman, La Différence, 2002 • L’effacement du monde, roman, La Différence, 2001 réédition en poche (collection Minos-2004) /// Fictions radiophoniques La grande décharge (2011, France Culture) • La plus heureuse entre toutes les mères (2009, France Culture) - La grande enseigne (2008, France Culture) • Dépouilles (extraits) (2006, France Culture) • Demain matin, la lune (2005, France Culture) • Seuls mes yeux (2005, France Culture) • Le syndrome de Münchhausen (2004, France Culture) • La Signature (2003, France Culture)


Une jeune fille dans tout le royaume

par Véronique Pittolo

Couverture d’ouvrage : Une jeune fille dans tout le royaume
Fiche technique :Prix : 11,50 € EUR
ISBN : 978-2-36242-047-4
Taille : 12,00 x 16,50 cm
Pages : 156

Trilogie initiatique
Avec le soutien du Centre National du Livre

En trois récits poétiques et cinglants qui font figure de contes contemporains, l’auteur déchire les clichés d’une certaine éducation bourgeoise, catholique et policée, révélant les déplorables rabaissements qu’ils infligent à la féminité. La première partie relate l’émancipation d’une enfance féminine corsetée au climat brouillé des années d’avant 1968. Le rapport à la transition enfance-puberté-monde adulte, se retrouve aussi dans la deuxième partie, filtré par des références au conte, au rituel danger-peur de l’inconnu-ogre, et dans la troisième, fugue de la fillette revisitée, des schémas figés du conte au désir d’émanciper le récit de ses contraintes archaïques enfantines. L’ensemble est une traversée critique et lucide sur le devenir de l’individu (féminin en l’occurrence, mais la portée est plus large), éclairée par la légende (conte, discours évangélique chrétien…).

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Les cheveux tirés en barrette empêchent le bien-être des adolescentes qui vieillissent sans sortir de l’enfance. Rien n’entame l’expansion d’une chevelure, du désir de bal, d’une virée à l’horizon. Si l’horizon approche, la vision retombe, avec une cigarette, il explose. Une Suze, un arrêt sur l’autoroute, encore une cigarette, un autre verre.

La jeune fille ne souhaite pas redescendre après être montée. Ayant peu de loisirs, elle conserve ses rêves de juke-box à une époque où les prothèses techno n’existent pas.

La catégorie masculine est d’abord une entité inconnue, longue, musclée, qu’il faut du temps pour comprendre quand on est jeune comme une jeune fille qui ment sur son âge. Si le masculin et le féminin s’éloignent, le samedi n’arrive pas, le bal n’a pas lieu. On ira consulter les astres, devant un Dieu indifférent.

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Critiques :Nathalie André dans Éclairs a écrit:

Dans la littérature, le conte « écrit » s'identifie par un récit court qui s’inscrit délibérément dans le fictif. Cette forme littéraire ne vise pas à émerveiller le lecteur, mais à l'édifier, l'effrayer, etc. Partant de là et fidèle à son écriture - dont elle dit qu’elle est « hybride, [située] entre poésie et prose où l’unité est la phrase [qui génère] une possibilité narrative et où les énoncés ressemblent à des formules [qui doivent] produire des effets de rupture » -, Véronique Pittolo nous propose trois récits poétiques qui déshabillent les contes créant ainsi une parabole de notre monde contemporain. (…)

Emmanuèle Jawad dans Libr-critique a écrit:

Une jeune fille dans tout le royaume recyclant remarquablement dans un texte acerbe les stéréotypes et les figures du féminin, Véronique Pittolo ancre nos représentations dans une mémoire collective. (…)

Anne Malaprade dans Poezibao a écrit:

On trouve désormais dans les bibliothèques un rayon « contes détournés » qui atteste de l’existence d’un genre déjà traditionnel, la réécriture de contes : Une jeune fille dans tout le royaume pourra y figurer en bonne et due place ! (…)

Elisabeth Jacquet dans Poezibao a écrit:

Une jeune fille dans tout le royaume (ponctué des croquis loufoques de Demetra Nikolopoulou) est un drôle de livre et un livre qui laisse tout drôle, donc une réussite. Un portrait cubiste de la jeune fille traversant les époques dans le désordre, du conte de fées détourné aux années facebook en passant par la métamorphose Schreck, monstre pubertaire ni fille ni garçon mais seulement Ogre, pur doute, pur Appétit, et évidemment seul : il m'arrive de zapper sur Babar à la tête d'une famille très unie... (…)


À propos de l’auteur

Née en 1960 à Douai, Véronique Pittolo est écrivain, critique d’art pour la photographie, elle organise également des expositions (elle a participé aux revues Photographies et Beaux-Arts Magazine) et elle anime des ateliers d'écriture.
Elle "pratique une prose poétique qui intègre le narratif, en laissant au lecteur des possibilités d'interprétation. Il s’agit d’un travail sur la fiction qui prend le plus souvent comme point de départ la notion de personnage. Ses livres peuvent se lire comme des propositions qui réveillent quelque chose chez le lecteur, quelque chose qu'il connaît mais qu'il a un peu oublié".

Bibliographie

À la piscine avec Norbert, Seuil, 2021 • Monomère & Maxiplace, l'Attente, 2018 • Une jeune fille dans tout le royaume, L'Attente, 2014 • On sait pourquoi les renards sont roux, Le Temps des cerises, 2012 • Toute Résurrection commence par les pieds, L'Attente, 2012 • La Révolution dans la poche, Al Dante, 2010 • Ralentir Spider, L’Attente, 2008 • Hélène mode d’emploi, Al Dante, 2008 • Danse à l’école, L’Attente, 2006 • Opéra isotherme, Al Dante, 2005 • Gary Cooper ne lisait pas de livres, Al Dante, 2004 • Chaperon Loup Farci, La Main Courante, 2003 • Schrek, L’Attente, 2003 (Épuisé, repris dans l'ensemble "Une jeune fille dans tout le royaume") • XY ou la Poursuite du Bonheur, Cahiers Ephémérides, 1998 • Héros, Al Dante, 1998 • 29 Poètes françaises, Stock, 1995 • Montage, Fourbis, 1992 /// Œuvres radiophoniquesL’homme et le pantin, mise en voix et vidéo sur le site D – Fiction, 2012 • Hélène mode d’emploi, poème sonore pour deux comédiens, France Culture, 2006 • Toute Résurrection commence par les pieds, Perspectives contemporaines, France Culture, 2008 • Peinture-Écriture à l’hôpital, Sur les Docks, France Culture, 2008 • 1789-2009, fiction, France Culture, 2009 Prix de poésie de la SGDL (société des Gens de Lettres) en 2004 Prix Yvan Goll en 2009


DQ/HK

par Jérôme Game

Prose sonore
Livre + 2 CD audio / Préface de Jean-Michel Espitallier
Avec le soutien du Centre National du Livre

DQ/HK ou deux livres en un, comme un double-album de poésie sonore donnant à lire et entendre HK Live !, pièce radiophonique sur Hong Kong, et Fabuler, dit-il, pièce entre littérature et création sonore autour du Quichotte, réalisée avec le musicien Olivier Lamarche. Deux pièces rassemblées par une visée esthétique commune, telles les faces A et B d’une même méthode : rencontres, voyages, captations, travail en studio, montage de sons et d’images, il s’agit toujours d’écrire à même les choses, à même le document, dans le son et à travers l’image. Traversée d’une ville, saisie par les signes sonores et visuels qu’elle émet ; traversée d’un monument littéraire, via l’économie narrative, cinématographique ou touristique à laquelle il donne lieu.

Écouter "HK Live !" de Jérôme Game, diffusé sur France Culture dans l'émission "La poésie n'est pas une solution", produite par Frank Smith.

Voir l'image de couverture

Parution :
Artistes de couverture :
Thématiques :
Extrait :

Fabuler, dit-il

Ici qu’est-ce qu’on voit ?

On voit 43 monuments 18 pays 3 continents 36 tableaux  /  8 tapisseries, 101 dessins, 29 rues. On voit 11 lavis, 46 traductions, 9 opéras  /  1 opéra-bouffe, 1 cantate française, 1 suite pour cordes et basse continue. On voit 1 poème symphonique, 1 comédie héroïque, 1 tragédie lyrique  /  7 mélodies pour baryton, 1 ballet en 4 actes, 1 épopée chorégraphique.

On voit Le Don Quichotte à St-Agnant vous accueille dans une ambiance colorée, conviviale, avec son Gaspacho - ses Tapas froides - Salade gitane - Jambon cru à la p… -

Mais q

On voit Tolède, la capitale.

LIRE PLUS

On voit l’invasion, le califat. Alphonse VIII, Alphonse X dans Ciudad Real. Les forteresses, la Reconquête.
On voit Arts et Culture, l’Office u Tourisme de Castille-La-Manche vous propose un voyage dans le temps pour découvrir les paysages décrits par le célèbre écrivain dans son D

On voit Carte interactive   /   Musée du Quichotte   /  Visites essentielles dans Corazón de la Manch

On voit Campings, Gîtes Ruraux, Hôtels Spa.

Maism, on est où là ?

Dans la Salle d’Expositions à l’étage, est simulé un dialogue entre dix personnages en un jeu d’ombres et lumières. On peut admirer
très bien conservés, peuvent encore servir. Quand les ailes bougent, le mouvement se transmet à un axe vertical au moyen d’un engrenage.                           Ouvert les dimanches après midi et lundi toute la journée. Gratuit pour l’ensemble des moulins.

La Manche, c’est là, dans cet étrange pays écrasé de soleil, que se déroulent certaines des aventures de d ded

Bon.

(…)

HK live!

HongK c’est HongK ong c’est

Pour les articles homon hom, voir HongK voir hom

C’est 22 degrés 16 min. 42 sec. Nnord  /  114 degrés 9 min. 32 sec. Eest

La c, voir la c

C’est chin contient des caractères chin, c’est en chinois, littéralement « parfum aux fleurs », « port aux fleurs », ça veut dire « des fleurs ». En cant en cantonnais : Héunggong     Hé-ung-gong.

Hong Kong Special Administrative Region Administ est la plus grande est la plus peuplée des deux Régions Admini des Régions Spéciales de l’autre étant, l’autre étant Mac

Elle compte environ 7 millions est située sur la Rive orientale sur la Côté sud est baignée par la mer éridionale.
Au nord : Guangdong
Au sud : la mer

Gouvernement : chef du     Donald Donald Tsang

Supererficie : 1104 km ca onze cent quatre km²
7 018 636 habitants
63se  637        6.357 habitants au km² mais en fait 30.000 si on tient si l’on tient compte de la densité des montagnes du relief moyen escarpé

Le cantonnais, l’anglais, le cash
le pôle financier le PIB
254 milliards 200 millions de dollars
dollars chinois, 38.127 par an par habitant

Le pays aux deux systèmes : sa monnaie, son système légal, ses équipes sportives internationales, son système policier, ses lois sur l’immigration jusqu’en 2047, soit 50 ans après la réintég
Bon.
C’est le transfert
c’est la région du delta
c’est montagneux
c’est les Britanniques c’est
la Rétrocession c’est
les Nouveaux Territoires
le Pic Victoria
la Tai Mo Shan
le climat, les colons, les lois, les bon mais
C’est comment parler de
la 3ème place la 1ère en densité la 11ème entité comment ça ? le 8ème du monde, les plus bas, par tonnage cargo, 260.700.000 tonnes métriques, le 3ème 24.650.000 conteneurs traités, le boom, l’air saturé, la concentration, la densité, l’exode, commencent à refluer, a commencé, concurrencé, demeure la 1ère en devises étrangères, bon mais alors qu’est est-ce que c’est qu

Bon.

(…)

Lire les premières pages

 

 

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Critiques :Frank Smith dans Non-fiction a écrit:

Poé/tri est une série d’entretiens inédits avec des poètes du monde entier, proposée par Frank Smith. C’est une zone d’échanges qui voudraient capter l’intensité des déclics poétiques contemporains dans la variété de leur chimie, autant que de leur plasticité. Jérôme Game a publié une quinzaine de livres. Son écriture se développe souvent lors d’interventions performatives et collaborations artistiques explorant points de contact entre écriture et pratiques plastiques (images, scènes, sons). Il a publié dans de nombreuses revues et a été traduit en plusieurs langues (anglais, chinois, japonais) .

Frank Smith − En quoi l’écriture que tu pratiques procède-t-elle par désagrégation des clichés et des langues de bois ? Un nettoyage à sec de la décompression/corrosion elles-mêmes ?

Jérôme Game − En réalité, je les construis, les clichés, je les déplace, les agence dans leur environnement comme de la nature recadrée. Ils prennent bien la lumière. Je veux dire : je ne suis pas du tout là pour dévoiler, au sens d’un art critique qui ne serait pas dupe, à qui on ne la ferait pas. Je ne prétends pas du tout faire comprendre la « vraie vie », ou le « vrai réel », aux gens. Les clichés, c’est comme tout : c’est ce qu’on en fait qui importe.
(…)
(Poé/tri 7 – Poétique du dérochage, 25 avril 2014)

Jean-Philippe Cazier dans Mediapart a écrit:

(…) DQ/HK est plus qu’un livre, ou autre chose qu’un livre, ou un livre d’un nouveau genre. Il est un objet qui interroge et perturbe la forme-livre, tirant cette forme vers ses propres limites, la faisant se déployer vers autre chose : le son, la musique, l’image – bien que ce livre ne contienne pas d’images –, internet, le paysage, etc. On dira qu’il s’agit d’un livre de poésie, mais qui tend aussi vers la fiction en parcourant l’espace même de la fiction, l’espace hétérotopique de l’écriture qui est toujours, qu’il s’agisse de poésie ou de roman, fiction. (…)

Fabrice Thumerel dans Libr-Critique a écrit:

(…) Jérôme Game propose divers agencements répétitifs sonorisés, un "paysage-langage" "du langage compressé" : "Don Quichotte, c’est un produit contaminant, un vrai générateur, en extension tout azimut, qui stocke tout ce qu’il a produit, en strates" (Espitallier).

Quant à HongK ong, c’est
"ambiances listées"
micro-récits
script et collages…

Le poète ultramoderne se fait ainsi caisse de résonance dépersonalisée, et le texte nous propose affects et percepts sur la ville-monde. (…)

Pascal Mongin a écrit:

L'esthétique de Game est une phénoménologie d'aujourd'hui.
La Nouvelle Quinzaine Littéraire N° 1112

Jeff Barda a écrit:

Cette écriture moléculaire part "littéralement et dans tous les sens", comme si une force centrifuge déferlait à toute vitesse en direction des bords des pages.
ART PRESS N° 410


À propos de l’auteur

Jérôme Game est un poète et écrivain français auteur d’une quinzaine d’ouvrages (recueils, essais, roman), de plusieurs CD (de poésie sonore), d’un DVD (de vidéopoèmes), et d’installations (visuelles et sonores). Il lit souvent ses textes en public en France comme à l’étranger, et collabore avec des artistes lors de performances à plusieurs (avec la musicienne électronique Chloé, le metteur-en-scène Cyril Teste, le chorégraphe David Wampach, et le compositeur Olivier Lamarche notamment). Correspondances entre pratiques, questionnements transfrontaliers, dispositifs partagés : c’est dans ces écarts que son écriture explore la consistance des corps, des images, évènements et récits, collectifs ou individuels, via celle des signes et leurs grammaires. Publiés dans de nombreuses revues, ses textes ont été traduits en plusieurs langues (anglais, chinois, italien, japonais notamment) et fait l’objet d’adaptations plastiques et scéniques (dernièrement L.A., par François Sabourin, à la MéCA de Bordeaux en 2020 ; Ovni(s), pièce à l’écriture de laquelle il a contribué pour le collectif ildi!eldi au Festival d’Avignon 2018 ; et Frontières/Borders, exposition à Anima Ludens, à Bruxelles, en 2017). Il vit à Paris et enseigne à la Haute École des Arts du Rhin.
Nominé du Prix littéraire Bernard Heidsieck – Centre Pompidou 2020.

Bibliographie

Album photo, coll. Propos poche, L'Attente, 2020 • Flip-Book & other image-poems (traduction anglaise de Barbara Beck), Barque Press (Londres), 2018 • Salle d’embarquement, coll. Ré/velles, L’Attente, 2017 • Développements, Manucius, 2015 • DQ/HK (livre + 2 CD), L'Attente, 2013 • La fille du Far West, avec Jean-Luc Verna, Fiction n° 12, Musée d'art contemporain du Val-de-Marne, 2012 • Sous influence : ce que l'art contemporain fait à la littérature, Chroniques muséales n° 5, Musée d'art contemporain du Val-de-Marne, 2012 • Poetic Becomings. Studies in contemporary French literature, Peter Lang, 2011 • Ça tire suivi de Ceci n'est pas une liste (livre + CD), Al Dante, 2008 • Flip-Book (livre + CD), L'Attente, 2007 • Sans palmes et sans tuba, Contrat maint, 2007 • Ceci n'est pas une légende ipe pe ce, DVD de vidéo-poèmes, collection "Le Point sur le i", Incidence, Marseille, 2007 • Ceci n'est pas une liste, Little Single, 2005 • Écrire à même les choses, ou, Inventaire/Invention, 2004 • Tout un travail, Fidel Anthelme X, 2003 • Corpse&Cinéma, CCCP Press, 2002 • Polyèdre suivi de La Tête bande, Voix, 2001 • Tension, Fischbacher, 2000