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De la pratique

Scènes et machines

par Frédéric Forte

Scénographie textuelle

Les arts et techniques illusionnistes et toutefois très concrets de la scénographie théâtrale se révèlent sous un jour poétique empreint de malice. Constitués de fragments prélevés dans les chapitres de "Pratique pour fabriquer scènes et machines de théâtre" du machiniste et décorateur italien du dix-septième siècle Nicola Sabbattini, les poèmes sont accompagnés de dessins sur mesure du designer David Enon. Régi par les ficelles du sensible, ce cut-up révélateur traite de plan et d’espace, de mouvement et de lumière, et paraît traverser le temps.

Lecture d'extraits choisis par l'auteur

 

Extrait :

Chapitre 1
Avis généraux

Avant toute chose
choisir (en la mesure
du possible) un lieu approprié
dessus et dessous
les nombreuses machines
en branle en vue
de ciel, de terre, de mer et d’enfer*

*Effets de lointain
que l’on recherchera
(à supposer qu’on puisse choisir à son gré)
pour susciter commodément l’émerveillement
en retour et imiter
le naturel et le vrai

Critiques :Christian Rosset dans DIACRITIK a écrit:

...un petit volume où le visuel et le verbal cohabitent de manière à la fois indépendante et solidaire, ce qui fait qu’il sera délicat d’en traduire sur internet (où, d’un écran à l’autre, ce qui s’affiche change) les effets de la tourne des pages.

Adrien Meignan dans Un dernier livre avant la fin du monde a écrit:

Frédéric Forte démontre que la poésie ne peut se trouver qu’avec une pratique, en écrivant ou en réalisant ce genre de travail de montage. La poésie est un exercice comme n’importe quelle discipline. Mais De la pratique pourrait aussi se comprendre d’une autre manière. On pourrait penser que Frédéric Forte puise la poésie dans le traité de Nicola Sabattini, que ce livre-là possède intrinsèquement un caractère poétique.

Philippe Annocque dans HUBLOTS a écrit:

"De la pratique" de Frédéric Forte pour faire apparaître la poésie là où elle n'était pas prévue


À propos de l’auteur

Frédéric Forte est né en 1973 à Toulouse et vit à Paris. Il a joué de la basse dans des groupes de rock avant de se tourner vers la poésie à la fin du siècle dernier. Depuis 2005, il est membre de l’Oulipo et il co-dirige actuellement le Master de Création littéraire du Havre. Ses initiales sont aussi celles de «formes fixes» dont il aime explorer les potentialités…

Bibliographie

De la pratique, avec des dessins de David Enon, L'Attente, 2022 • Nous allons perdre deux minutes de lumière, P.O.L, 2021 • Été 18, L'Usage, 2020 • Dire ouf, P.O.L, 2016 • Bristols, les mille univers, 2014 • 33 sonnets plats, L'Attente, 2012 • Re-, NOUS, 2012 • Une collecte, Théâtre Typographique, 2009 • Comment(s), L’Attente, 2006 • Opéras-minute, Théâtre Typographique, 2005, 2017 • N/S (avec Ian Monk), L’Attente, 2004 • Banzuke, L’Attente, 2002 • Discographie, L’Attente, 2002, 2023 /// Traductions • Guy Bennett, Œuvres presque accomplies, L'Attente, 2018 • Guy Bennett, Poèmes évidents, L'Attente, 2015 • Michelle Noteboom, Hors-cage, L'Attente, 2010 • Oskar Pastior, 21 Poèmes-anagrammes (co-traduit avec Bénédicte Vilgrain), Théâtre Typographique, 2008


Cahiers de Bassoléa

Almanach pratique et poétique sur la ligne de partage des eaux

par Juliette Mézenc

Couverture d’ouvrage : Cahiers de Bassoléa
Fiche technique :Prix: 59,00 €
ISBN : 978-2-493426-05-5
Taille : 27,00 x 21,00 cm
Pages : 164

Poétique de la rencontre humain-paysage

Un almanach perpétuel en résistance à une vision où s’opposent nature/culture, humain/paysage, civilisation/sauvage, avec cet enjeu : au fil des saisons trouver une façon nouvelle de s’accorder au monde « qui nous entoure », comme on le dit, mais qui en fait nous constitue à chaque instant, à chaque respiration. Dans un environnement graphique riche et coloré marquant différentes rubriques réinventées (Newtopies, Cartes-au-trésor, Trucs et astuces, Questions astronomiques, Balades avec pensées sauvages…), alternent introspections, narrations et dialogues avec humains, plantes, insectes ou animaux.

Regarder un entretien avec l'autrice (Modération Jean-Antoine Loiseau. Merci à la librairie Sauramps pour son accueil.)

Deux extraits lus par l'autrice, avec interventions musicales de Jean Poinsignon.

Critiques :Odile Chantelauve dans Retour de lecture a écrit:

Extrait : "Faire cet effort insensé d'arracher nos pensées à la domestication, [...]. Et tendre tendrement, avec fougue, vers la pensée sauvage" (p. 74). Voilà, me semble-t-il, l'aspiration à laquelle Juliette Mézenc a tenté, avec succès, et à de nombreux niveaux comme nous le verrons, de donner corps dans ces "Cahiers de Bassoléa".

Pensée sauvage, refus de la "domestication", des conventions, qui se manifeste de prime abord par les aspects matériels de l’ouvrage : format insolite, diversité des supports, travail sur les aspects typographiques - alignement à droite, longueur variable des lignes, textes insérés dans des bulles ou des nuages, imprimés en biais ou en diagonale, centrés ou décentrés sur la page, variété des caractères typographiques, ou manuscrits, usage de pointillés et de lignes sinueuses ou brisées.

Pensée sauvage, refus de la domestication, des conventions littéraires aussi, et c'est un autre aspect évident. Ces "cahiers" ne ressemblent pas à ce à quoi on s'attend d'une œuvre littéraire : pas d'unité textuelle apparente, mais une multitude de micro-textes relativement autonomes, qui vont de l'entretien au poème, au mythe, au guide de randonnée, au mode d’emploi ou aux instructions, à la description botanique ou géologique, intégrés de cartes, de dessins, de photos ou de gribouillages.

Refus des règles aussi en ce que ces "cahiers" ne sont pas l'expression d'UNE voix, comme c'est généralement le cas quand UN nom apparaît sur la couverture, mais d'une multitude de voix, d'une polyphonie : voix de l'auteur-poète-narrateur, certes, mais aussi voix tierces : voix d'enfants, voix de philosophes et scientifiques, voix d'anonymes (auteurs des "phrases assassines"), et même voix des lecteurs, conviés à apporter la leur dans les "notes du mois".

Refus des conventions aussi en ce que l'ensemble de l'œuvre n'appartient à aucun des genres canoniques : ce n'est ni un roman, ni un essai, ni un poème, ni une autobiographie, tout en participant de ces différents genres - en les englobant et en les dépassant. (…/…)


À propos de l’auteur

Juliette Mézenc a grandi dans les montagnes de l’Ardèche, elle vit et écrit dans les Cévennes. Elle travaille régulièrement avec d’autres écrivains et artistes, en particulier Stéphane Gantelet et Cécile Portier. Ses terrains de jeu : l’écriture « entre les genres », la fiction transmédia, la performance et le vidéopoème. Juliette Mézenc mène également de nombreux ateliers d’écriture auprès de publics très variés.
Lire un entretien avec l'autrice

Bibliographie

Cahiers de Bassoléa, L'Attente, 2022 • Journal du brise-lames, Publie.net, 2020 • Des espèces de dissolution, L'Attente, 2019 Laissez-passer, L’Attente, 2016 • Tu écris dans ta tête, in Une chambre à écrire, livre collectif, L’Ire des Marges, 2016Elles en chambre, L’Attente, 2014 • Poreuse, roman, Publie.net, 2012, 2018 • Sujets Sensibles, Publie.net, 2009


Nous abstraire

par Antoine Dufeu

Éloge politique inclusif

Dans un éloge politique inclusif, non-individualiste et non-capitaliste, l’auteur creuse la question d’une écriture à la première personne du pluriel autour des notions de joie, de luxe et de paix. « Parce que nous sommes des personnes joyeuses et luxueuses, et que la paix est politique et dès lors l’affaire des vivants. » En résistance aux diktats du « je », des chefs et des institutions qui ordonnent et font exécuter, le « nous » revêt toute sa dimension de relation entre les êtres, sans différence de genre, de situation sociale ou économique. Nous sommes des êtres par lesquels le monde existe et peut se distinguer de l’immonde.

 

Quelques minutes de lecture par l'auteur

Parution :
Thématiques :
Extrait :

Si nous étions en paix nous le saurions. Si nous œuvrions à la paix nous la ferions. Si nous nous préoccupions de la paix nous cesserions d’envisager des gains et des pertes effectifs ou possibles, tangibles ou intangibles lorsqu’il s’agit de poser une ou des égalités. Si nous étions en paix nous serions des pays, une multitude de pays parmi des nations ou des États parce qu’un pays fait la paix et qu’une nation ou qu’un État ne la font pas ; ils la défont plutôt. La paix nous importe. Seule la paix nous importe, maintenant, ici. Nous qui ignorons qui nous sommes et plus encore combien nous sommes – qu’importe que nous soyons mille, dix mille, cent millions, des milliards – n’avons aucune envie de nous battre, de combattre ou de lutter et abandonnons toute idée de milice à quiconque entretient les moyens de la guerre, les moyens d’être en guerre, de ne pas faire la paix, de ne pas faire œuvre de paix.

Critiques :Adrien Meignan dans UN DERNIER LIVRE AVANT LA FIN DU MONDE a écrit:

Nous abstraire d'Antoine Dufeu paru aux Éditions de l'Attente propose une vision philosophique très engagée, sur les notions de commun, d'altérité et de paix. Mais au-delà, il faut voir ce livre comme faisant partie d'une œuvre poétique en construction.

Christophe Fiat dans REVUE COCKPIT a écrit:

Dans son dernier livre, Nous abstraire, Antoine Dufeu fait de l’abstraction une fuite, une échappée ou du moins un moment souverain où la liberté est encore possible : « Nous abstraire des mots d’ordre qui passent pour des évidences » (p 32). Formule anarchique qui relève autant de la poésie que de la philosophie. La poésie quand il convoque l’art de la courtoisie non sans humour : « Dorénavant nous nous vouvoierons » (p 13) et la philosophie quand il ose revisiter à l’arrache, Schopenhauer : « Le monde n’existe pas en soi, ni en toi ni en moi, pas même en nous. Le monde existe par nous ; nous le faisons exister » (p30). C’est que tout est tendu ici et en premier lieu l’écriture dont chaque mot est pesé dans des phrases claires et percutantes qui allient l’énergie de l’aphorisme à la rigueur d’une métrique toujours souple. Il se joue là quelque chose du performatif qui fait apparaître une communauté ou plutôt un « ensemble » dont chaque lectrice et lecteur doit prendre sa part urgemment sur fond de guerre en Ukraine, de catastrophe écologique et d’épidémie mondiale et d’idéologies d’extrême droite saccageant les démocraties. Et à la fin, peut-être que ce livre n’est rien d’autre qu’un manifeste dont beaucoup de jeunes écrivains et écrivaines et artistes feraient bien de s’inspirer plutôt que de faire dans le mélodrame et le militantisme petit-bourgeois. Un manifeste dont nous retiendrons l’affirmation 1. de la paix contre la guerre, 2. de l’érotisme contre les bons sentiments et à la fin 3. de la luxuriance, du luxe contre la richesse. Bien sûr, on y entend l’écho lointain du Georges Bataille de La Part Maudite mais surtout Dufeu nous met en capacité de percevoir les voix à venir d’un autre futur, certainement utopique mais bien réel : « Car toute œuvre laissée au vivant permet le décryptage possible de la pensée qui la sous-tend même inconsciemment » (p 18). Voilà à quoi sert la littérature. Qu’on se le dise.


À propos de l’auteur

(© photo Ciclic)
Antoine Dufeu est né à Laval en 1974 et vit à Paris. Après avoir été contrôleur de gestion dans une multinationale américaine et journaliste dans la presse automobile, Antoine Dufeu est enseignant en écriture et en édition en école d’art et de design. Poète et écrivain, il est notamment l’auteur de Nous (Mix., 2006), Abonder (Nous, 2010), AGO – autoportrait de Tony Chicane (Le Quartanier, 2012), Blancs (Cneai=, 2014), Sic (Al dante, 2015), Sofia-Abeba (MF, 2020).
Il a fondé et dirige la plateforme de recherche et d’édition Lic depuis 2012. Il co-dirige avec Frank Smith la revue de poésie RIP et forme avec Valentina Traïanova le duo Lubovda.

Bibliographie

Nous abstraire, collection « Philox », l'Attente, 2022 • Sofia-Abeba, collection « Inventions », MF, 2020 • Chroniques bretton-woodsiennes, collection « noir », Mix., 2016 • Sic, collection « Le Triangle », Al dante, 2015


Domiciles fantômes

par Laurence de la Fuente

Couverture d’ouvrage : Domiciles fantômes
Fiche technique :Prix: 17,00 €
ISBN : 978-2-493426-03-1
Taille : 15,00 x 21,00 cm
Pages : 180

Carnet d'adresses spatio-temporel

Inventaire littéraire d’adresses plus ou moins habitées, entre projection, rêverie et documentaire. Adresses d’hier ou d’aujourd’hui, personnelles ou empruntées, adresses temporaires de vie et d’écriture, Domiciles fantômes rouvre la porte de ces appartements, de ces maisons. Que se cache-t-il sous les numéros et les noms des rues, quels fantômes ressurgissent par le pouvoir des mots ? Les récits et la fiction s’engouffrent, la poésie aussi. On trouvera également des adresses rêvées, des adresses d’autres auteurs et artistes. Revisités à travers le prisme d’un imaginaire nourri d’histoire et de lectures, les lieux deviennent sources de micro-fictions et lancent des passerelles entre passé et présent.

Avec une préface de Eduardo Berti.

Lecture d'un extrait par l'autrice

Écoutez Give Me Five ! # 26 - Émission du 18.01.24 avec Laurence de la Fuente sur Radio Campus Bordeaux

Extrait :

Un jour, aveuglé par le soleil sur la mer, par-delà la gare où j’atterris un soir presque par hasard, pour le son du mot doux à l’oreille, pour ses consonnes glissantes, pour sa présence dans un roman espagnol lu il y a bien des années, je me prends à rechercher l’adresse du personnage romanesque qui y logea. Je me retrouve dans une impasse, à l’époque, dans cette station balnéaire où il semble improbable de rester plus d’un été, à la suite d’un exil si chaotique qu’il me paraît impossible de me fixer où que ce soit.

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Alors tous les jours, au lever du soleil, je contemple la mer Méditerranée, sans jamais m’en lasser, pour me perdre dans le bleu, jusqu’à la pointe de la Vierge, le rocher dans la baie. Je me réjouis de cette confrontation entre laideur domestique et immensité, de ce hiatus entre la splendeur de la mer et la haie d’immeubles disgracieux qui la borde, je respire son odeur de crème solaire, fasciné par ses campings et ses discothèques, ses touristes semblables à tous les autres, et pourtant tous singuliers.

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Critiques :Eric Pessan a écrit:

Dans « Espèces d’espaces », Georges Perec dressait un inventaire de toutes les chambres dans lesquelles il a dormi, c’est peu ou prou le programme de Laurence de la Fuente : à une adresse sont associés un texte en prose et un poème. Ces lieux sont ceux qu’elle a habités, ceux où elle a séjourné lors de tournées théâtrales, ceux enfin qu’elle a fait siens pour les avoir lus chez d’autres écrivains. « Domiciles fantômes » est un autoportrait en creux (nous finissons par ressembler aux lieux où nous vivons autant qu’ils finissent par nous ressembler), sensible, politique, littéraire (la toute première adresse est liée à Kafka), une façon de se raconter, de questionner ce qu’habiter veut dire et d’écouter, au cœur de la nuit, les voix fantomatiques de celles et ceux qui nous ont précédés sous le même toit.

Chloé Maze dans L'actualité à Bordeaux a écrit:

Cette virginité semble être finalement l’obsession suivie par l’auteure. En déménageant et en emménageant sans cesse, il y a toujours un renouveau, un premier jour. Comme si le fait de plier bagages et d’établir ailleurs ses pénates pouvait conjurer la vieillesse et la mort. Car qu’est-ce qu’un fantôme, sinon un esprit qui refuse de s’éteindre ? Un fantôme est un être qui a accédé à une forme d’immortalité.

Nathalie André dans ALCA a écrit:

Entrer dans Domiciles fantômes, c’est se retrouver arrimé aux meilleurs compagnonnages littéraires. Celui, tout d’abord, de l’écriture des listes et des inventaires pratiquée par les Oulipiens en général et par Georges Perec en particulier, notamment avec la parution en avril dernier, aux éditions du Seuil, de Lieux2, le projet d’écriture que ce dernier a mené pendant 12 ans sur 12 lieux parisiens attachés à son histoire personnelle. Domiciles fantômes, on y reviendra, y chemine en parallèle.


À propos de l’auteur

Laurence de la Fuente est écrivaine et metteure en scène. Elle s’installe fréquemment en immersion dans différents espaces hospitaliers pour écrire, et anime, en écho à ses propres textes, des ateliers d’écriture.
« Laurence de la Fuente est une chercheuse, une découvreuse de textes, qui n’a pas peur de mettre en jeu sur le plateau des textes à l’origine non théâtraux. Elle a été une des premières à porter à la scène les textes de Antonio Lobo Antunes Laurent Mauvignier, Alban Lefranc… Elle propose dans le paysage français une écriture scénique à la fois féministe, poétique, intime et souterrainement politique qui peut toucher chacun à la fois comme personne et comme spectateur dans son histoire personnelle et sa perception de l’art contemporain. Elle choisit des acteurs qui ont une forte singularité, personnalité et ne se situent pas dans la reproduction des codes classiques de la représentation mais acceptent d’exposer leur sensibilité, leur étrangeté et leur amour de la scène .Elle produit des objets scéniques novateurs au plus près d’une réalité contemporaine qu’il s’agisse d’une mise en jeu sur le plateau de facebook ou d’une icône contemporaine comme Nico. » (Clyde Chabot)
Bibliographie
- Domiciles fantômes, L'Attente, 2022
- Espaces hospitaliers, format numérique, avec Célie Alix et des dessins de Bruno Lahontâa, La Marelle, à paraître en 2022
- Échanges giratoires, en collaboration avec Françoise Valéry, N’a qu’1 œil, 2019
- Performances éthologiques de Font, avec des dessins de Bruno Lahontâa, L'Attente, 2014


Tout l’univers

par Rémi Checchetto

Couverture d’ouvrage : Tout l'univers
Fiche technique :Prix: 24,00 €
ISBN : 978-2-493426-02-4
Taille : 14,50 x 20,00 cm
Pages : 390

Abécédaire
Avec le soutien du Centre national du livre

Tout l’univers, ce sont 400 entrées poétiques qui nous racontent. 400 petites choses et autres afin de tenter de saisir un peu de cette soi-disant grande chose qu’est l’humain. De A comme a capella à Z comme "zut", en passant par le "café clope", le "gel douche", le "nom", le "non" et le "nombril", 400 fantaisies littéraires pour revisiter avec tendresse, humour et gravité la grandeur, la petitesse, la majesté, le bruit, la fureur de la vie. Sans oublier que ce n’est pas facile, facile de manger des spaghettis. Clin d’œil : l’auteur s’est souvenu de la célèbre encyclopédie aux éditions Hachette de son enfance en écrivant son Tout l’univers.

 

Deux extraits lus par l'auteur

Extrait :

Le fil. Le fil. Le fil invisible. Le fil évident. Pour nous qui habitons le temps, le monde. Qui vivons de l’air du temps, de l’air du monde. Qui suivons les petits cailloux, sommes emmené par les musiques, mené par les danses. Pas facile, le fil, pas facile de ne pas le perdre…

La mauvaise humeur. Parce que pas possible de mettre la main sur l’ouvre-boîte, et qu’est-ce que c’est que ce mouchoir qui traîne ? Et y a pas moyen d’avoir le silence aujourd’hui, non mais qui c’est qui a fait ça ? Où il est le briquet ? Puisque oui on est une flamme qui s’éteint, doucement mais sûrement s’éteint, une étincelle dans l’histoire de l’homme, un vermicelle dans la soupe, une poussière dans le cosmos, une baliverne…

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L’orgue. On est un orgue. Sans conteste. Il faut qu’on respire pour qu’on joue de notre musique. Le mieux c’est l’été. Plein air, air iodé importé des bulles des vagues, ou air pur sorti directement des pâquerettes des verts pâturages, on écarte les bras, fait la roue, ouvre en grand la bouche et le nez…

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Critiques :Fabrice Thumerel dans Libr-critique a écrit:

La fantaisie poétique de Rémie Checchetto nous emporte dans des tourbillons verbaux pour nous plonger dans un imaginaire plus ou moins loufoque, sans oublier de s’attaquer aux idées reçues : il s’insinue dans les discours ambiants, les troue, les détourne, les relie et délie, les revitalise. Ainsi en est-il de l’écrivain : bien sûr qu’il « se cherche, même qu’il ferait très bien d’aller voir le lecteur pour de plus amples renseignements complémentaires » (p. 195). Sauf que ce lecteur, au lieu de le prendre de haut, fait Oh.


À propos de l’auteur

Poète, Rémi Checchetto a publié de nombreux livres chez plusieurs éditeurs. Lecteur sur scène de son travail il collabore régulièrement avec des musiciens (Titi Robin, Louis Sclavis, Bernard Lubat, Chris Martineau, André-Marc Delcourt, Hélène Breschand…). Dramaturge, il a écrit pour le théâtre des pièces qui ont été mises en scène par Fabien Bergés, Alexia Vidal, Patrick Séreaudie, Bela Czupon, Jean-Marc Bourg, Alexandra Tobelain, Henri Uzureau…

Bibliographie

Tout l'univers, L’Attente, 2022 • Qui sommes-nous, qu’il nous faille cette encre dans le sang ? Script 2021 • Partir, naviguer, arriver et autres constructions pas fatalement intempestives, Lanskine, 2020 • Laissez-moi seul, LansKine, 2018 • Nous ne sommes pas des héros, L’Attente, 2018 • Larsen, Tarabuste, 2017 • Le gué, Dernier télégramme, 2017 • ci même, Tarabuste, 2015 • Boomerang, Potentille, 2016 • Les arbres ne parlent plus oiseau, éditions du Petit Flou, 2016 • Apéro, L’Attente, 2013 • Pas parler parole, L’âne qui butine, 2013 • Que moi, Espaces 34, 2013 • Jours encore après, Tarabuste, 2013 • L'Homme et cetera, Espaces 34, 2012 • Kong mélancolia, Espaces 34, 2011 • Très grand gel, avec les dessins de Shirley Carcassonne, l'Improviste (collection "Un petit siècle épatant"), 2011 • Puisement, Tarabuste, 2010 • Bruissement, ça hésite encore, Script, 2010 • King du ring, Espaces 34, 2009 • Nous, le ciel, L’Attente, 2007 • Une disparition et tout et tout, L’Attente, 2006 • Le monde presque seul, catalogue d’exposition de Mitsuo Shiraishi, 2006 • Valises, Script, 2006 • Là où l’âme se déchire un peu mais pas toute, Inventaire-Invention, 2006 • Confiotes, LAttente, 2005 • Portes, Script, 2003 • P’tit déj, L’Attente, 2003 • Un terrain de vagues, coédition Script et théâtre des Tafurs, 1999 • Manèges, Lucie Lom, 1999