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Cinéma de l’affect

(Boucles de voix off pour film fantôme)

par Sandra Moussempès

Boucles de voix
Avec le soutien du Centre national du livre
Sélection Grand Prix SGDL 2020, Sélection Prix des Découvreurs 2020-2021, Sélection Prix CoPo 2020/2021

Déambulation autour de la voix comme dispositif sonore et amoureux, interrogeant le devenir des enregistrements. En filigrane transparaissent une histoire d’amour indéfinissable, des mémoires vocales archivées, la célèbre cantatrice sicilienne Angelica Pandolfini, ancêtre de l’autrice qui découvrit sa voix captée en 1903 – et une tessiture commune – par l’intermédiaire d’un gramophone dépoussiéré sur internet.
Le récit poétique s’élabore à la croisée du son, du cinéma et du spiritisme, à la fois teinté d’humour et d’une troublante étrangeté.

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Lecture d'un extrait par l'autrice

Extrait :

(p. 26) :
Il faut remonter très loin pour savoir que nos voix off
se rencontrent dans un trou noir puis se disloquent
– ou envahissent nos rêves –

Sur la bande-son nous entendons un souffle derrière nous
cela peut cadrer avec le ressenti d’une porte qui se referme
nous sommes les auditeurs de notre propre sidération

– la disparition du corps fantôme correspond à la présence
de ton souffle après que tu sois sorti de la pièce –

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Critiques :Johan Faerber dans DIACRITIK a écrit:

Depuis bientôt une vingtaine d’années, recueil après recueil, Sandra Moussempès s’est imposée comme une des figures majeures de la poésie contemporaine. Les années 20 s’ouvrent avec bonheur sur l’un de ses textes les plus remarquables, le spectral et puissant Cinéma de l’affect qui paraît aux éditions de l’Attente.

Fabrice Thumerel dans LIBR-CRITIQUE a écrit:

Impossible de s’en tirer, envoûté que l’on est par ce « conte de fée psychique », ce « théâtre mental », ce « Muséum des tessitures flottantes »…

Anne Malaprade dans POEZIBAO a écrit:

Si les mots, parfois, travaillent à la place du poète, les voix, souvent, travaillent dans et avec la poète : malgré elle, et comme à son insu. Stroboscopiques, elles illuminent la mémoire par intermittences, et flashent les pages d’un livre vocatif. Les cordes sensibles sont très souvent des cordes vocales.

Eric Houser dans POEZIBAO a écrit:

Laisser les mots travailler à sa place, c’est donner une chance à des phrases d’émerger et d’aller de l’avant (phraser, en somme c’est ne pas se lasser de poursuivre un objet qui ne sera jamais capté - cet obscur objet du désir). Et c’est surtout, par la grâce d’un phrasé à nul autre pareil, produire de l’inédit, qui n’avait pas été vu, ni entendu, auparavant.

Jean-Paul Gavard-Perret dans De l'art helvétique contemporain a écrit:

"Le côté poreux aux autres et l'hypersensibilité de la créa­trice font sa rareté et lui pré­servent la faculté de res­ter une fée des temps au moment où elles dis­pa­raissent mais dont l'époque en a de plus en plus besoin."

François Crosnier dans LIBR-CRITIQUE a écrit:

En phase pré-somnanbulique, l’auteure invente un univers où les voix ne se dispersent jamais tout à fait, peuplé de gramophones, de hauts-parleurs, de caméras vocales, de dictaphones, de vieilles K7, d’anciens répondeurs téléphoniques, le tout manipulé par des médiums ou des spirites.

Adrien Meignan dans ADDICT-CULTURE a écrit:

Même le plus sceptique envers le spiritisme saura reconnaître le caractère magique du récit poétique de Sandra Moussempès. Dans Cinéma de l’affect, la poète explore la voix et sa trace. Sa composition semble être la même que celle d’un fantôme. L’autrice s’interroge sur comment on capte la voix et comment elle resurgit dans nos vies.

HUGUES dans Blog librairie Charybde a écrit:

"Lorsque le son enregistré surgi du passé entre en résonance, expérience spirite métaphorique et poétique, avec un dévoilement contemporain toujours aussi nécessaire et subtil."

Richard Blin dans Le Matricule des Anges N°210 février 2020 a écrit:

Entre exorcisme et théâtre vocal, la poésie de Sandra Moussempès donne présence aux forces qui sont à l’œuvre dans la matière de la voix.

Laurent Albarracin dans CATASTROPHES a écrit:

Si l’on veut bien admettre que la notion d’autofiction peut s’appliquer autant au poème qu’au roman, alors le livre de Sandra Moussempès en est un cas exemplaire. Ça n’est pas que le poème ici mêle plus qu’un autre le réel à l’imaginaire (quel poème ne fait pas cela tout le temps ?) ni même seulement que des éléments autobiographiques se trouvent sublimés par leur mise en fiction poétique, c’est plutôt qu’ici le poème est un dispositif textuel qui utilise le réel et ses sollicitations pour capturer une voix à elle-même inconnue, pour captiver une intimité secrète et inaccessible autrement que par ce dispositif.

Serge Airoldi dans AGENCE ALCA a écrit:

Depuis de nombreuses années, Sandra Moussempès explore la façon poétique de faire sens et de débrouiller le brouillard. Avec ce nouveau texte, Cinéma de l'affect, que publient les éditions de l'Attente, elle questionne de nouvelles tessitures qui font l’étrange son du monde.

Jean-Paul Gavard-Perret dans Le littéraire.com a écrit:

Un entretien avec l'autrice

Déborah Heissler dans Remue.net a écrit:

S’il fallait lire Cinéma de l’affect de Sandra Moussempès, c’est peut-être bien pour tenter de cerner au préalable tous ces « non-dits » qui imprègnent nos dires, nos « obsessions à peine chuchotées ».

Alain Nicolas dans L'Humanité a écrit:

"Un livre original, étrange et envoûtant"

Georges Guillain dans Blog Les découvreurs a écrit:

C’est vrai que le livre de Sandra Moussempès n’est pas de ceux qu’on peut lire d’un œil distrait et qui se comprennent avant même d’être lus. Si la maîtrise de la langue, contrairement à ce que vers quoi s’oriente de plus en plus la logique du temps, y est absolument parfaite, donnant des phrases d’une précision et d’une évidence syntaxiques remarquables, l’univers référentiel, comme on dit, vers lequel ces phrases font signes, interroge par son apparente opacité.

Ritta Badourra dans L'Orient littéraire a écrit:

L’émoi amoureux et son érotisme teintent la pensée dans Cinéma de l’affect. L’acoustique, l’odeur, la texture et les volumes des rubans d’une K7, des composants d’un microphone ou d’un gramophone, étendent leur halo sensoriel autour de l’insaisissable de la voix. Cela donne un foisonnement peu observé dans les précédents ouvrages de Moussempès, et confère une veine baroque à certains poèmes.

Guillaume Richez dans Chroniques des Imposteurs a écrit:

Lecture d'extraits du livre

Dominique Panchèvre dans Perluète a écrit:

"(...) Mysticisme et romantisme sont présents dans Cinéma de l’affect, et c’est avec une grande subtilité, y compris dans la structure du texte, que Sandra Moussempès tisse la mémoire, nous disant en cela que les événements que nous avons vécus, comme ceux que nous n’avons pas vécus mais qui ont contribué à nous façonner, forment un tout qui nous marque durablement dans notre chair. Il est bon de souligner que les éditions de l’Attente participent pleinement à ce tissage, nous permettant ainsi de donner à entendre la beauté de ce texte en un film singulier"


À propos de l’auteur

Née à Paris en 1965, Sandra Moussempès est poète. Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, elle a été publiée principalement dans la collection « Poésie » aux éditions Flammarion et aux éditions de l’Attente. Son travail interroge les stéréotypes liés au féminin et les non-dits familiaux par le biais d’un environnement inquiétant, cinématographique et auto-fictif. Également artiste sonore et vocale, elle convoque la notion de temporalité et les états modifiés de conscience dans ses lectures performées, intégrant sa voix (lyrique, éthérée, bruitée) à l’énonciation du poème, dispositif qu’elle a présenté dans divers lieux tels que la Fondation Louis Vuitton, le Centre Pompidou, le MAMCO de Genève, le Musée du Carré d’Art de Nîmes, la Kunsthalle Mulhouse, le festival Actoral. Elle a réalisé 3 albums audio dont 2 inclus dans ses livres aux éditions de l’Attente. Elle vit actuellement en Normandie où elle élève son fils né en 2005.
/// Nina Parish, "Entretien avec Sandra Moussempès." L'Esprit Créateur 58:3 (2018), 131-134. (© 2018 L'Esprit Créateur. Reproduit avec la permission de Johns Hopkins University Press.) Cliquer ici pour voir l'article
Entretien avec Fabrice Thumerel pour LIBR-CRITIQUE 
Autofiction, traumas et féminisme - De Cassandre en Lilith : mes figures du quotidien : sur COLLATERAL

 

Bibliographie

Principales publications :

. Fréquence Mulholland, éditions MF, 2023

Cassandre à bout portant, coll. "Poésie", Flammarion, 2021 • Cinéma de l'affect (Boucles de voix-off pour film fantôme), L'Attente, 2020 • Vox Museum, album CD publié aux éditions JOU, 2019 • Colloque des télépathes (& album CD Post-Gradiva), L'Attente, 2017 • Sunny girls, coll. "Poésie", Flammarion, 2015 • Acrobaties dessinées (& CD Beauty sitcom), L'Attente, 2012 • Photogénie des ombres peintes, coll. "Poésie", Flammarion, 2009 (prix Hercule de Paris 2010) • Biographie des idylles, L'Attente, 2008 • Le seul jardin japonais à portée de vue, L'Attente, 2005 • Captures, coll. "Poésie", Flammarion, 2004 • Hors Champs, C.R.L Franche-comté, 2001 • Vestiges de fillette, coll. "Poésie", Flammarion, 1997 • Exercices d’incendie, coll. "Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne", Fourbis, 1994 /// Anthologies : • Un nouveau monde, Poésies en France 1960-2010, Yves di Manno & Isabelle Garron, coll. Mille&unePages, éditions Flammarion, 2017 • Writing the real, a bilingual anthology of Contemporary french poetry by Nina Parish and Emma Warfstaff, Enitharmon Press, 2017 • Voix vives, Sète, éditions Bruno Doucey, 2011 • L’Énigme-poésie : entretiens avec 21 poètes françaises, John Stout, Rodopi, 2010 • Couleurs Femmes, éditions Castor Astral / Nouvel Athanor, 2010 • "Captures", 14 poètes, anthologie critique et poétique, Prétexte, 2005 • "Spiritus temporellement décalé" in 49 poètes, un collectif, Flammarion, 2005 • 49 poètes, un collectif, Flammarion 2004 • 14 poètes, anthologie critique et poétique, Prétexte 2004 • "Poèmes inédits", Une “action poétique” de 1950 à nos jours, Flammarion, 1998 • Poèmes extraits d’Exercices d’incendie traduits en espagnol in Poesia Francesa Contemporana 1940-1995, éditions Libros di Tierra Ferme (Argentine), 1998 • "Poèmes sélectionnés" in Une Anthologie Immédiate, Fourbis, 1996 • "Corsetées" in 29 Femmes, une Anthologie, Stock, 1995 • Une anthologie immédiate, Fourbis, 1995 /// Chapbook bilingue traduit en américain : • From : Sunny girls, Chapbook traduit par Elena Rivera at Above Ground Press, Canada, 2017 /// Traductions (de l'anglais) :Je, au delà, un essai en temps de deuil, Kristin Prevallet, (avec Françoise Valéry), L'Attente, collection W, 2008 • Red, de Kristin Prevallet, Action Poétique, 2003 • Selected poems, d'Oscar Wilde, Action Poétique, 1995


Avec nous / Le retour

par Élisabeth Jacquet

Couverture d’ouvrage : Avec nous / Le retour
Fiche technique :Prix : 19,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-083-2
Taille : 15,00 x 21,00 cm
Pages : 260

Roman/ces de société

Deux livres en un : le roman d’une soirée entre amis (Avec nous on sera vingt-sept) et des romances à épisodes (Le retour des semelles compensées) interrogent notre monde contemporain : l’identité, l’amour, le couple, le sexe, la procréation, la maternité, le féminisme, la féminité et les injonctions de la société de consommation… Publiés une première fois dans les années 90 pour l’un, et au début de notre 21e siècle pour l’autre, ces deux textes poétiques et engagés reparaissent aujourd’hui dans toute leur nouveauté, anticipant avec humour l’étourdissement généralisé et militant pour la préservation de notre intelligence et notre intériorité.

Lecture d'extraits par l'autrice

Extrait :

(p. 12)
Raoul, les glaçons remuant /tintant dans son verre : aujourd’hui plus d’histoires, ni à raconter ni rien.
Fini le temps des grands galops sur les chemins caillouteux à travers les forêts les rayons de soleil, coups d’éperon sur le flanc de ma monture allez Hue ! – il s’appelait Mistral, c’était un cheval blanc – tu te souviens des chansons de ton enfance ? Mène-moi où mon désir m’appelle !
– Connais-tu ton désir ? En quoi consiste-t-il ? Tu me le diras après ?

Les filles ont rêvé : avant il y avait la correspondance, sur un petit plateau d’argent, une missive !
En réponse, la légère écorchure d’une plume d’oie sur le papier rugueux : Veuillez excuser mon absence Sire
(laissons-le mariner un peu je suis si lasse, passez-moi mon éventail Corinne je vous prie.)

En gros Raoul :
où trouver de nouveaux espaces ?

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Des terres inconnues ?
Avec la fin des voyages, les distances abolies, (nous assistons à) la fin de l’imagination.

Et le cosmos ?

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Critiques :CLARO dans Le clavier cannibale a écrit:

A la fois magistralement polyphonique et savamment désaccordé, le texte d'Élisabeth Jacquet prend à bras le corps un vertigineux brassage d'affects pour mettre à nu le dépit sous toutes ses formes. Jamais pesant et toujours profond, il opère d'incessants allers-retours entre une intériorité en passe de se fissurer et un extérieur se gaspillant dans la fausse concorde. L'effet est détonant, poignant, et ses implications impeccablement assumées par sa rythmique. Surtout, il montre si besoin était que seul l'éclatement de la forme peut parvenir à dire le drame de la dispersion.

Déborah Heissler dans Quinzaines n° 1219 a écrit:

«C’est parce que chacun de ses livres ouvre un espace singulier qui exige de la part du lecteur un travail coopératif particulièrement soutenu, que Avec nous / Le retour, interrogeant psyché, identité et amours modernes, mérite aujourd’hui toute notre attention.»


À propos de l’auteur

Élisabeth Jacquet a exercé plusieurs métiers relatifs à l’écriture : scénariste de télévision, rédactrice publicitaire, éditrice et enfin autrice (une douzaine de livres publiés). Dans ses trois derniers livres, parus aux éditions de l’Attente, elle s’est interrogée sur la circulation de la langue et le besoin de fiction dans une époque qui semble écrasée par le poids de l’audiovisuel et des nouveaux médias. Son écriture, drôle et sans fioritures, navigue entre les genres et agite les grandes questions contemporaines : l’identité, l’amour, le couple, le sexe, la procréation, la maternité, le féminisme, la féminité et les injonctions de la société de consommation…

Bibliographie

/// Romans, récits /// - Eva Gonzalès / Rencontre avec une jeune femme moderne, L’Atelier Contemporain, 2020 - Avec nous / Le retour, collection "Roman/ces", L’Attente, 2019 -  Mon mari et moi, Serge Saffran, 2017 - Quand j’étais petite, collection "Alimage", L’Attente, 2012 - Anna Karénine, c’est moi, Philippe Rey, 2010 - Le Retour des semelles compensées, L’Act Mem, 2009 - Le Supplément télévision, collection "Spoom", L’Attente, 2006 - Dans ma maison (notre catalogue), Melville / Léo Scheer, 2003 - Les Grands parcs blancs, Flammarion, 2001 - Avec nous on sera vingt-sept, Comp’Act, 1996 - Les Mouettes, Stock, 1986 - Lulu et Joey, Stock, 1988 - Les contretemps, Stock, 1984 /// Livres pour la jeunesse /// - Le Livre des jeunes filles, La Martinière, 1994 - Marie-Canète reporter, Nathan, 1991 /// Ouvrages collectifs /// - Écrire, pourquoi ?, Argol, 2005 - Une Anthologie de circonstance, Henri Deluy, Fourbis, 1994 /// Créations radiophoniques /// - Mon mari et moi, L'Atelier fiction, France Culture, novembre 2015 - Quand j’étais petite, L'Atelier fiction, France Culture, février 2013


Saint-Germain-en-Laye

par Anne Savelli

Couverture d’ouvrage : Saint-Germain-en-Laye
Fiche technique :Prix : 15,00 € EUR
ISBN : 978-2-36242-086-3
Taille : 13,00 x 19,00 cm
Pages : 132

Portrait d'une ville

Dans un précédent livre, Décor Daguerre, un soir de 1977 une mère et sa fille traversent une ville de banlieue à toute vitesse pour ne pas rater le début des Demoiselles de Rochefort. Cette ville, c’est Saint-Germain-en-Laye. Ancienne ville royale, restée riche, elle surplombe et juge qui ne lui ressemble pas, pense la fille. Tandis que la mère travaille à l’autre bout du RER, la fille grandit, serpente de l’école au collège, fait un tour en forêt, s’arrête à la bibliothèque. Elle se construit sa ville à elle.

Arrivée à Saint-Germain-en-Laye à 7 ans, Anne Savelli en est repartie à 15. Elle y est revenue dix ans plus tard le temps d’une visite, puis encore, et encore, tous les cinq ans, tous les deux ans... De la détestation de la ville à l’adolescence à une réappropriation des lieux, elle a fini par écrire ce livre.

Extrait :

(p. 53)
Pas de rituel à Saint-Germain-en-Laye, aucune habitude sauf les bonnes riait la mère tandis que la fille guettait les premières vitrines de Noël, généralement rue de Paris. Parfois tout prenait corps en transversale. Cordonnerie, serrurerie, une boutique inconnue déposait faux givre et guirlande électrique, ce luxe, pour la fille seule au fond d’une venelle, à portée de trottoir. De retour chez elle, elle se précipitait, racontait, s’exclamait. Entrait dans sa chambre et refermait la porte, comme un prisonnier de BD se mettait à cocher sur un papier secret les jours de la semaine – cette histoire de Noël devenait une obsession, paraît-il – nombre de choses devenaient obsessionnelles, sanctionnait la mère par moments – avant, le 1er décembre, de sortir le calendrier de l’avent, un dessin de village bleu nuit, pailleté et ravissant, et une image par case, les mêmes chaque année.

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Lecture d'un extrait par Juliette Cortese

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Critiques :Camille Cloarec dans Le Matricule des Anges N°207, oct 2019 a écrit:

Entre tentation de rejet et mélancolie pudique, Anne Savelli livre une
élégie qui n'est pas sans se référer à ces lieux irrémédiablement perdus du patrimoine littéraire (Combourg, Combray, Paterson). L'originalité de sa composition, qui mêle fragments poétiques, anecdotes autobiographiques, paragraphes documentés, donne toute sa force au recueil. L'image qui s'en dégage, d'une intimité touchante, est une invitation au retour, quel qu'il soit.

Thomas Terraqué dans L'ARSENAL a écrit:

..."La justesse du livre c’est d’abord sa posture. Jamais pamphlétaire, il ne dénonce pas — trop facile — et sait rendre à la ville les souvenirs d’enfance qu’elle a engendrés. Il y a du charme, forcément, dans Saint-Germain-en-Laye, qui m’apparaît à présent familière bien que je n’y aie jamais mis les pieds. Le regard est souvent tendre, subtilement mélancolique ; tranches de vie évoquées, lieux chers, et la phrase ne comble rien des vides que laissent les souvenirs."...

Guillaume Vissac dans REMUE.NET a écrit:

A priori, rien ne rapproche, ni dans l’espace ni dans le temps, Kyoto de Saint-Germain-en-Laye. Si ce n’est, peut-être, qu’il y a des forêts en jeu (lieu du conte par excellence), des collines, parfois appelées montagne (Montagne du Bon air, comme on s’est retrouvé renommé après la Révolution, alors qu’à l’autre bout du globe on était désormais connu sous le nom de Capitale de la paix et de la tranquillité), des monuments, des lieux historiques, des châteaux. Dans Saint-Germain-en-Laye, Anne Savelli écrit à la fois un conte contemporain (c’est l’histoire d’une jeune fille sur le territoire de son enfance) mais aussi un guide touristique d’une ville de région parisienne, en France. Dans Au nord par une montagne, au sud par un lac, à l’ouest par des chemins, à l’est par un cours d’eau, László Krasznahorkai écrit à la fois un conte philosophique ainsi qu’un roman de littérature étrangère (dans tous les sens du terme : traduit d’une autre langue vers le français, et qui s’intéresse à un pays qui n’est pas le sien) sur l’infini.

Gilda Fiermonte dans Radio Cause commune a écrit:

Emission en Podcast

Hugues Robert dans BlogCHARYBDE27 a écrit:

Alice au pays des classes sociales, ou le songe d’une jeunesse sur les frontières intérieures.

Anne Vivier dans DISSONANCES #38 a écrit:

« Marcher ici, c’est ne pas savoir qu’il existe des HLM poussées sans magasins, des tassements, des empilements […]. C’est ne pas vivre, non plus, une entraide possible ». Mais une institutrice amoureuse de poésie et une bibliothécaire imaginative : il y eut pourtant de belles rencontres, de celles décisives qui donnent une direction à la vie. De quoi déverrouiller une porte et envisager la possibilité de l’évasion.


À propos de l’auteur

Anne Savelli est née en 1967 à Paris, où elle vit toujours.
Elle a notamment publié Franck, (Stock, 2010), Décor Lafayette, (Inculte, 2013) et Île ronde – déchirure / tempête, variation pour Dita Kepler (éditions Joca Seria, 2014).
Elle fait partie du collectif L'air Nu

Bibliographie

Saint-Germain-en-Laye, L’Attente, collection "Ré/velles", 2017 • À même la peau, Publie.net, 2017 • Décor Daguerre, L’Attente, collection "Alimage", 2017 • Anamarseilles, variation pour Dita Kepler, livre numérique, La Marelle, 2015 • Île ronde - déchirure / tempête, variation pour Dita Kepler, avec Joachim Séné, Mathilde Roux et Arnaud de la Cotte, Joca Seria, 2014 • Laisse venir, livre numérique, avec Pierre Ménard, La Marelle, 2014 • Dita Kepler, journal du silence, journal de la lutte, texte codé, animé par Joachim Séné, avec participation de Pierre Ménard, Remue.net, 2013 • Décor Lafayette, Inculte, 2013 • Autour de Franck, avec Thierry Beinstingel, Publie.net, 2011 • Des Oloé, espaces élastiques où lire où écrire, D-Fiction, 2011 • Franck, Stock, collection "La Forêt", 2010 • Cowboy Junkies, The Trinity Session, Le Mot et le reste, collection "Solo", 2008 • Fenêtres, Open space, Le Mot et le reste, collection "Écrits", 2007.


Monde de seconde main

par Nicolas Tardy

Regard promené 

À la lecture de ces descriptions de peintures et de photographies, des images se projettent, se superposent, des formes et des couleurs se font écho. L’interprétation réduite au minimum, un langage semble émaner du regard promené sur l’image, creusant la notion d’ekphrasis. Mais que voit-on ? Le hors-champ interpelle, le sujet se perd parfois de vue. Lignes, volumes, plans, rythmes, ombres et lumières se déploient hors du livre et restituent un monde dans lequel l’incertitude s’immisce, bousculant la perception.

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Parution :
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Extrait :

(p. 21) :
Une moustache noire au milieu d’une tête noire au milieu d’une zone noire – flotte, émane d’une source lumineuse écranique. Une paire de lunettes surmonte. Émerge – à l’arrière-plan – la silhouette tronquée d’un volant. À travers une oblique vitrée, derrière un miroir rectangulaire aux angles arrondis, apparaît dans le flou un moyen de transport. L’absence de couleurs donne une atmosphère, décale une perception. Pas d’introspection, mais une vue d’intérieur, puis une autre, puis l’installation des similitudes – sans oublier la question du cadre.

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(p. 49) :
L’asphalte forme un premier plan. Un second est un parallélépipède évidé partiellement avec un double cercle posé contre. Un centre est clair, un extérieur est foncé. Sont identifiées : une roue, une porte close. Des lettrages – un mur blanc les cerne. Il y a : une répétition de pompes à essence, un centrage, une vue de trois-quarts, des différences colorées, l’inscription d’un prénom qui personnalise.

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À propos de l’auteur

Né en 1970. Vit à Marseille.
Après des études d'art et de multimédia, se consacre uniquement à l’écriture.
Publie sur différents supports. Travaille parfois en collaboration avec des artistes ou des musiciens.
Anime des ateliers d’écriture depuis 1999.
Co-dirige avec Caroline Scherb, les éditions Contre-mur (www.contre-mur.com) et l’association Calopsitte (www.asso-calopsitte.org).

Bibliographie (extrait)

Monde de seconde main, l'Attente, collection "Alimage", 2019 • Gravitations autour d'un double soleil, Série discrète, 2018 • Des corps (avec des dessins de Claude Horstmann), Ripopée, 2015. • Paysage avec cameras, livre numérique (avec images d'installations de Pascal Dufaux par Paul Litherland et musique de Corentin Coupé), Collection Marcel, D-Fiction, 2014. • Déconstructeur de salle de bain sur le site Remue.net, 2013. • "Des corps de l'art", in Runbook, 2013. • Chatte dans Bite cul nichons & chatte, Ripopée, 2012 • Avant l'arrivée, Contre-Pied/A&P, 2012. Remémorations, Remue.net, 2012 • Un homme tout juste vivant pays des merveilles, l'Attente, 2011 • 40 poèmes de frigo, coll. 8pA6, n°37, -36° édition (Suisse), 2010 • Les ready-mades textuels (essai), Coll. "n'est-ce pas ?" n°9, Haute école d'art et de design de Genève (Suisse), 2009 • Traversée des intégrations, Coll. LittleSingleDeluxe, Single, 2009 • Le Québec livre, Contre-Pied/A&P, 2009 • Napster of Puppets (avec des dessins de ElisabethMercier devient NatachaHerbert), Collection 8pA6, n°28, -36° édition (Suisse), 2009 • Shérifs partout, justice nulle part, coll. 8pA6, n°12, -36° édition (Suisse), 2008 • S.F. comme Syndrome Fusionnel, l'Attente, 2007 • Routines, l'Attente, 2006 • Conférencer, Coll. Instant T n°13, n°14 et n°15, Le Triangle, 2005 • beaux dort 5, Coll. Ici-même, N'a qu'1 œil, 2005 • Sur les genoux, l'Attente, 2004 • Poèmes ménagers, l'Attente, 2002 • Pas résumable, Contre-Pied/A&P, 2001 • Vanités, coll. Madame Fredi, Fidel Anthelme X, 2001 • Couleurs, Fidel Anthelme X, 2001 • Catalogue, coll. Week-end, L'Attente, 2000 • Pages de tests, Poésie Express, 2000 • Chormaux moisis, La Chambre, 1999 • Décalaminages, Edgar Tampion/A&P, 1999 • Comment j'ai découpé certains de mes poèmes, Contre-Pied/A&P, 1996


Surgir

par Etel Adnan

Mouvements
Avec le soutien du Centre National du Livre

Exploration fragmentaire de la réalité, voici un livre inondé de mouvements : le mouvement de l’esprit, du temps, de la mémoire et de l’amour. Un nouveau volume de prose aphoristique et de poésie philosophique d'Etel Adnan, dont le travail a été décrit par le New York Times comme «l’héritier méditatif des aphorismes de Nietzsche, du Livre d’heures de Rilke et des versets du mysticisme soufi». Son écriture concise et rythmée est admirablement rendue dans la traduction de Pascal Poyet.

Extrait :

Entre la volonté et sa destination, il peut y avoir des champs et des champs. Mais la volonté peut plier et ne pas reculer. Je préfère quand même le pouvoir de l’amour, quoiqu’il ne cesse de nous faire balancer entre obscurité et lumière du jour.

L’amour est le résultat d’un coup de dé, le coup historique de Mallarmé. Il surgit parfois avec l’évidence d’un théorème de géométrie, nettoie tout sur son passage – nous fait atterrir sur une planète lointaine, et pourtant peut couler dans le caniveau, chassant les feuilles mortes sur les bas-côtés d’une route poussiéreuse…

Une douleur radicale a traversé ma vie de bout en bout, une large bande de lumière est passée sur la face cachée de la lune. Ce genre de mouvement modifie le monde.

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Critiques :dans Lettres de Femmes:

Cette poésie est donc un roman des origines, où le mythique se mélange à l’exotique, non sans poser question : « Il se pourrait bien qu’Empédocle se soit jeté dans le Popocatepetl (et non dans son volcan sicilien). Personne, que l’on sache, n’a assisté à ce moment. » (p. 24) La mondialisation du mythe trouble son ancrage dans la réalité, voire amène à la fuir : « Ainsi parlons-nous de l’état lamentable de la Terre, puis, une fois rentrés, allumons l’ordinateur, laissons notre peur du vide se projeter avec une force qui n’a pas de matérialité. Ah, l’ordinateur, qui remplace le cinéma des années perdues ! » (p. 26).

Christian Rosset dans Diacritik a écrit:

Grand Dossier Etel Adnan


À propos de l’auteur

Née en 1925 à Beyrouth d’une mère grecque et d’un père syrien, Etel Adnan est morte le 14 novembre 2021 à Paris. Elle a étudié la philosophie à la Sorbonne, puis aux États-Unis à Berkeley et Harvard, matière qu’elle a ensuite enseignée au Dominican College de San Rafael (Californie) entre 1958 et 1972. En solidarité avec la guerre d’indépendance en Algérie, résistant à écrire en français, elle s’est tournée vers les arts plastiques. Elle a participé au mouvement des poètes contre la guerre du Vietnam et est devenue selon ses mots « an American poet ».

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De retour à Beyrouth en 1972 et jusqu’en 1976 elle a dirigé les pages culture de deux quotidiens, d’abord Al Safa, puis L’Orient le Jour. Elle a également écrit des textes pour deux documentaires sur la guerre civile au Liban, diffusés à la télévision.
En 1977, son roman Sitt Marie-Rose a été publié aux éditions Des Femmes (Paris) et a reçu le prix “France-Pays Arabes”. Ce livre, devenu un classique de la littérature de guerre (à l’intersection des questions de genre) a été traduit en plus de dix langues. Il a été réédité en 2010 par les éditions Libano-Françaises Tamyras, ainsi que deux autres livres : Au cœur du cœur d'un autre pays (2010), et Paris mis à nu (2011).
Avec sa compagne l’artiste Simone Fattal, Etel Adnan a vécu à Paris jusqu'à sa mort. Polyglotte, elle a écrit en français, anglais ou arabe des livres relevant de tous les genres littéraires : poésie, roman, essai, récit épistolaire, autobiographie… Plusieurs de ses poèmes ont été mis en musique par Gavin Bryars, Henry Threadgill, Tania Leon et Zad Moultaka. Elle a par ailleurs écrit la partie française de l’opéra de Bob Wilson The CIVIL warS, ainsi que plusieurs pièces de théâtre produites à San Francisco, Paris et Düsseldorf.
Également artiste peintre, Etel Adnan expose aux États-Unis, en Europe, en Asie et dans le monde arabe.

Regrouper


Bibliographie

Déplacer le silence, trad. Françoise Valéry, coll. Philox, L'Attente, 2022 • Voyage, guerre, exil, L’Échoppe, 2020 • Un printemps inattendu, (entretiens), Galerie Lelong, 2020 • Grandir et devenir poète au Liban, L’Échoppe, 2019 • Surgir, trad. Pascal Poyet, coll. Philox, L'Attente, 2019 • Nuit, trad. Françoise Despalles, coll. Philox, L'Attente, 2017 • La vie est un tissage, Galerie Lelong, 2016 • À propos de la fin de l’Empire Ottoman, Galerie Lelong, 2015 • Heiner Müller et Le Tintoret : la fin possible de l’effroi, Galerie Lelong, 2015 • Mer et Brouillard, trad. Jérémy Victor Robert, coll. Philox, L’Attente, 2015 • Le maître de l’éclipse, trad. Martin Richet, Manuella Éditions, 2015 • Le prix que nous ne voulons pas payer pour l’amour, trad. Patrice Cotensin, Galerie Lelong, 2015 • Prémonition, galerie Lelong, 2015 • Écrire dans une langue étrangère, trad. Patrice Cotensin, L’Échoppe, 2014 • Des villes et des femmes, Tamyras, 2014 • Voyage au Mont Tamalpaïs, Manuella Éditions, 2013 Là-bas, trad. Marie Borel & Françoise Valéry, coll. Philox, L’Attente, 2013 • Conversation avec Hans Ulrich Obrist, Manuella Éditions, 2012 • Le Cycle des Tilleuls, trad. Martin Richet, Al Manar, 2012 • Paris mis à nu, trad. Martin Richet, Tamyras, 2011 • Au cœur du cœur d’un autre pays, traduction Éric Giraud, Tamyras, 2010 • À deux heures de l’après-midi, édition bilingue (français-arabe), Tunis, Tawbad, 2010 • Retour de Londres, édition bilingue (français-arabe), Tunis, Tawbad, 2010 • Ce ciel qui n’est pas, poésie, édition bilingue (français-arabe), illustrations (encres) Maya Le Meur, Tunis, Tawbad, 2008 • Le 27 octobre 2003, édition quadrilingue (français-anglais-arabe-japonais), Tunis, Tawbad, 2008 • Vendredi 25 mars à 16 heures, édition bilingue (français-arabe), Tunis, Tawbad, 2007 • Jennine, avec rachid Koraïchi, collection Combats, Al Manar, 2004 • Ce ciel qui n’est pas, Poésie, Paris, L’Harmattan, 1997 • Rachid Korachi : Écriture passion, avec Rachid Korachi et Jamel-Eddine Bencheikh, Alger, galerie Mhamed Issiakhem, 1988 • L’Apocalypse arabe, Paris, éditions Papyrus, 1980, réédition L’Harmattan, 2010 • Sitt Marie Rose, Paris, Des Femmes, 1978 ; réédition Tamyras, 2010 • Jbu : Suivi de l’Express Beyrouth enfer, Paris, P.-J. Oswald, 1973